Au CAB de Vacoas : un journaliste en reportage intercepté par la police

Un journaliste de l’hebdomadaire Sunday Times a été interpellé par la police, mercredi matin, dans l’enceinte du Citizens Advice Bureau de Vacoas. Le journaliste s’y était rendu pour effectuer un reportage où le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon recevait ses mandants. Le journaliste dit qu’il a été interrogé par le ministre avant d’être embarqué par des policiers du poste de Vacoas. Il a été contraint de remettre son téléphone portable aux policiers. Selon lui, plusieurs photos et vidéos ont disparu quand la police lui a rendu son portable.

« Il y avait une réunion entre le ministre Eddy Boissézon et ses mandants. Je prenais des photos du centre. Le ministre m’a vu et m’a demandé de venir le rencontrer à l’intérieur. Li fin dir la polis chek mo telefonn. La polis san demande inn pran mo telefonn. Ti ena VIPSU e gard kor. La police m’a par la suite conduit au poste de Vacoas. À ma grande surprise, tous mes recordings ont été effacés. Je ne sais pas comment, mais ce n’est certainement pas moi qui ai fait ça », a confié le journaliste au Défi Quotidien.

Zahira Radha, rédactrice en chef de Sunday Times, déplore cet incident. « C’est inacceptable ce qui s’est passé dans l’enceinte du CAB. La police ne peut embarquer une personne sur ordre d’un ministre. Nous sommes en consultation avec notre homme de loi et on va prendre des actions. Le pouvwar pe servi la polis pou intimid zournalis », dit-elle.

Contacté, le ministre Eddy Boissézon dit qu’il n’a jamais donné des directives à la police pour agir. « Mo ti endan e mo fine gagn enn flash camera lor mwa, mo finn inform sekirite ki ti laba. Un policier était en service et est intervenu. Je ne sais rien à propos des enregistrements ou des images que ce journaliste dit avoir disparu », dit-il.

Une entrée a été faite dans le Diary Book de la police.