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Arbre généalogique: où rechercher ses racines ?

De plus en plus de Mauriciens veulent remonter le fil de l’histoire pour recomposer le passé de leurs ancêtres. Toutefois, cette quête peut s’annoncer compliquée si l’on ne sait pas où se documenter. Voici les étapes à suivre.

Bureau de l’état civil et les Archives nationales: la première étape

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/div> [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Sangeeta Mohun est Senior Archives Officer au bureau des Archives nationales à Coromandel. Pour elle, toute recherche débute au sein même de la famille. « Avant de venir au bureau des Archives nationales, il faut tenter de retrouver le plus ancien certificat de naissance d’un aïeul, celui d’un grand-père par exemple. De là, il faut soustraire 20 à 45 ans pour obtenir l’année de naissance de l’arrière grand-père. C’est en répétant cet exercice qu’on peut remonter jusqu’à l’aïeul qui a foulé pour la première fois le sol mauricien. À ce stade, le chercheur obtiendra un numéro de référence correspondant à son ancêtre. Si l’ascendant est né avant 1811, son descendant devra poursuivre ses recherches aux Archives de Coromandel. « L’an 1811 correspond à la période française. Ces documents sont disponibles chez nous. Pour les consulter, le public devra formuler une requête et surtout produire la preuve (Ndlr : à travers son acte de naissance, ou sa pièce d’identité) qu’il est bien le descendant de son aïeul. Si l’ascendant est né après 1811, les recherches devront se poursuivre aux bureaux de l’état civil. « Les bureaux de l’état civil, notamment celui de Port-Louis, conservent tous les documents de 1811 à monter. C’est là qu’il faut chercher si votre ancêtre est né après 1811 ».  

Le Mahama Gandhi Institute: sur la route des Indes

Le MGI dispose également d’archives. Dev Cahoolessur, responsable des Archives et de la librairie du MGI, nous en dit plus: « Nous disposons d’archives sur les immigrants indiens de 1842 à 1910. Celui qui cherche arrive chez nous avec un numéro de référence. De là, il nous faut en moyenne deux semaines pour retrouver son ancêtre. Nous pouvons ainsi lui dire sur quel bateau il a débarqué à Maurice, la date de son arrivée, voire dans quel port il a embarqué. Nous pouvons également lui donner une copie de la photo de son ancêtre, si celle-ci est disponible ». Dev Cahoolessur précise : « Sachez qu’il n’y avait pas seulement que des hindous qui ont débarqué de l’Inde. Il y a eu aussi des catholiques. Donc, les personnes issues d’autres confessions religieuses et qui recherchent les traces de leurs ancêtres devraient également venir au MGI ».  

Le Centre Nelson Mandela: documentation en ligne

Responsable de recherches au centre Nelson Mandela, Stephan Karghoo explique que le centre dispose également d’archives. « Nous avons certes des archives concernant les esclaves. Mais le plus intéressant, c’est qu’une partie de ces archives sont consultables sur notre site. Le mieux toutefois, c’est que la personne qui recherche ses origines passe nous voir directement, avec la référence obtenue auprès du bureau de l’état civil. Nous serons disposés à l’aider dans ses recherches ».  
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5353","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-10467","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Travailleurs engag\u00e9s"}}]] Les travailleurs engagés et les esclaves avaient tous un numéro de référence à leur arrivée à Maurice.

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Goorooduth Chuttoo: « J’ai pleuré quand j’ai rencontré les membres de ma famille »

  [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5354","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-10465","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Goorooduth Chuttoo"}}]]Goorooduth Chuttoo est l’un des rares Mauriciens à avoir retracé l’histoire de ses ancêtres. Au point de partir à la rencontre de ses lointains cousins en Inde. « J’ai démarré mes recherches en 1970. Cela m’a pris six mois de recherches intenses. C’était très difficile, il n’y avait pas toutes les facilités disponibles aujourd’hui. Je suis remonté jusqu’au premier Chuttoo. Il est arrivé à Maurice de l’Inde, sur le bateau Prince Albert en 1855. Il était immatriculé 148 780 ». Côté émotion, Goorooduth indique qu’il n’y a rien de comparable que de connaître ses origines. « Je dis toujours que quand on boit l’eau d’une rivière, il faut en connaître la source. Quand au bout d’une recherche, on découvre qu’on vient d’un petit village du district de Rachi en Inde, on ne peut rester insensible à une telle découverte ». Notre interlocuteur ira plus loin en 1999. « Bundu est le village que mon ancêtre a quitté à l’âge de 13 ans pour venir à Maurice. C’est un village très retiré, jadis il était quasiment impossible d’y aller. J’ai dû embarquer dans un camion qui allait livrer du charbon là-bas ». Une fois au village, notre compatriote aura la surprise de sa vie. « J’ai pleuré quand j’ai rencontré les membres de ma famille. C’était un moment très fort en émotion. Je n’ai pas eu à faire de tests ADN pour établir qu’on était de la même famille, tant on se ressemblait comme deux gouttes d’eau, après les 175 ans d’histoire qui nous séparaient. Tous les membres de la famille ne lui offriront pas un accueil chaleureux. « Beaucoup m’ont accueilli à bras ouverts dans leur modeste maison, d’autres m’ont reçu sur le seuil de leurs portes. Ils craignaient que je vienne réclamer un héritage… » Cependant, au lieu de prendre, Goorooduth est venu partager. « Je ne suis pas resté indifférent à la misère des villageois. Avec les moyens du bord, j’ai fait construire une petite école maternelle, et un petit dispensaire. Aujourd’hui, c’est mon fils qui vit au village qui les gère ».
 

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