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Après le passage de Freddy : retour à la case départ pour les planteurs 

  • Vers une production en retard et des prix plus élevés pour les légumes

Après les pluies diluviennes qui ont causé pas mal de dégâts dans les plantations de légumes, la situation avait lentement commencé à s’améliorer. C’était sans compter le passage de Freddy à un peu plus de 100 km au nord du pays le lundi 20 février. 

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C’est avec un sentiment d’impuissance et de désespoir que les planteurs subissent la présence d’un cyclone dans nos parages. Sanjeev Dindyal, président de Centerwest Small Planters Association, ne cache d’ailleurs pas son inquiétude. « La situation est très grave pour la culture vivrière. Les dernières pluies torrentielles avaient affecté 60 % des champs. Avec Freddy, il faudra ajouter entre 20 % et 25 % additionnels. La pluie qui contient du sel affectera toutes les cultures, particulièrement les légumes fins », indique-t-il. 

Kaviraj Santchurn est le président de l’Agricultural Development Marketing Association qui regroupe une soixantaine de planteurs. Selon lui, on connaîtra l’étendue réelle des dégâts causés par Freddy après une semaine. « Il faudra attendre le retour du soleil pour déterminer le nombre de plantes qui ont résisté ou pas à l’eau de sel. À Glen-Park et La Mairie, ce sont notamment les courgettes et les pâtissons qui ont été abîmés. Il en est de même pour les pommes d’amour plantées en plein champ », explique-t-il. 

Le risque de perdre tout son capital

De son côté, le secrétaire et porte-parole de la Small Planters Association, Kreepalloo Sunghoon, estime que ce sont les petits planteurs avec un taux de capital faible qui souffrent le plus de cette situation. Après les récentes grosses pluies, plusieurs planteurs ont investi de nouveau dans leurs champs. « Dans certains endroits, les plants de pomme d’amour ont atteint 10 à 12 pouces et les cultivateurs avaient l’espoir de faire une bonne récolte. Maintenant, avec ce cyclone, ils risquent de tout perdre, aussi bien que leur capital », se plaint-il. 

Il évoque aussi les autres planteurs qui ont déjà fertilisé leurs champs. Selon lui, certains ont même acheté des fertilisants à crédit. « À savoir qu’un sachet de fertilisant de 25 kg coûte Rs 1 600. Imaginez les pertes financières pour les planteurs qui ont fertilisé des arpents de plantation », fait-il remarquer.  

Pour Iran Ramjane, planteur à Triolet, c’est définitivement le retour à la case départ. « Jusqu’à 80 %, voire 85 % des plantations, ont été affectées par les dernières pluies diluviennes, mais avec le cyclone Freddy, il faudra recommencer à zéro. Il y avait déjà un manque de certains légumes sur le marché. Maintenant, au vu de la situation, un retard sur certaines productions de légumes est à craindre. De plus, il faudra s’attendre à ce que les prix flambent davantage », souligne-t-il. 

Malgré tout, il y a un point positif pour les consommateurs, soutiennent les planteurs. En effet, la récolte des légumes tels que le piment, le « lalo » ou encore l’aubergine pourra se faire d’ici deux à trois semaines. Ce sont surtout les légumes racines (betterave ou encore carotte) et filants (calebasse, « pipengaille » ou encore « chouchou ») qui seront affectés par le cyclone. 

Les légumes affectés par le cyclone

  • Fines herbes 
  • Salades 
  • Brèdes 
  • Courgette 
  • Pâtisson 
  • Pomme d’amour*

*En plein champ

Les prix actuels des légumes 
Légumes  Prix Logement 
Pomme d’amour Rs 35-50 1/2 kg
Giraumon Rs 25-30 1/2 kg
Aubergine Rs25 1/2 kg
Chou Rs80 unité
Concombre Rs40 unité 
Pipengaille Rs 40-45 1/2 kg
Bringelle angive Ra 30 1/2 kg
Haricot Rs90 1/2 kg
Voeme Rs 70-75 1/2 kg
Lalos Rs 100-150 1/2 kg
Betterave Rs 10-25 unité
Calebasse Rs60 1/2 kg
Margoze  Rs 30-60 1/2 kg
Carotte  Rs30 1/2 kg
Laitue Rs40 unité
Thym Rs10 botte 
Brède songe Rs30 botte

Les solutions prônées

Venir de l’avant avec un plan B

La Small Planters Association lance un appel pour que les autorités mettent en place un plan B afin de permettre aux petits planteurs de relancer leurs productions rapidement après une catastrophe naturelle. Ce plan, estime Kreepalloo Sunghoon, doit comprendre :

  • Le stockage et la transformation des légumes pour faire face à une pénurie sur le marché. 
  • S’assurer qu’il y a suffisamment de semences et de fertilisants pour permettre aux planteurs de relancer au plus vite leurs productions. 
  • Analyser le sol, car après les grosses pluies, il y a non seulement une accumulation des maladies, mais aussi un appauvrissement de la qualité du sol. 

Il réitère également son appel pour que les petits planteurs soient couverts par une assurance. 

Se tourner vers la transformation 

« Nous sommes un pays tropical. Nous faisons face à la pluie diluvienne et aux cyclones chaque année. Il faudrait ne pas considérer les trois premiers mois de l’année du calendrier pour la culture des légumes, car il y a trop de risques », avance Kaviraj Santchurn. 

En contrepartie, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, il suggère la transformation des légumes. « Il faudrait récolter les carottes, qui sont abondantes en août, pour les frigorifier ensuite. Nous devons nous inspirer des pays scandinaves qui n’ont du soleil que trois à quatre mois annuellement, mais qui produisent pour 12 mois », fait-il ressortir.

Canne à sucre : le cyclone « bénéfique », mais… 

Selon Sanjeev Dindyal, le passage de Freddy n’a pas été néfaste pour la canne à sucre. « La pluie est même favorable. Cependant, dans les champs où il y aura des accumulations d’eau, la production sera affectée. » Pour sa part, Salil Roy, président de la Planters’ Reform Association, explique : « Pour le moment, tout semble aller bien. À hier, il n’y avait pas de grands dégâts dans les champs. Cela dit, dans certaines régions, il y a des risques de saturation d’eau. Entre la sécheresse et les fortes pluies, les conditions ne sont pas idéales pour la production. Il est évident que le rendement et la sucrosité de la canne seront affectés. Il faudra voir comment la situation va évoluer. »

Planteurs de thé : Plantation affectée : Rs 6 000 par arpent 

Affectés chaque année par des catastrophes naturelles, les planteurs de thé ont fini par souscrire une assurance. « Depuis l’année dernière, nous sommes couverts par une assurance au niveau du Small Farmers Welfare Fund. Nous payons Rs 650 par arpent. Au cas où nos plantations sont affectées, nous bénéficions de Rs 6 000 par arpent. C’est un vrai soulagement pour nous », explique Naraindutt Mohall, le secrétaire de l’Amarnath Credit & Tea Marketing Cooperative Society Limited.

 

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