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Après l’arrestation des frères Gooljaury : Deux ex-cadres de la défunte MPCB ciblés par la FCC 

Les deux frères Gooljaury passent le week-end derrière les barreaux.

La Financial Crimes Commission (FCC) élargit son enquête sur des prêts toxiques de Rs 1,6 milliard accordés par la défunte MPCB. Après l’arrestation de Rakesh et Prameshwarsing Gooljaury, elle vise désormais deux anciens cadres de la banque, soupçonnés d’avoir facilité l’octroi de ces emprunts douteux. 

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Gooljaury

L’arrestation des frères Gooljaury, Doomeshwarsing (alias Rakesh) et Prameshwarsing, dans l’enquête sur les prêts toxiques de Rs 1,6 milliard accordés par la défunte MPCB, a fait grand bruit. Aujourd’hui, la Financial Crimes Commission (FCC) se concentre sur deux anciens cadres de cette banque. Ces derniers devront expliquer leurs rôles dans les demandes de prêts des sociétés des frères Gooljaury, formulées sur une période de 17 ans.

Durant son interrogatoire, Prameshwarsing Gooljaury, 50 ans, a fourni des informations cruciales à la FCC sur les banquiers impliqués dans l’octroi des prêts. Selon lui, plusieurs pratiques douteuses ont entouré l’allocation de ces emprunts toxiques, préjudiciables à la banque. La FCC a déjà identifié des zones d’ombre dans le traitement des dossiers. Rakesh Gooljaury, en particulier, est pointé du doigt pour avoir contracté des prêts s’élevant à Rs 1,1 milliard, tandis que son frère, Prameshwarsing, a bénéficié de Rs 591 millions.

Les enquêteurs ont récupéré des documents-clés qui pourraient renforcer les accusations à l’encontre des deux hommes. Selon la FCC, Rakesh Gooljaury aurait abusé de sa position et de ses liens avec l’ancien gouvernement pour obtenir des faveurs exceptionnelles. Le simple fait de porter le nom « Gooljaury » suffisait comme garantie, ce qui permettait à Rakesh et Prameshwarsing Gooljaury d’obtenir des prêts faramineux. La commission approfondit ses investigations pour clarifier les rôles exacts des deux anciens employés de la MPCB dans ces malversations. 

Un autre volet de l’enquête porte sur les conditions qui ont permis aux frères Gooljaury de bénéficier de traitements privilégiés VVIP. Les enquêteurs s’intéressent également aux garanties fournies pour les « Toxic Loans » et à la manière dont ces prêts ont été accordés. En parallèle, la FCC prévoit d’étudier les biens des frères Gooljaury, ainsi que leur rôle dans d’autres institutions financières. 

La FCC mènera une « Assets Trail » et un examen des comptes bancaires de Rakesh Gooljaury dans plusieurs établissements financiers. Ses biens mobiliers et immobiliers seront scrutés dans le cadre des investigations, qui devraient débuter la semaine prochaine. L’objectif est de comparer la valeur nette (« net worth ») et les actifs commerciaux (« business assets ») de Rakesh Gooljaury avec les garanties exigées lors de ces emprunts. 

La commission continue de creuser et cherche à établir si d’autres malversations financières sont liées à Rakesh Gooljaury. Ce dernier sera de nouveau interrogé par les enquêteurs dès la semaine prochaine. 

Selon la FCC, Rakesh Gooljaury aurait profité de sa proximité avec le gouvernement Lepep, alors au pouvoir, pour convaincre la défunte MPCB d’approuver ses demandes de prêts. Son frère aurait également bénéficié d’une somme colossale, contractant à lui seul Rs 591 millions d’emprunts entre 2008 et 2015. Rakesh Gooljaury aurait, pour sa part, obtenu Rs 1,1 milliard de prêts auprès de l’ex-MPCB, entre 2008 et 2015. 

Rakesh et Prameshwarsing Gooljaury maintenus en détention policière 

Le vendredi 7 février, après avoir passé une nuit en cellule policière, Rakesh et Prameshwarsing Gooljaury ont comparu devant le tribunal de Port-Louis, sous la présidence du magistrat Prashant Bissoon. Ils ont été provisoirement inculpés de blanchiment d’argent (« money laundering ») et de « conspiracy to defraud ». 

La FCC s’est opposée à leur remise en liberté. Ils ont été reconduits en détention. Ils sont représentés par les avocats Siddhartha Hawoldar, Kailash Trilochun, Noor Hussenee et Kavi Yeeriah. Une motion a été déposée pour leur libération sous caution. Les débats sont prévus le lundi 10 février 2025 à 13 heures. Pour rappel, Rakesh Gooljaury a été arrêté par la FCC jeudi dès sa descente d’avion, tandis que son frère Prameshwarsing Gooljaury a été arrêté au même moment à son domicile à St-Pierre.

Les Gooljaury et leurs démêlés avec la justice 

Doomeswarsing (Rakesh) Gooljaury, 51 ans, refait parler de lui. Le 4 mai 2016, il avait été condamné à 90 heures de travaux communautaires pour avoir fait une fausse déclaration à la police concernant un cambriolage survenu en 2011 au campement de l’actuel Premier ministre, Navin Ramgoolam, à Roches-Noires. Retour sur les dates clés de cette affaire :

• 4 avril 2016 : Le Directeur des poursuites publiques (DPP) instruit un procès formel contre Rakesh Gooljaury pour fausse déclaration devant la cour intermédiaire. Il lui est reproché d’avoir rapporté un « délit imaginaire » qui aurait été commis contre sa personne en 2011 dans le campement du Premier ministre, Navin Ramgoolam, à Roches-Noires.

• 11 avril 2016 : Rakesh Gooljaury plaide coupable.

• 18 avril 2026 : Il est condamné à trois mois de prison. La cour intermédiaire suspend sa peine et ordonne un rapport social pour déterminer si Rakesh Gooljaury est éligible à effectuer des travaux communautaires. 

• 4 mai 2016 : Le rapport social étant en sa faveur, sa peine de trois mois est commuée par l’instance en 90 heures de travaux communautaires. Rakesh Gooljaury effectuera des travaux d’intérêt général au Probation Hostel for Boys à Curepipe. 

Rakesh Gooljaury : témoin principal

Rakesh Gooljaury a été le témoin principal dans le procès intenté par le DPP contre Navin Ramgoolam et deux anciens ACP, Rampersad Sooroojbally – aujourd’hui Commissaire de police – et Dev Jokhoo. Tous trois étaient poursuivis devant la cour intermédiaire pour entente délictueuse, accusés d’avoir orchestré un complot afin que Rakesh Gooljaury consigne une fausse déclaration à la police au sujet d’un vol survenu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 au bungalow de Navin Ramgoolam à Roches-Noires. Le 13 septembre 2019, la cour intermédiaire a rayé le procès après avoir retenu la motion de « no case to answer » soulevée par les avocats des accusés. Le DPP n’a pas interjeté appel, expliquant ses raisons dans un communiqué en date du 27 septembre 2019.

Drogue : Prameshwar Gooljaury avait écopé d’une amende de Rs 65 000 en 2022

Prameshwar Gooljaury, âgé 50 ans, a été condamné, le 27 avril 2022, devant la cour intermédiaire, à une amende de Rs 65 000, pour délit de drogue. Il faisait l’objet de trois accusations : possession de cannabis pour la distribution ; possession des graines de cannabis pour la culture et possession d’attirail pour la production de cette drogue. Il avait plaidé non coupable, mais l’instance avait prononcé un verdict de culpabilité à son égard.

Le 9 avril 2019, les éléments de l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU) avaient perquisitionné le domicile de Prameshwar Gooljaury à L’Agrément, St-Pierre. Ils avaient saisi 3,22 grammes de cannabis, 3,94 grammes de graines de cette drogue et une balance électronique. La valeur de la drogue était estimée à Rs 27 600.
 

 

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