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Anand Sobrun : l’action sociale

Anand Sobrun
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Anand Sobrun a longtemps été journaliste, spécialiste du cinéma indien, avant de se joindre à Mauritius Telecom, où il y est encore. Son parcours est aussi marqué par son engagement social dans sa localité Terre-Rouge. Portrait.

À57 ans, père de deux grands enfants et Administrative Officer chez Mauritius Telecom (MT), on imagine mal qu’Anand Sobrun a traqué les stars indiennes qui venaient en tournage à Maurice dans les années 80. Mais les photos ne mentent pas.

À l’époque, Anand Sobrun, reporter pour Filmstar Magazine, porte la chemise fleurie et des jeans, et surtout, il suit à la trace les stars indiennes qui débarquent à Maurice. Entre autres, Shah Rukh Khan, lors du tournage de « Duplicate » (1998), dirigé par Mahesh Bhatt.

Anand Sobrun

L’acteur n’est pas encore le Bollywood King, qu’il deviendra plus tard, d’où sa disponibilité. « J’ai pu l’interviewer facilement, tout comme Mahesh Bhatt. Ils étaient en tournage à Grand-Bassin pour “Duplicate” », raconte Anand Sobrun. D’autres vedettes de Bollywood figurent dans son calepin : Amitabh Bachchan, Kimi Katkar, Raveena Tandon ou encore Jackie Shroff. De ce dernier, il a conservé un souvenir particulier, en raison de sa décontraction naturelle. Cette année, alors qu’il était en vacances à Mumbai avec sa famille, Anand Sobrun l’a croisé alors qu’il faisait du shopping.

Reporter pour Filmstar Magazine, Anand Sobrun interview Shah Rukh Khan et Mahesh Bhatt,  à Grand-Bassin lors du tournage de « Duplicate ».
Reporter pour Filmstar Magazine, Anand Sobrun interview Shah Rukh Khan et Mahesh Bhatt, à Grand-Bassin lors du tournage de « Duplicate ».

« Je suis allé vers lui. Il était seul et portait des vêtements ordinaires. Il ne m’a pas reconnu. Je lui ai rappelé son séjour à Maurice et l’entretien qu’il m’avait accordé à Casela. Là, il s’est souvenu, j’ai pu alors réaliser une mini-interview de lui. Ensuite, il m’a demandé si j’avais des cassettes de séga sur moi, mais je n’en avais pas. Il était un peu déçu. »

Pour suivre l’actualité du cinéma indien dans les années 90, il achète régulièrement les magazines indiens spécialisés ou se rend à l’ambassade de l’Inde où il consulte la presse de la grande péninsule.

Action sociale

Même si sa carrière dans la presse a été exaltante, Anand Sobrun estime y avoir passé trop de temps. Plus tard, il rejoindra Mauritius Telecom, où il gravira les échelons pour parvenir au rang d’Administrative Officer. C’est durant sa deuxième carrière qu’il s’engagera dans l’action sociale pour le progrès de Terre-Rouge. Cet engagement prendra la forme politique en tant que conseiller et comme président des Forces vives de Terre-Rouge.

« Très souvent, dans ces localités, l’une et l’autre vont de pair », fait-il ressortir. « L’engagement dans une association sociale permet de mieux cerner les attentes des habitants et le fait d’être conseiller, à son tour, peut apporter des solutions rapidement, mais encore faut-il être en bons termes avec le président du District Council. » 

Cette vocation n’est pas fortuite, car juste après ses études, avec quelques amis, il offrira des leçons gratuites d’anglais aux enfants pauvres de sa région. Une inclination qu’il a héritée de son père, Indurjeet qui donnait des cours gratuits de hindi.

Comme conseiller, il sera actif dans les prises de décision en faveur des projets, notamment l’asphaltage et l’éclairage des rues. En tant que président des Forces vives de Terre-Rouge, chaque année, il fait partie du jury du 3e âge. Dans ces activités, il peut aussi compter sur son épouse Hema, membre d’une association féminine qui offre des déjeuners aux personnes du 3e âge, avec le soutien de ses deux enfants, Diya et Ashvin. Mais leur présence, nuance-t-il, n’est nullement représentative de l’engagement des jeunes dans le social.

Anand Sobrun
Le jeune Anand Sobrun reçoit un prix-souvenir des mains de feu sir Seewoosagur Ramgoolam, avec à ses côtes (assis) feu pandit Ramnarain, figure de proue syndicale engagée auprès des laboureurs. 

Cols blancs

« La plupart d’entre eux choisissent une action qui est très médiatisée et parfois “glamour”. D’autres veulent être payés. Je peux comprendre que la pression des études les laisse peu de temps et qu’ils aspirent à des emplois “cols blancs” bien rémunérés. Mais, il n’y en aura pas pour tout le monde, certains secteurs sont déjà saturés et il faudra former des jeunes pour des métiers. Puis, je suis d’avis que tous les jeunes devraient connaître les réalités de Maurice, avec ses différentes communautés, ses petites localités et leurs modes de vie. Dans quelques années, il ne restera plus assez d’espace de construction résidentielle dans les régions urbaines, il faudra alors migrer vers les zones rurales qui, à leur tour, connaîtront un formidable essor économique. » 

Pour Anand Sobrun, l’heure est venue de remettre son tablier, après de longues années au service de la cause sociale. Et son regard reste lucide sur l’action sociale telle qu’il l’a pratiquée. « J’appartiens à une génération qui ne glorifiait pas l’argent et pour qui le bénévolat était un moyen d’aider les plus démunis. Aujourd’hui, il existe d’autres formes d’aide et de soutien à cette catégorie de personnes, notamment avec une prise en charge par l’État. Je note que ça donne des résultats, mais la société mauricienne elle aussi devient de plus en plus sophistiquée, aussi faut-il s’employer à ne laisser personne en bordure de route. Chez MT, la nouvelle direction a réussi à résoudre les conflits sociaux, grâce au processus de dialogue entamé par le Chief Executive Officer, il serait bon que d’autres suivent cet exemple de gestion de proximité », fait-il observer.

 

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