Les cadres responsables des dossiers de prêt logement en 2008 ne courent plus le risque d’actions disciplinaires. Un rapport interne révèle qu’il y a bien eu des entorses aux règlements, mais elles ne sont pas assez sévères et remontent à trop loin.
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Les responsables de la Mauritius Housing Company (MHC) peuvent respirer. Aucun d’entre eux n’aura à subir de sanctions pour les irrégularités sur les prêts octroyés en 2008. Le comité interne mis sur pied pour enquêter sur les allégations de fraude de Rs 700 millions proférées par le Dr Ranjuv Boolauck a soumis son rapport et conclut qu’il n’y a pas assez d’éléments incriminants contre eux. S’il y a bien eu des dérogations mineures aux procédures établies pour les prêts logement, elles étaient, selon ce rapport, largement acceptées à l’époque, au sein de l’institution.
En début d’année, le Dr Ranjiv Boolauck, responsable du département Corporate Planning and Development, dénonce ce qu’il appelle une fraude de Rs 700 millions au sein de la MHC. Il attire l’attention de la Commission anticorruption (Icac) sur une série de prêts octroyés en 2008 dans des circonstances douteuses. La MHC décide alors de désigner un comité interne pour déterminer si les cadres de l’organisme ont fauté dans l’exercice de leurs fonctions.
Trois employés qui ne sont pas impliqués dans les opérations commerciales, notamment le responsable du département des ressources humaines, celui du département informatique et un comptable, ont mené l’enquête. Ils ont examiné huit dossiers traités en 2008 et interrogé 13 cadres de la MHC pour faire la lumière sur toute l’affaire.
Le 21 juillet dernier, ils ont soumis leur rapport. Ce document indique qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour intenter des actions disciplinaires contre les personnes concernées, malgré le fait que les règlements en place n’ont pas toujours été suivis.
Parmi les « déviations » que le comité a identifiées, on note le fait que certains cadres auraient approuvé des dossiers sans exiger les six dernières fiches de paie du demandeur. On en acceptait parfois trois ou quatre. Certains demandeurs de prêts se rendaient, pour leur examen médical, chez le médecin le plus proche de la branche de la MHC où ils avaient déposé leur demande de prêt plutôt que de se rendre chez celui le plus proche de leur résidence.
D’autres encore avaient signé les formulaires alors que seule leur empreinte digitale figurait sur leur carte d’identité. Toutefois, toutes ces déviations étaient acceptées par la direction d’alors, l’idée étant d’attirer un maximum de clients, quitte à fermer les yeux sur quelques entorses mineures. Du reste, le fait que presque une décennie s’est depuis écoulée compliquerait les choses en matière de mesures disciplinaires, surtout que la direction de la MHC de l’époque était parfaitement au fait de ces pratiques.
Contacté pour une réaction sur le sujet, Deepak Balgobin, président du conseil d’administration de la MHC depuis la mi-mars, explique que des mesures ont été prises pour éviter que de tels écarts se répètent : « En octobre nous lançons notre Central Banking Information System, où toutes nos données et les dossiers seront informatisés. S’il manque des détails, on ne pourra pas faire avancer les dossiers. Nous renforçons aussi notre contrôle interne. Auparavant, nos comptes étaient audités une fois l’an et désormais, c’est une fois par trimestre. »
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