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Aide aux grosses entreprises : les prêts de la MIC doperont-ils l’économie ?

BoM La Banque de Maurice est l’unique actionnaire de la MIC.

La Mauritius Investment Corporation marquera l’année 2021. Après les demandes, les modalités et les accords de principe, l’heure est au décaissement des prêts en faveur des bénéficiaires éligibles. Il s’agit d’un montant oscillant entre Rs 10 milliards et Rs 12 milliards, dont Rs 7 milliards iront à quatre grands groupes hôteliers.

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Dans quelle mesure ces milliards de roupies auront une incidence positive sur la croissance ? « Cela ne peut être qu’être positif. Cependant, si on injecte cet argent et que le tourisme continue à être en panne, cela risque de ne pas porter de fruits », fait ressortir l’économiste Pierre Dinan.

Et de se demander : « Est-ce que l’argent de la MIC financera des activités ou que le paiement du personnel, lequel est en chômage technique. Si c’est seulement pour financer le chômeur technique, l’effet sur la croissance sera moindre. Évidemment, quand vous rémunérez ces chômeurs techniques, ils vont consommer et apportera quelque chose à l’économie. L’apport reste minime. Si ce financement aidera les chômeurs à offrir les services payants à des touristes, on aura une meilleure contribution à la croissance en tant que tel. »

Entité ayant la Banque de Maurice en tant qu’unique actionnaire, la MIC a pour mission primaire de venir en aide aux principaux opérateurs dans les industries du tourisme et de la manufacture. En leur prêtant de l’argent en achetant des obligations, la MIC s’assure que ces entreprises gardent la tête hors de l’eau et que les emplois soient sauvegardés. Ce faisant, la MIC enraye toute contagion au secteur bancaire qui, à son tour, pourrait alimenter une instabilité de notre plateforme financière.

Qui plus est, l’argent de la MIC sera injecté dans une année où l’on parle de reprise économique. L’agence américaine Moody’s Investors Service table sur une reprise à 7,8% avec l’apport du tourisme. Ce secteur riche en devises étrangères (Rs 63,1 milliards en 2019, l’année de référence) a connu une baisse de 78% dans les arrivées l’année dernière.

« ll faudrait qu’on utilise cet argent pour une activité productive afin que l’effet soit réel. Sinon ce n’est qu’un financement qu’on octroie afin d’enrayer le chômage. Cette réelle croissance solide viendra de la réouverture et la relance du tourisme avec des clients étrangers et non pas que les Mauriciens », a précisé l’économiste Pierre Dinan.

Depuis l’annonce de la création du MIC à ce jour, huit mois se sont écoulés. Le calendrier du décaissement fait sourciller car les éventuels récipiendaires se trouvent avec des caisses quasi-vides. Réponse : la stricte rigueur est la norme.

« C’est logique. Parce qu’on oublie le volet légal. Les documents relatifs sont volumineux. Cela prend du temps pour être rédigés afin d’inclure toutes les conditions de l’accord. Nous parlons de l’argent public », fait ressortir un analyste.

Rappelons que l’argent que la MIC prêtera aux bénéficiaires sera puisé des réserves internationales du pays, argent sous la gestion rigoureuse de la Banque de Maurice. Un montant de Rs 80 milliards (équivalent à deux milliards de dollars) sera ponctionné.

Il est prévu que la Banque de Maurice publie, dans un proche avenir, le montant exact qui serait déboursé de même que les bénéficiaires.

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