
- Le suspect : « Mo pou pik zot bann gard »
Ce qui devait être une simple médiation familiale a dégénéré en scène de violence extrême, mardi soir, à Calebasses. Appelés pour calmer un différend domestique, les policiers se sont retrouvés face à un forcené incontrôlable. L’un d’eux a été poignardé au cutter.
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Peu après 20 h 20, ce mardi 22 juillet, l’appel d’un homme affolé parvient au poste de police de Terre-Rouge. Ibrahim Emamally, 59 ans, implore l’aide des autorités : son fils, Mohammad Irfaan Emamally, 29 ans, devient de plus en plus violent, menaçant sa mère et lui-même dans leur appartement au bloc C10 des logements NHDC à Calebasses.
Une équipe d’intervention est aussitôt dépêchée. Mais à peine arrivés sur les lieux, les policiers sont accueillis par des cris de haine. « Mo pou pik zot bann gard ! » hurle Irfaan Emamally. Dans un accès de rage, il sort un cutter de manucure dissimulé dans ses affaires et se jette sur l’agent Bhujun.
La lame lacère violemment le flanc gauche du policier, qui s’effondre, en sang. L’agression est rapide, brutale. La tension monte d’un cran. Malgré la douleur, Bhujun et ses collègues parviennent à neutraliser le suspect, qui résiste violemment à son interpellation.
Le cutter est saisi. L’agresseur, menotté, est conduit de force au poste de police. Quant à l’agent Bhujun, il est transporté d’urgence à l’hôpital SSRN pour y recevoir des soins. Il s’en tire avec deux jours d’arrêt de travail, mais reste marqué, physiquement et moralement.
Dans le quartier, la stupeur est totale. « Li ti paret normal sa garson-la avan. Me la, li koumadir inn perdi lespri. Li violan, li pa kapav reste dan sa lakaz-la. Li danze pou tou dimounn », confie un voisin encore sous le choc.
Le suspect a comparu en cour de Mapou ce mercredi 23 juillet sous une accusation provisoire d’agression sur agent de police en service. Il a été placé en détention provisoire. Parallèlement, son père a porté plainte pour violence domestique sous le Domestic Violence Act.
Dans les rangs policiers, la colère gronde. « Aujourd’hui, même une dispute banale peut virer au drame. Nos hommes ne sont plus en sécurité, pas même pour des interventions de routine », déplore un gradé, sous anonymat.

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