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Agaléga, «la base navale semi-secrète de l’Inde dans l’océan Indien» : une nouvelle fois à la Une de la presse internationale

Agaléga pourra accueillir des avions de la marine indienne chargés de la surveillance maritime. La piste d’atterrissage d’Agaléga fait presque 3km de long.

Les infrastructures aéroportuaires et portuaires d’Agaléga et leur utilité pour l’Inde suscitent à nouveau l’intérêt de la presse internationale. Cette fois-ci, c’est Defenceweb, principal site spécialisé aux questions militaires et de défense en Afrique et Africa Ports, qui s’intéressent à ce sujet dans des articles publiés mardi.

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Sous le titre « Agaléga, la base navale semi-secrète de l’Inde dans l’océan Indien », il est indiqué que « l’Inde a discrètement transformé une île tropicale de l’océan Indien en un avant-poste naval stratégique ». À titre de rappel, le gouvernement mauricien a constamment rejeté l’idée d’une intention politique derrière les infrastructures en question. Selon des sources au Bureau du Premier ministre, leur inauguration est imminente. Il est, cependant, essentiel de souligner que l’ensemble des infrastructures a été entièrement financé par l’Inde, qui assumera également la responsabilité des opérations et contribuera partiellement au personnel, incluant la prise en charge des salaires par l’Inde elle-même.

Tout en spécifiant qu’Agaléga relève de la souveraineté de Maurice, sur le site, il est précisé que « sans tambour ni trompette, l’Inde a construit une base navale afin d’étendre son influence sur la partie occidentale de l’océan qui porte son nom. Cela fait suite à une tentative de rapprochement de l’Inde avec les Seychelles il y a quelques années, qui a échoué, laissant la Grande péninsule vulnérable face à la présence croissante de la Chine dans la région. La Chine a établi une base navale au port de Djibouti dans le golfe d’Aden, lui donnant une influence significative sur la mer Rouge et les golfs d’Aden et d’Oman. La Chine maintient également des patrouilles navales constantes dans le nord-ouest de l’océan Indien et le golfe d’Aden. Elle affirme que c’est pour protéger la navigation de ses navires marchands dans une région potentiellement dangereuse ».

Selon l’article de Defenceweb, alors que la Chine a accru son influence dans ces régions, l’Inde a considérablement consolidé ses liens avec Maurice. Les îles Agaléga - c’est-à-dire l’île du Nord et l’île du Sud - situées entre ces deux régions sont peu peuplées, « non visitées par les touristes ou l’industrie, laissant les 300 habitants permanents largement dépendants de la culture de la noix de coco et de la pêche. Avant l’arrivée de la marine indienne, les îles possédaient un quai pour les bateaux de pêche et un petit aérodrome, plus destiné aux urgences qu’à autre chose. En 2021, les Indiens sont arrivés et ont commencé à construire une piste et un aérodrome de 3 000 mètres capables d’accueillir de grands avions militaires, dont le Boeing P-8I de surveillance et d’autres avions de lutte anti-sous-marine des forces armées indiennes. Environ 50 militaires indiens étaient initialement stationnés sur l’île, qui prend l’apparence d’une base avancée permanente, des preuves par satellite montrant la construction de deux jetées s’étendant depuis l’île », indique l’article.

Il est également question de Sri Lanka qui a permis à la Chine de développer un nouveau port en eau profonde à Hambantota et ensuite de le louer à ce pays pour 99 ans. L’Inde a fait pression pour que le Sri Lanka ne permette pas à un navire de guerre chinois d’utiliser le nouveau port. Lorsque le navire de surveillance chinois Yang Wang 5 a accosté à Hambantota en août 2022, l’Inde et les États-Unis ont exprimé leur inquiétude et des protestations ont été formulées auprès des autorités sri-lankaises. Cependant, le Sri Lanka a perdu le contrôle du nouveau port à cause de son endettement. C’est une entreprise chinoise qui a alors pris le contrôle des infrastructures en lieu et place de la dette.

Defenceweb précise que « bien que la présence indienne sur Agaléga ne ressemble en rien à celle de la présence militaire bien établie des États-Unis à Diego Garcia plus à l’est (l’archipel des Chagos, revendiqué par Maurice, il faut le rappeler), il est encore tôt et les installations sur l’île Agaléga pourraient bien se développer dans les années à venir. Le ministre des Affaires étrangères de l’Inde, Subrahmanyam Jaishankar a laissé entendre cela lorsqu’il s’est adressé au Council on Foreign Relations, un groupe de réflexion américain. « Du point de vue indien, je dirais qu’il est très raisonnable pour nous de nous préparer à une présence chinoise plus importante que celle que nous avons vue auparavant », a-t-il mentionné.
 

 

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