Live News

Affaire «Reward Money» : un système opaque et défaillant au cœur des critiques

L’ex-chef inspecteur Ranjit Jokhoo et l’ex-ASP Roshan Kokil

L’émission « Au Cœur de l’Info », diffusée, hier, mardi 1er juillet sur Radio Plus, a plongé dans les arcanes du scandale du « Reward Money ». Ce mécanisme de récompense destiné à motiver les forces de l’ordre dans la lutte antidrogue est aujourd’hui soupçonné d’avoir servi de paravent à des pratiques frauduleuses. Selon les chiffres évoqués, plus de Rs 250 millions auraient été versées à des policiers ces dernières années, dans des circonstances désormais jugées suspectes par la Financial Crimes Commission (FCC).

Publicité

Animée par Murvind Beetun, l’émission a accueilli plusieurs intervenants clés. Ce sont l’ex-ASP Roshan Kokil, l’ancien juge Vinod Boolell, Kushal Lobine, avocat et leader du parti politique Nouveaux Démocrates, ainsi que l’ex-chef inspecteur Ranjit Jokhoo. Pour ce dernier, l’opacité du système est flagrante : « Ce mécanisme opaque a été contesté dès 2021. Les montants sont distribués sans justification claire, souvent sans que les affaires aboutissent à des condamnations. Il n’existe aucun audit indépendant ni véritable encadrement ».

L’affaire a éclaté au grand jour en mai dernier avec l’arrestation de Lilram Deal, Assistant Commissioner of Police (ACP), placé sous une accusation provisoire de blanchiment d’argent. Une arrestation qui marque un tournant, tant le programme « Reward Money », jusque-là peu médiatisé, semble révéler des dysfonctionnements systémiques.

Kushal Lobine, intervenant en duplex, a lui aussi critiqué avec fermeté ce dispositif. « Ce système était défaillant dès sa création. Il s’est transformé en un instrument de favoritisme, où la récompense est déconnectée de la justice. C’est un modèle qui encourage la fraude, car il n’est soumis à aucun filtre judiciaire ou institutionnel », a-t-il indiqué. L’avocat a également pointé du doigt la responsabilité de l’État dans cette dérive : « Pendant des années, personne n’a remis en question la logique de ce mécanisme. Les institutions ont fermé les yeux, et aujourd’hui, on se retrouve face à un scandale d’État, où l’argent public a potentiellement été détourné ».

Indignation générale

De son côté, Vinod Boolell a appelé à une suspension immédiate du programme, le temps de mettre en place une réforme en profondeur. « Ce genre d’initiative ne peut exister sans un cadre légal clair, transparent, et contrôlé par des organes externes », a-t-il déclaré. 

Plusieurs auditeurs se sont exprimés sur le sujet, certains exprimant ouvertement leur indignation. Ils ont évoqué une « justice à deux vitesses », estimant que si de simples citoyens avaient détourné de telles sommes, les sanctions auraient été instantanées.

La FCC poursuit son enquête. En attendant, l’émission du jour a mis en lumière une vérité troublante : un système conçu pour récompenser l’intégrité a peut-être servi à institutionnaliser les abus.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !