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Affaire Gaiqui : l'ONG DIS-MOI demande «la suspension immédiate des policiers présents dans le bureau du CID»

Le suspect David Gaiqui a été arrêté dans le cadre d'une enquête sur une série de vols perpétrés ces derniers temps dans différentes régions du pays.

Si la photo du suspect David Gaiqui circulant sur Facebook le montrant nu et enchaîné à une chaise au poste de police de Curepipe s’avère authentique, l'organisation non gouvernementale DIS-MOI la considère comme une «preuve prima facie de torture». C'est ce qui ressort d'un communiqué émis ce jeudi 1er février par l'association qui milite pour les droits humains.

DIS-MOI demande la suspension immédiate des policiers qui étaient présents dans le bureau ce jour-là. Elle estime que cela montre «une culture d’impunité, de dérives policières ainsi qu’un système inique de confession». 

La République de Maurice, peut-on lire dans le communiqué, est signataire de la Convention contre la torture depuis 2003. Cette convention définit cette pratique dégradante comme «l’action d’utiliser la violence physique ou morale en vue d’extorquer une confession». 

L’ONG est d’avis que la National Human Rights Commission a «manifestement failli à sa tâche de dissuasion face aux pratiques barbares et inhumaines du Central Criminal Investigation Department». 

Dans le communiqué signé par son directeur Lindley Couronne, DIS-MOI affirme qu'il «est temps que le commissaire de police Mario Nobin fasse honneur à sa fonction telle qu’elle lui est conférée par la Constitution».

DIS-MOI fait aussi appel aux principaux partis politiques au pouvoir depuis 1968, à savoir le Parti travailliste, le Parti mauricien social-démocrate, le Mouvement militant mauricien et le Mouvement socialiste militant pour qu'ils expliquent aux citoyens de Maurice ce qu’ils ont fait de concret pour éliminer la torture comme pratique courante de la police mauricienne. 

DIS-MOI demande aussi l’instauration d’une commission parlementaire des droits de l’Homme au Parlement pour améliorer la culture des droits humains au sein de la République. Si justice n’est pas rendue, l’organisation appellera à une manifestation citoyenne, prévient-elle.

Ci-dessous le communiqué de DIS-MOI :

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Culture d’impunité, dérives policières et système inique de confession

DIS-MOI (Droits Humains Océan Indien) a été choqué par une photo circulant dans les médias sociaux montrant un suspect, pieds et poings liés à une chaise. Si cette photo s’avère authentique DIS-MOI la considère comme prima facie evidence de torture et demande la suspension immédiate des policiers présents dans le bureau ce jour là.

Nous rappelons que la République de Maurice est signataire de la Convention contre la torture depuis 2003, laquelle convention définit cette pratique dégradante comme « l’action d’utiliser la violence physique ou morale en vue d’extorquer une confession »

Le recours à la torture  à Maurice est encouragé par la nature même de la procédure d’instruction, en particulier par la loi sur les aveux (section 75 du Criminal Procedure Act). En effet, il suffit, pour inculper un suspect, d’obtenir ses aveux signés de telle sorte que, cette confession amène la condamnation. DIS-MOI est convaincu que  ce système est inique  puisque beaucoup de confessions sont extorquées sous la contrainte.

Il est temps que le National Human Rights Commission  de Mons Seetulsingh rende des comptes à la République de Maurice. Cette institution a manifestement failli à sa tâche de dissuasion face aux pratiques barbares et inhumaines du CCID. Il est temps que le Commissaire de police, Mons Mario Nobin fasse honneur à sa fonction telle qu’elle lui est conférée par la Constitution. Il est temps aussi que les principaux partis politiques au pouvoir depuis 1968, le Parti Travailliste, le PMSD, le MMM et le MSM viennent expliquer aux citoyens de Maurice ce qu’ils ont fait de concret pour éliminer la torture comme pratique courante de la police mauricienne.

DIS-MOI demande l’instauration d’une Commission parlementaire des droits de l’homme au Parlement pour améliorer la culture des droits humains au sein de la République.

DIS-MOI demande au gouvernement de ne plus tergiverser par rapport au projet de  loi PACE, (The Police and Criminal Evidence Bill) qui dort quelque part dans un tiroir.

DIS-MOI demande au DPP d’ignorer le tissu de fabrications kafkaesques monté par la police dans l’Affaire Gaiqui à l’encontre d’Anoop Goudary qui, d’initiateur du scandale  est subitement devenu un accusé.

DIS-MOI demande aux citoyens de la République d’être vigilants par rapport à ce cas et appellera bientôt à une manifestation citoyenne si justice n’est pas rendue.

Lindley Couronne

Directeur

01 février 2018

 

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