Affaire Franklin - Des prête-noms menacés : un premier suspect épinglé par l’Icac

• D’autres protagonistes dans le viseur

Des prête-noms de Jean Hubert Celerine auraient été menacés pour faire disparaître toutes les preuves contre ce dernier. Un des auteurs de ces menaces a été interpellé par l’Icac. D’autres complices ont été identifiés. 

Secousses au cœur même du réseau Franklin. Si Jean Hubert Celerine, alias Franklin, soupçonné de tirer les ficelles de ce réseau, est derrière les barreaux sous une accusation de blanchiment d’argent, plusieurs de ses prête-noms, à savoir Hassenjee Karamuth (John Rider), Rikesh Sumboo, Sanydeo Soomer ou encore son homme de confiance, Jeremy Décidé (Nono), ont aussi été inquiétés par la Commission anticorruption (Icac). 

Or les choses ont pris une nouvelle tournure. Il revient que des prête-noms de Franklin auraient reçu des consignes et des menaces pour faire disparaître toutes les preuves pouvant confondre le « boss » et surtout ne pas l’impliquer lors de leur interrogatoire par les enquêteurs de l’Icac. 

« Inn dir bizin fer tou disparet. » C’est ce qu’a déclaré un des prête-noms de Franklin à la commission anticorruption, vendredi. Il parle des véhicules ou téléphones cellulaires qui pourraient servir de preuves contre Franklin. Ces consignes et menaces, ajoute le prête-nom, leur auraient été communiquées au téléphone. Tout refus d’obtempérer pourrait engendrer des représailles, a-t-il laissé entendre. 

Dans un souci de préserver un maximum de preuves, l’Icac s’est mise en branle pour retracer les auteurs de ces menaces. Ainsi, les enquêteurs ont, après un travail de fourmi, mis la main sur un suspect. Cet habitant de l’Ouest a été interrogé dans les locaux de l’Icac à Réduit. D’autres complices ont été identifiés. Ils seront traduits devant la justice sous une accusation d’intimidation criminelle, font comprendre nos sources proches de ce dossier.  

Après cette première interpellation, les enquêteurs de l’Icac estiment que des proches du réseau Franklin font tout pour détruire des preuves. Ils n’hésitent pas à menacer les prête-noms du réseau afin que l’Icac n’obtienne pas plus de preuves pour verser au dossier de Jean Hubert Celerine, qui est en détention depuis le mardi 7 février pour blanchiment d’argent. 

Selon l’Intelligence Cell de la commission anticorruption, l’équipe chargée de menacer ceux qui ont « prêté leurs noms au réseau » aurait déjà sollicité des hommes de loi et retenu leurs services avant une quelconque interpellation. Plusieurs avocats auraient été approchés pour défendre les individus concernés, apprenons-nous. 

Toujours selon les renseignements glanés par l’Icac, plusieurs protagonistes s’affairent à détruire des véhicules ou autres biens en leur possession. La priorité pour la commission anticorruption, fait-on comprendre, est de préserver tous les éléments de preuve dans cette affaire. Toutes les mesures seront ainsi prises dans ce sens, soutient-on au Réduit Triangle.