Le Guyanais « El Capo » est maintenu en détention. L’enquête sur le trafic de drogue et l’entente délictueuse est presque bouclée, la police n’attendant plus que le rapport scientifique final.
L’enquête sur le Guyanais Brandon Rodrigues Sena, alias « El Capo », touche à sa fin. C’est ce qu’a indiqué, le 25 novembre 2025, le sergent Lagaillard de la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq, lors de la comparution du suspect devant le tribunal de Flacq. Accusé provisoirement de trafic de drogue et d’entente délictueuse, ce dernier, par le biais de son avocat, Me Irfaan Jadhakhan, a présenté une motion de remise en liberté sous caution.
Devant le magistrat Yakrajsingh Ramsohok, le sergent a précisé que, pour l’accusation provisoire d’entente délictueuse, la police poursuit l’interrogatoire de témoins potentiels. Concernant le trafic de drogue, seul le rapport du Forensic Scientific Laboratory (FSL) est encore attendu. La drogue a été analysée le 25 novembre 2025. Dans cette affaire, El Capo, 31 ans, et ses complices Pierre Stéphane Esso (28 ans) et Jean Fabrice Gâteau (20 ans) font face aux mêmes accusations.
À l’issue de sa comparution en cour, El Capo a été reconduit en détention, cette fois-ci à la prison de haute sécurité de Phoenix (voir encadré). En effet, sa motion de remise en liberté sous caution a été rejetée. Il comparaîtra par visioconférence devant la Bail and Remand Court (BRC) le 11 décembre 2025.
Pierre Stéphane Esso et Jean Fabrice Gâteau ont, eux, été relâchés sous caution le 20 novembre 2025. Les trois hommes avaient été arrêtés le 29 octobre 2025 à Argy, Flacq, lors d’une opération de la CID. Les policiers avaient saisi 7,8 grammes de cocaïne dans leur véhicule, estimés à Rs 135 000, ainsi qu’un fusil sans numéro de série, un couteau de type « Rambo » et divers accessoires suspects. Ils sont également soupçonnés d’une séquestration survenue le 25 octobre 2025 dans le nord de l’île.
Le Premier ministre Navin Ramgoolam a rappelé, lors de la séance parlementaire du 25 novembre 2025, qu’El Capo était arrivé à Maurice le 30 mai 2025 depuis La Réunion pour un séjour touristique de six jours, avec un permis de séjour finalement étendu à quinze jours. Son visa a expiré le 14 juin 2025 et le Passport and Immigration Office le recherchait activement. Depuis le 4 novembre 2025, Interpol a émis une
« notice rouge » contre lui pour infractions liées aux stupéfiants, au blanchiment d’argent et à une conspiration criminelle. Ces précisions ont été fournies en réponse à des questions parlementaires sur l’octroi des visas et la sécurité aux frontières.
Selon nos recoupements, les autorités mauriciennes s’apprêtent à enclencher les procédures d’extradition visant à remettre à la justice française El Capo.
« El Capo » transféré à La Bastille sous très haute sécurité
Brandon Rodrigues Sena, alias « El Capo », a été transféré le mardi 25 novembre, à la prison de haute sécurité de La Bastille après sa comparution en cour de Flacq. Il était jusque-là incarcéré au centre de détention de Moka. Le transfert d’El Capo, organisé dans l’après-midi du mardi, a été placé sous un dispositif de sécurité exceptionnel en raison de son profil jugé sensible. Dès sa sortie de la cour de Flacq, un important déploiement policier était visible dans les environs. Les autorités n’ont pris aucun risque : un blindé de la Special Mobile Force (SMF) a été mobilisé pour ouvrir la voie au convoi, tandis que des commandos lourdement armés du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM) assuraient la protection rapprochée. Des éléments de la Special Support Unit (SSU) et des officiers de la CID de l’Est complétaient le dispositif, déployés tant autour du véhicule transportant le suspect que le long du trajet menant à La Bastille. Tout au long du parcours, les forces de l’ordre ont veillé à limiter tout risque d’incident, notamment en contrôlant les points d’accès. L’opération, menée avec précision, reflète les préoccupations des autorités quant au potentiel danger que représente « El Capo », considéré comme un individu pouvant mobiliser des réseaux criminels bien structurés. Sa présence à Maurice, les circonstances exactes de son séjour ainsi que ses éventuels liens avec des trafiquants locaux sont autant d’éléments qui intéressent particulièrement les enquêteurs.
À son arrivée à La Bastille, le suspect a immédiatement été pris en charge par l’unité pénitentiaire. Cette prison, située à Phœnix, est réputée pour son infrastructure renforcée et son protocole strict pour accueillir des individus impliqués dans des affaires de grand banditisme ou de trafic international. L’enquête se poursuit afin d’établir l’étendue des activités du Guyanais à Maurice et de déterminer si d’autres personnes pourraient être impliquées dans ce réseau.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !
