Accusations d’ingérences - Ashik Jagai : une deuxième arrestation en un mois

Le surintendant Ashik Jagai est de nouveau derrière les barreaux, à Alcatraz, après sa deuxième arrestation par la Financial Crimes Commission en moins d’un mois. Alors qu’il avait été libéré sous caution dans l’affaire Reward Money — dont il rejette toute responsabilité —, il a été rattrapé par une nouvelle affaire : interférence et menaces envers un témoin. 

Ashik Jagai est accusé d’avoir fait pression sur le comptable chargé de la gestion des compagnies de son fils, Ameersaheb Allysaheb Jagai. Auditionné par la Financial Crimes Commission (FCC), le comptable a fourni des détails financiers sur huit sociétés liées à Allysaheb Jagai : Nabsha Uclean Trading Ltd, EA Smart Choice Business Co. Ltd, Ziya Property and Development Ltd, Sigma Cobra Motors Ltd, Islecx Mauritius Ltd, Allysaheb Trading Ltd, Bowls and Broth Co Ltd, Briyani Dada Ltd. Il a précisé qu’il ne faisait que gérer les comptes sans être impliqué dans une quelconque activité au sein des compagnies. 

Lors d’une de ses auditions, le comptable indique qu’il a reçu un appel du surintendant Jagai, lui dictant ce qu’il devait dire ou passer sous silence à la FCC. Ces révélations ont poussé la FCC à enclencher rapidement une opération de traque nocturne du surintendant Jagai, suivie d’une nouvelle arrestation, le mercredi 10 septembre. 

Le surintendant Ashik Jagai, déjà inquiété dans l’affaire Reward Money, est cette fois dans le collimateur de la Financial Crimes Commission (FCC) pour interférence avec un témoin. 

Le comptable Ajmal T., employé dans plusieurs sociétés gérées par Allysaheb Jagai, a avancé avoir reçu des appels d’Ashik Jagai. Ceux-ci visaient à influencer son témoignage, notamment à minimiser ou à détourner les informations concernant les flux financiers des compagnies liées à Allysaheb Jagai. Selon Ajmal T., Ashik Jagai a donné des consignes sur ce qu’il devait dire — ou éviter de dire — lors de ses auditions à la FCC. La FCC considère que c’est une entrave grave à l’administration de la justice. 

Blanchiment 

Huit compagnies liées à Ally Jagai sont passées au crible. Elles sont soupçonnées d’avoir servi de véhicules financiers pour blanchir des revenus suspects. La FCC soupçonne Ashik Jagai d’avoir non seulement couvert les activités de son fils, mais aussi d’avoir tenté de détourner le regard de l’enquête. Le comptable aurait affirmé qu’après sa première audition, il a reçu un appel du surintendant Jagai. Il a aussi fait état de la présence d’un 4x4 suspect devant son domicile. 

Timeline des événements 

• Mercredi 3 septembre : Ashik Jagai prend contact avec le comptable de son fils Allysaheb et réclame un compte rendu détaillé de son audition à la FCC. 
• Vendredi 5 septembre : Nouvel échange entre le surintendant et le comptable, après une deuxième audition. Le comptable affirme à la FCC qu’Ashik Jagai l’aurait intimidé pour qu’il ne compromette pas son fils Allysaheb dans ses dépositions. 
• Dans la soirée du mardi 9 septembre : le comptable se rend une nouvelle fois à la FCC pour dénoncer les tentatives d’intimidation du SP Jagai. 
• Dans la nuit du mardi 9 au septembre : la FCC déclenche une opération nocturne pour arrêter Ashik Jagai. Plusieurs descentes restent vaines. 
• Mercredi 10 septembre : Ashik Jagai se présente à la FCC dans la matinée. Face aux caméras, il se défend : « Il n’y a rien de tout ça ». Quelques heures plus tard, il est arrêté et reconduit en cellule à Alcatraz, aux Casernes centrales.