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Accidents mortels : Osman Mahomed annonce des amendements urgents

Face à la hausse des accidents mortels, Osman Mahomed alerte sur l’insouciance, la drogue et l’alcool au volant. Il promet de présenter rapidement au Conseil des ministres et au Parlement des amendements pour renforcer les sanctions et retirer les chauffards des routes.

« L’insouciance sur nos routes tue, et l’insouciant est un criminel. » C’est ce qu’a soutenu le ministre du Transport et du Light Rail, Osman Mahomed, au cours de l’émission Au cœur de l’info vendredi. Répondant aux questions d’Ashna Nuckcheddy-Rabot, il a insisté sur la nécessité d’avancer rapidement avec des projets de loi et des amendements, qu’il souhaite présenter « le plus vite possible » au Conseil des ministres et au Parlement.

Les accidents mortels ne cessent d’augmenter : 110 victimes et 102 accidents recensés du 1er janvier au 1er novembre 2025. Selon le ministre, les causes ont évolué : « Avant, c’était la vitesse. Aujourd’hui, ce sont surtout l’alcool et la drogue qui provoquent des accidents. » Les chiffres témoignent de l’ampleur du problème : 2 700 conducteurs ont été interpellés pour alcool au volant et 700 pour drogue cette année. Le ministre appelle le public à signaler tout conducteur en train de « balloter », insistant qu’« un bus ne peut être confié à quelqu’un sous influence ».

La situation s’est aggravée par l’augmentation du parc automobile au cours de ces dernières années, a-t-il aussi fait comprendre. Entre 2014 et 2024, les accidents ont augmenté de 14 %, parallèlement à une hausse de 40 % du parc automobile. Pour le ministre, construire davantage de routes n’est pas une solution durable. La hausse récente des taxes à l’achat de véhicules pourrait, selon lui, réduire à terme les accidents, la pollution, la road rage et améliorer la qualité de l’air. 

Le ministre Osman Mahomed a soutenu que la prise de volant sous influence doit être requalifiée : « Est-ce encore un accident quand on conduit sous substances prohibées ? » s’est-il demandé. Il a ainsi annoncé un projet d’amendements à la Road Traffic Act. Ceux-ci viseront notamment la « vehicular negligence », les circonstances aggravantes ainsi que des infractions non couvertes par le futur permis à points. Dans certains cas, l’homicide involontaire pourrait être requalifié en « manslaughter», a-t-il prévenu. 

PERMIS À POINTS

 Dans l’attente de l’entrée en vigueur du permis à points en janvier 2026, il a demandé à la police d’intensifier les opérations coup de poing et la communication en vue des fêtes. Il rappelle toutefois que « ce n’est pas au ministre d’appliquer la loi, mais à la police », soulignant que le Premier ministre « prend la sécurité routière à cœur ». Il a également plaidé pour un usage renforcé des caméras de Safe City afin de repérer les infractions, tout en estimant que les moyens mis à disposition de la police doivent être améliorés. La communication autour des contrôles devrait aussi être renforcée, selon lui. 

Sanjeev Mewasingh, président de la Commission Sécurité routière de la Fellow Bikers (Mauritius) et membre du National Security Council, a pointé un manque de synergie entre la police et le bureau du DPP. Selon lui, l’homicide involontaire est pertinent lorsqu’il s’agit d’un accident, mais certaines situations devraient relever du « manslaughter » lorsque la négligence ou l’insouciance sont flagrantes. Il appelle à une plus grande sévérité durant les fêtes : « Seule chose à faire : ne pas être tolérant. » Il a salué l’arrivée du permis à points, susceptible de sensibiliser une partie des usagers. Il évoque la marche pacifique prévue samedi au Plaza : « La population veut que justice soit faite aux victimes. Les chauffards ne peuvent plus être relâchés sous caution alors qu’ils ont ôté la vie d’une personne. » 

Osman Mahomed a réaffirmé que le permis à points vise à retirer les chauffards de la route et à changer durablement les comportements. Une trentaine d’infractions y seront liées : téléphone au volant, absence de casque ou de ceinture, absence de gilet, modification des phares, entre autres. Le barème sera graduel pour la vitesse. Au-delà de 15 points, le permis sera retiré. Un recyclage permettra toutefois aux contrevenants de remettre leur compteur à zéro après un certain délai. Il a rappelé les mesures visant à renforcer la sécurité des passagers dans les transports en commun, y compris le métro, et a invité la population à alerter les autorités lorsqu’un chauffeur met en danger des usagers. « Le permis à points vise à changer les comportements de ceux qui commettent des infractions répétitives », a conclu le ministre Osman Mahomed.

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