Accidents de la route : une refonte totale de l’examen théorique de conduite réclamée

Un changement en profondeur est souhaité dans la tenue de l’examen théorique (oral) pour l’obtention du permis de conduire. Les aspirants-conducteurs doivent être confrontés à la conduite défensive ou encore aux infractions et autres pénalités relatives au Code de la route. C’est l’appel de Barlen Munusami, expert en sécurité routière, aux autorités.

Le nombre croissant d’accidents de la route interpelle. Comment y remédier ? L’expert en sécurité routière, Barlen Munusami, avance qu’il faut traiter le problème à la racine, en revisitant l’examen théorique mené par des policiers de la Traffic Branch, aux Casernes centrales. 

L’ex-sergent de police, qui a travaillé au sein de cette unité, plaide aussi pour une « amélioration de la connaissance des aspirants-conducteurs ». Pour l’expert en sécurité routière, il est important d’introduire des questions ciblant non seulement la conduite dangereuse et défensive, mais aussi la courtoisie au volant, la conduite en état d’ivresse, le non-port de la ceinture, l’excès de vitesse et les amendes et les peines d’emprisonnement attachées à ces infractions au Codes de la route. Le grave accident de la route, survenu le mardi 4 octobre, à Haute-Rive, Pointe-des-Lascars, interpelle. Un policier de 20 ans, qui était sous l’emprise de l’alcool, a provoqué la mort de deux filles de 15 et 17 ans.

Conduite défensive, l’alcool au volant…

Dans une déclaration téléphonique, Barlen Munusami souligne qu’une révision de l’apprentissage de la conduite est « obligatoire ». Il avance que la banque des questions, qui date de 1995, n’aurait jamais été revisité à ce jour. C’est la raison pour laquelle « il est important de revoir la tenue de l’examen oral. Il faut maintenir le quota de 40 questions, mais en même temps, prôner une variété de thèmes, comme la conduite défensive, entre autres ». L’ex-sergent est aussi d’avis qu’il faut introduire « un mécanisme visant à favoriser une formation en continue des policiers de la Traffic Branch. 

L’Assistant-Surintendant de Police (ASP) Ashok Mattar, de la Traffic Branch, a été sollicité. En déplacement à l’étranger, il a promis de revenir vers nous bientôt.

Formation des instructeurs

Autre plaidoyer de l’expert en sécurité routière : la formation des instructeurs. « Un bon nombre de moniteurs sont âgés et il pourrait leur manquer certaines aptitudes pour instruire les aspirants-conducteurs », dit Barlen Munusami. 

Manoj Rajcoomar, le secrétaire de la Driving Schools Instructors Federation (DSIF), se dit « entièrement d’accord » avec la proposition de Barlen Munusami. Il est toutefois d’avis qu’un professionnel doit dispenser les cours. « C’est un fait. Les accidents de la route coûtent des milliards à l’État. Il faut aller à la source du problème. Il faut former les aspirants-conducteurs et prôner une formation en continue des moniteurs », dit-il. La collaboration du ministère du Transport terrestre est aussi souhaitée.