Lancé en 2019, le projet de marché d’Abercrombie est toujours inachevé. Après rupture de contrat, la municipalité a versé Rs 30 millions, pour seulement 21 % de travaux réalisés.
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Le projet de marché d’Abercrombie, lancé en 2019, continue de faire des vagues. Lors de la séance parlementaire du mardi 22 juillet, le député Ludovic Caserne (circonscription n°4) a interrogé le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, sur l’évolution du chantier. Ce dernier a révélé que la municipalité de Port-Louis a été contrainte de verser plus de Rs 21 millions à un entrepreneur à la suite d’une rupture de contrat unilatérale. Mais selon les précisions apportées par le lord-maire Aslam Hossenally, la somme déboursée atteint en réalité Rs 30 millions, une addition salée pour un projet dont seulement
21 % des travaux ont été réalisés.
À l’origine, le chantier visait la construction d’un marché moderne avec un centre de lecture, un gymnase et d’autres infrastructures communautaires. Toutefois, le projet a rapidement été confronté à des obstacles techniques et administratifs. Des désaccords ont émergé entre le consultant et le « contracteur » dès les premières phases, notamment après l’érection d’une structure sans approbation formelle. Des défauts de conception ont été signalés, mais aucune mesure corrective n’a été mise en œuvre. Finalement, en mai 2023, le contrat a été résilié sur recommandation juridique de Mes Jadoo-Jaunbocus et Chetty, avec l’aval d’Anwar Husnoo, alors vice-Premier ministre, de Joe Lesjongard et de Bobby Hurreeram.
Cette résiliation a été jugée « sans cause valable » par le tribunal arbitral, qui a donné gain de cause au « contracteur » le 9 mai 2025. La somme initiale de Rs 25,38 millions a été réduite à Rs 21,25 millions après déductions. Mais le lord-maire évoque un montant total de Rs 30 millions en tenant compte d’autres frais liés à la procédure. « Ce problème ne date pas d’hier, il faut savoir que le projet de la foire d’Abercrombie, qui comprend un centre de lecture, un gymnase ainsi que d’autres facilités, a été plongé dans un retard dû à ce litige. Le ‘contracteur’ a déposé l’affaire en cour et, le 8 mai dernier, le verdict est tombé », a expliqué Aslam Hossenally, contacté par téléphone.
La municipalité a ensuite transmis le dossier au ministère des Collectivités locales pour faciliter les démarches liées au remboursement. Pour le lord-maire, cette affaire est révélatrice des lacunes dans la gestion des projets publics. « Cela démontre la mauvaise gestion de l’ancien régime mais aussi des fonds publics », affirme-t-il.
Concernant la suite des travaux, Aslam Hossenally indique qu’un nouvel exercice d’appel d’offres sera lancé. « Les travaux seront relancés incessamment. D’abord, il faudra consolider la structure de la foire et ensuite démarrer les travaux. Il nous faudra aussi trouver un lieu où reloger les marchands jusqu’à ce que la structure soit solidifiée. »
Plus de six ans après son lancement, le projet reste donc inachevé. Pour l’heure, la priorité demeure la relance du chantier et la minimisation de l’impact sur les marchands et les habitants de la région.
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