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51e année d’indépendance de Maurice : quel avenir pour le pays ? 

Depuis son indépendance, Maurice n'a jamais cessé de croître, grâce à la diversification de la canne à sucre, à la technologie informatique, en passant par le textile, le tourisme et la finance. L'objectif : faire de Maurice un pays à revenus élevés d'ici 2030. Néanmoins, la réalité démontre autrement : certains de nos secteurs sont confrontés à une véritable crise, comme l'industrie cannière et le secteur manufacturier. Les experts de différents secteurs estiment que Maurice aurait un avenir prometteur dans la plupart des secteurs, si les bonnes mesures sont prises. 

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Jacqueline SauzierIndustrie cannière et agriculture -Jacqueline Sauzier : « L’avenir se trouve dans l'agroécologie »

La secrétaire générale de la Chambre d'Agriculture, Jacqueline Sauzier, souligne qu'il est difficile de s'interroger sur l'avenir de l'industrie cannière en ce moment, car ce secteur traverse déjà une crise. « Il est difficile de se prononcer pour l'avenir en voyant l'état actuel. Les parties prenantes sont incertaines quant à l'avenir. L’industrie cannière aujourd’hui n'est pas seulement le sucre, elle comprend également la bagasse, l’alcool, l’éthanol et la production d’électricité. Les décideurs devraient revoir l’ensemble du modèle de l’industrie », dit-elle. 

Lorsqu'elle a été interrogée sur l'avenir de l'agriculture, elle se prononce : « L’avenir se trouve dans l’agroécologie.  Pour l'agriculture, nous n'avons d'autre choix que de produire. Mais nous devons changer de modèle et évoluer vers une agroécologie ».


Sen RamsamyTourisme - Sen Ramsamy : « Un avenir plus effervescent » 

Pour Sen Ramsamy, l'avenir du tourisme pourrait être plus effervescent et flamboyant avec un leadership fort pour le secteur, une vision à long terme et un plan stratégique intelligent. Il estime que si Maurice arrive à créer un plan stratégique, le résultat à l'horizon 2030 serait colossal en termes de recettes en devises, d'emploi et de valeur ajoutée... 

« L’emploi dans le tourisme stagne depuis des années et pourtant, les femmes et nos jeunes ont plusieurs possibilités de se lancer dans une carrière fructueuse. Tous les pays qui ont réussi sont ceux qui font preuve de maturité, d'ouverture, d'intelligence et de vision. Celles-ci manquent à Maurice ».


RanjeetÉconomie océanique  - Dr Ranjeet Bhagooli : « Un avenir prometteur » 

Professeur agrégé à l’Université de Maurice, le Dr Ranjeet Bhagooli déclare que l'avenir de l'économie des océans à Maurice dépend du niveau d'engagement des parties concernées. Selon notre interlocuteur, il est nécessaire d'encourager une prise de décision adéquate et appropriée, fondée sur la recherche scientifique pour que les entreprises du secteur océanique puissent émerger et prospérer au maximum. 

« L’avenir de ce secteur réside dans l’éducation de jeunes talents, qui entraînera indubitablement un changement possible de l'état d'esprit de la génération future », lance-t-il. 
Il indique que l’avenir de l’économie océanique à Maurice semble très prometteur, mais on doit se préparer et s’équiper de manière appropriée avec les outils et les connaissances nécessaires dans un environnement commercial propice, encadré par de bonnes approches et de législations en matière de protection de l’environnement marin.


VineetServices financiers - Vineet Jugessur : « Positivité pour ce secteur »

L'expert financier Vineet Jugessur explique que le secteur financier comprend les activités de l'assurance, de la banque, des valeurs mobilières, du ‘global business’ et la gestion d'actifs. Il révèle qu’au cours de ces dernières années, ce secteur s’est révélé être un pilier important de l’économie mauricienne et a contribué pour environ 12% au PIB du pays. 

Il affirme que l'avenir des services financiers à Maurice est positif, notamment parce qu'il est soutenu par la détermination du gouvernement à faire de Maurice un centre financier international de premier plan, où il y a de la transparence, la bonne gouvernance et le respect des normes internationales et des meilleures pratiques. « Afin d’être plus compétitif, le secteur devra rester constamment en alerte et veiller à ce que tous les opérateurs du secteur adhèrent aux normes. En raison de la concurrence accrue, le secteur pourrait également rencontrer des difficultés pour développer son portefeuille de clients international et conserver ses clients existants. Afin de rester compétitifs au niveau mondial, de nombreux efforts devront être consacrés à la fourniture d'un service de haute qualité aux entreprises et aux investissements, lié à une bonne gouvernance d'entreprise », élabore-t-il. 


Pierre DinanÉvolution économique - Pierre Dinan : « L’histoire n’est plus aussi belle » 

Pierre Dinan explique qu’à partir du moment où notre pays a obtenu son indépendance, Maurice a commencé à bâtir sa prospérité principalement sur deux secteurs : l'agriculture et le manufacturier. « Les premières industries ont fonctionné très bien et elles ont créé une histoire de développement économique. À partir de 1990, les services financiers et les télécommunications ont fait leur apparition. Après 50 ans, l’histoire n’est plus aussi belle et attrayante », dit-il.

Selon lui, l'avenir réside dans la diversification des produits dans les différents secteurs. Il indique que nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers, car nous sommes entourés de concurrents. « Nous ne devrions pas croire que notre secteur du tourisme est à la hauteur et nous ne devrions surtout pas nous concentrer que sur l’hôtellerie. D’autre part, notre secteur financier est en difficulté en raison de diverses réglementations mises en place par une organisation internationale et que, par conséquent, nous n'avons pas d'autre choix que nous adapter », ajoute-t-il. Pour le secteur des TIC, qui est en train de devenir un autre pilier important, Pierre Dinan lance que les opportunités sont là, mais « nous avons besoin de jeunes talents dans ce secteur. »


HemanTIC et intelligence artificielle - Dr Heman Mohabeer : « La route est longue » 

Le Dr Heman Mohabeer, expert en Intelligence artificielle et en informatique, déclare que l'avenir de ce secteur dépend principalement de la manière dont le ministre des TIC envisage de déployer le plan d'implémentation et d'adoption de ces technologies. « L'avenir semble prometteur. De nombreux pays ont déjà adopté l'IA. À Maurice, malgré la lenteur de l'adoption,, il y aura un changement important dans le paysage informatique. L’IA a donc un avenir, car nous n’avons pas d’autre choix que de prendre le train. Nous nous embarquons dans l'industrie 4.0. La route est longue », dit-il « Nous pouvons nous attendre à ce que la Blockchain, l’IA et la Fintech soient bien intégrées dans notre société bientôt ». 

 

 

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