Si les nouvelles technologies et les attentes des Mauriciens imposent dès aujourd’hui à Radio Plus de s’approprier des nouvelles technologies de communication, ce sont bien les problèmes fondamentaux de la société mauricienne qui devront être traités et mis en perspective, fait valoir Nawaz Noorbux, directeur de l’information de Radio Plus.
Un défi constant qui s’inscrit dans l’ADN de la radio de la rue Labourdonnais avec son slogan ‘nou pou apel enn sousou enn sousou’. Une ligne de conduite dont elle ne s’est jamais déviée, dira Jean-Luc Mootoosamy, premier directeur de Radio One. Pour Nawaz Noorbux, Radio Plus doit s’ancrer au cœur d’une réflexion portée sur la réforme de l’éducation, la santé, le social tout en pointant des problèmes aussi fondamentaux que la bonne gouvernance, la transparence et la redevabilité.
Explik Ou Ka’
Le succès d’audience de Radio Plus, c’est surtout ses émissions de proximité dont la plus réussie reste ‘Xplik Ou Ka’, animée chaque matin par Priscilla Sadien. « Ce n’est pas très difficile de trouver des thématiques, nuance-t-elle, mais plutôt des interlocuteurs. Mais on y arrive dès lors qu’on sait que la force de Radio Plus c’est sa mission sociale. Explik Ou ka, c’est la proximité avec des gens qui parlent de leurs problèmes, des négligences médicales, des familles désespérées, celles qui recherches des aides pour l’opération de leurs enfants. Mais nous voyons aussi s’exprimer la solidarité et ça nous fait plaisir que la radio apporte du baume au cœur. »
Pour Venen Coolen, l’exigence multimédia est au cœur de l’innovation a la radio. « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont besoin de la radio, c’est le portable qui est au centre de sa vie. Et aujourd’hui, ce qu’on désigne comme la ‘radiovision’ a véritablement bouleversé la manière d’animer. L’animateur doit conjuguer l’info, l’entertainment et le storytelling pour intéresser l’auditeur. Le confinement nous a obligés d’apporter le concert en son domicile. Grace à Whatsapp, nous faisons intervenir les membres de la diaspora mauricienne partout où elle est », indique Venen Coolen.
Contenu dynamique et créatif
Si l’information sur Radio Plus et son contenu dynamique et creatif ont pris un tel essor, elle les doit aussi aux faiblesses inhérentes de la MBC, toujours contrainte à l’information étatique, dira Jugdish Joypaul. « Avec les radios privées, ça a été l’ouverture de l’espace audiovisuelle et démocratique. » Mais la seule volonté de marquer la différence ne suffit pas, il faut une bonne dose de passion et d’abnégation, de patience et de rigueur. « Certains jeunes recrues à la radio se croient des vedettes trois mois après tenu un micro », observe Nawaz Noorbuz. « Ils veulent tout et tout de suite », ajoute Jean-Luc Emile, du haut de ses 24 années de journalisme dans la presse écrite et l’audiovisuelle.
S’il fallait encore rechercher les raisons au succès de Radio Plus, il faudra se rappeler de ces émissions de proximité, au cœur de l’actualité, que ce soit durant les inondations, les cyclones ou plus récemment le comptage des voix à Stanley/Rose-Hill. « Nous sommes sans doute les seuls à bousculer notre programmation pour proposer des émissions spéciales », renchérit Nawaz Noorbux, qui fait ressortir la contribution des Hassen Rojooa ou Doris Felix durant les premières années de Radio Plus.
Jean-Luc Mootoosamy : «Radio Plus a été une ‘success story’ dès le départ»
« Radio Plus, ça a été une ‘success story’ dès le départ pour ce que vous vouliez. Vous êtes restés fidèle à votre identité, vous êtes restés dans votre couloir. Et vous avez le succès modeste tout en développant », déclare Jean-Luc Mootoosamy. Apparue quelques semaines après la création de Radio One, Radio One sera immédiatement une concurrente. « C’était un défi, ce vis-à-vis était aussi stimulant pour nous qui n’avions pas de concurrent », fait-il observer aujourd’hui. Fallait rectifier la ligne après avoir analysé le contenu de Radio Plus ? « Non, nous avons gardé nos bases et nous n’allions pas changer à chaque nouvel opérateur », explique Jean-Luc Mootoosamy, lequel croit ferme a la pérennité de la radio, une véritable ‘caméléon’ capable de s’inscrire dans toutes les convergences, sous condition qu’elle maintienne la qualité et s’identifie avec ses auditeurs.
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