Economie

Yandraduth Googoolye : «Pas de vainqueur dans les guerres commerciales»

Yandraduth Googoolye et Papa Lamine Diop Yandraduth Googoolye et Papa Lamine Diop, Secrétaire Exécutif de l’AACB.

«Il ne peut y avoir de vainqueur dans des guerres commerciales. Le protectionnisme n’est pas la réponse appropriée aux défis auxquels font face les économies ». Conclusion de Yandraduth Googoolye, Gouverneur de la Banque de Maurice, lors de son discours prononcé à l’ouverture du séminaire continental 2019 de l’Association des banques centrales africaines (AACB).

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Ces propos, tenus le lundi 6 mai à l’hôtel Intercontinental, interviennent dans un contexte difficile pour les places financières mondiales. D’abord, on a cru que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine – les deux premières puissances mondiales – était sur le point de se terminer avec un accord. Des tweets du président américain Donald Trump, annonçant des taxes additionnelles sur des produits chinois, ont chamboulé la donne. Résultat : les marchés boursiers ont démarré à la baisse. La volatilité est de retour.

Selon ces tweets, les États-Unis comptent introduire des taxes de 25% sur des produits chinois valant USD 325 Md, exportés vers le marché américain. Ce faisant, les États-Unis cherchent à protéger leurs industries locales qui ne peuvent concurrencer les produits chinois en matière de prix.

Cette approche commerciale est le thème du séminaire : « Renewed Protectionist Tendencies : Some Implications for Macroeconomic Policy in Africa ». Les retombées, qui restent à être quantifiées en termes monétaires, risquent d’être rudes pour l’Afrique, incluant Maurice.

Citant le Fonds monétaire international, Yandraduth Googoolye a indiqué que la guerre commerciale, le ralentissement en Chine, le cours de commodités en baisse et des conditions financières plus strictes, pourraient réduire la croissance en Afrique subsaharienne par quelque 2%. L’impact serait plus conséquent pour les exportateurs de commodités et les pays ayant des liens plus solides avec la Chine et les marchés mondiaux.

Comment cette situation pourrait influer sur la politique monétaire des banques centrales ? Selon Yandraduth Googoolye, qui dit protection des marches-clés dit coûts élevés à l’importation, hausse des coûts de production, réduction du pouvoir d’achat. Au final, c’est la croissance qui serait au ralenti.

 

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