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XLD porte plainte : Soodhun devra s'expliquer

Le vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun est loin d'être au bout de ses peines. Il fait actuellement face à des graves accusations après les propos violents tenus à l'encontre de Xavier-Luc Duval lors d'une soirée en marge des célébrations de la fête Eid-ul-Fitr à Flacq mardi.

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Le leader de l'opposition a soutenu aux enquêteurs qu'il soupçonne le ministre Soodhun d'être derrière les affiches anti-saoudiennes placardées le 1er juillet à travers le pays sur lesquelles l'en-tête du PMSD avait été utilisée à leur insu.

C'est en présence d'un panel d'avocats : Kushal Lobin, Assad Peeroo, Rouben Mooroongapillay et Adrien Duval, entre autres, que le leader de l'opposition a énuméré plusieurs arrestable offenses, dont le vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun se serait rendu coupable.

Le leader du PMSD a remis un CD aux enquêteurs contenant les propos incriminés tenus lors de la soirée organisée au conseil de district de Flacq. Les propos du vice-Premier ministre dans lesquels il fait allusion au Jihad constituent, selon Xavier-Luc Duval, une offense sous la Prevention of Terrorism Act (PoTA). « Il voyage beaucoup aux Émirats Arabes, j'ai peur pour ma sécurité », a précisé Xavier-Luc Duval. Il a également fait ressortir, dans sa déposition, qu'il est « victime de diffamation criminelle » sous l'article 288 du Code pénal.

Pour lui, Showkutally Soodhun a incité à la haine raciale en tenant les propos incriminés. « He has failed to promote good administration of justice and has been stiring up racial hatred when in his speech, he made use of the above threatening abusive and insulting words with gesture at the above mentioned place with the targeted audience because of my alleged political opinions. »

« Le fait qu'il ait des gardes du corps armés m'inquiète », a soutenu le leader de l'opposition dans sa déposition. Il a conclu en affirmant qu’il « soupçonne fortement le vice-Premier ministre d'être derrière les affiches placardées au début du mois ».

En deux jours, c'est la troisième déposition faite à l'encontre de Showkutally Soodhun, après celles de Mario Cangy, au CCID, et du Dr Rajah Mahadewoo, jeudi soir, au poste de police de Flacq pour dénoncer ces propos.


Me Siddhartha Hawoldar : «Nous ne pouvons prendre les politiciens au mot»

Pour l'homme de loi, Siddhartha Hawoldar, les propos tenus par le ministre du Logement et des Terres pourraient lui coûter une arrestation. « Il s’est rendu coupable d’une arrestable offense. Mais des fois, lors des meetings, les politiciens se laissent emporter. Nous ne pouvons les prendre au mot. Pour qu'une personne fasse une menace, il faut qu'il y ait une guilty mind. Il faut voir si, au bout de 24 heures, la personne a mis sa menace à exécution ou non. Il faut voir la gravité des menaces proférées. C'est dommage qu'on en soit arrivé à un tel niveau ».

Possible arrestation de Showkutally Soodhun à son retour ?

Pour l'heure, les Casernes Centrales ne se sont pas encore prononcées sur une possible arrestation de Showkutally Soodhun. « Il faut attendre les instructions du commissaire de police », laisse-t-on entendre dans le milieu des enquêteurs.

Plusieurs tentatives d'avoir une réaction de la part de Mario Nobin sont restées vaines. En pleine tourmente, le vice-Premier ministre et président du MSM, Showkutally Soodhun, n'a pas participé aux délibérations du Conseil des ministres du vendredi 21 juillet. Il quitte le pays ce samedi matin à destination de l’Inde. « Je pars pour des traitements médicaux », a-t-il confié au Défi Plus.

Il sera absent du pays pour une semaine. D'autre part, alors que le Premier ministre tenait au Bâtiment du Trésor la réunion du Cabinet, Xavier-Luc Duval consignait sa déposition au CCID.

Par contre, les réactions de ministres à la sortie du Prime Minister's Office étaient visiblement mitigées. Face aux journalistes présents, le ministre Étienne Sinatambou a relativisé la situation en affirmant qu'on « exagère la portée des propos » de Soodhun, alors que la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun, pour sa part « n'est pas d'accord » avec de tels propos.

Plusieurs autres ministres ont préféré jouer profil bas concernant cette situation jugée « embarrassante » par beaucoup d'observateurs politiques depuis mercredi.

 

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