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Une histoire d’amour pas comme les autres : handicapé, il a trouvé une personne extraordinaire en sa femme

Ashwini et Yash, unis depuis 12 ans, font face aux épreuves.

Entre Ashwini et Yash (deux prénoms fictifs), c’est une histoire d’amour pas comme les autres. Quand elle l’a vu pour la première fois, elle n’a pas été séduite par le physique de Yash, mais plutôt par le courage dont il faisait preuve en venant au travail. Elle est tombée amoureuse de lui et l’a épousé. 12 ans après, elle l’aime toujours aussi fort, malgré le fait que la vie ne leur fait pas de cadeau.

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Retour en 2005. À cette époque, Ashwini, alors âgée de 26 ans, travaille comme contrôleur de qualité au sein d’une usine de textile. Parmi les divers employés se trouve un certain Yash, qui est à la fois électricien et plombier. Il est différent des autres, car il boite de la jambe gauche après un accident de la route. Mais, au grand étonnement  d’Ashwinin, le jeune homme salue et parle avec presque chaque membre du personnel, sauf elle ! Elle est intriguée, mais elle l’admire en même temps, à la fois pour son courage et sa volonté de travailler malgré son handicap. La jeune fille se sent attirée par lui. « J’ai senti que, quelque part, Yash était mal dans sa peau. Il avait besoin que quelqu’une s’occupe de lui et soit toujours à ses côtés. Cela nous a rapprochés », raconte Ashwini. Cette dernière explique que la copine de Yash s’est éloignée de lui après l’accident.

Petit à petit, l’amitié entre les deux jeunes gens grandit rapidement. Deux ans après, ils décident de se marier. Fait intéressant : c’est la jeune fille qui a demandé en mariage le jeune homme et non l’inverse ! Le mariage est célébré en 2007. 

Au début, le couple file des jours heureux, jusqu’à ce que Yash commence à avoir de gros ennuis de santé. En effet, en 2014, il ressent des douleurs atroces à sa jambe gauche, séquelles de son accident. Le pauvre n’arrive plus à dormir le soir et subit une IRM (imagerie par résonance magnétique). Les médecins découvrent alors que l’os de la jambe affectée par l’accident commence à s’user à partir de la hanche et le déconseillent de travailler pour ne pas aggraver son cas.

Pour sa part, Ashwini se voit dans l’obligation de chercher un autre emploi ailleurs, vu que l’usine connaissait des difficultés. Par la suite, elle commence à travailler dans un hypermarché. Après avoir donné naissance à un garçon sept ans de cela, Ashwini se préparait pour la venue de son deuxième enfant. Et cette fois, c’était une fille.

J’ai senti que, quelque part, Yash était mal dans sa peau. Il avait besoin que quelqu’une s’occupe de lui et soit toujours à ses côtés. Cela nous a rapprochés »

Naissance de leur deuxième enfant

Vu leur situation familiale, le couple n’avait pas planifié la venue de ce deuxième enfant. Qu’importe, dès qu’elle a appris qu’elle était enceinte, Ashwini a décidé de garder son enfant, étant contre l’avortement. Malheureusement, la grossesse ne s’est pas déroulée dans les meilleures conditions et la future maman a passé trois mois à l’hôpital. « J’ai failli perdre mon bébé. À un certain moment, son cœur battait très faiblement », raconte-t-elle. La venue au monde du bébé se fera par césarienne. « Depuis, Dieu merci, elle n’a eu aucune complication. Je suis si heureuse de n’avoir pas songé un seul instant à avorter », déclare Ashwini.

Après la naissance de sa fille, Ashwni prend de l’emploi comme hôtesse dans un lieu de renom et elle gagne bien sa vie. Malheureusement, elle ne restera pas longtemps à ce poste, car son époux, ainsi que sa mère, constatent que sa santé décline de manière alarmante. De plus, ses absences fréquentes pour raison médicale sont mal vues par la direction. C’est ainsi qu’Ashwni n’a d’autre choix que de renoncer à son travail pour pouvoir mieux s’occuper de son mari et de sa mère.

Un malheur ne vient jamais seul 

Comme dit le proverbe, un malheur ne vient jamais seul. Alors que son époux est contraint de rester à la maison et de dépendre d’une pension d’invalidité pour survivre, la maman d’Ashwini, âgée de 58 ans, est atteinte d’un cancer du sein. Il y a quelques mois de cela, elle a subi l’ablation du sein gauche.

Dès qu’elle a appris que sa mère était malade, Ashwini s’est débrouillée pour être à son chevet, malgré le fait qu’elle habite à Vacoas et sa mère à Bambous. « Actuellement, je dois me partager entre mon mari et ma mère. Les deux ont besoin de moi. En fait, j’ai un frère et une sœur, et nous nous occupons de notre mère à tour de rôle », explique Ashwini.

Décidément, la vie ne fait pas de cadeau à Ashwini. Le 11 septembre 2019, le jour même de l’anniversaire d’Ashwini, son mari reçoit une lettre du bureau de la Sécurité sociale indiquant que désormais, il n’avait plus droit à la pension d’invalidité qu’il touchait depuis cinq ans. Pour ne pas arranger les choses, les allocations que touchaient les deux enfants du couple, âgés de 10 et 3 ans, ont été aussi supprimées. La pension que touchait Yash, ajoutée aux allocations pour les enfants, totalisait Rs 9 800.

« La suppression de la pension et des allocations sont un coup de massue pour nous. Avec quoi allons-nous vivre, nos deux enfants et nous ? Le plus terrible, selon moi, c’est qu’une personne de la Sécurité sociale aurait pu nous informer de la suppression de la pension un mois à l’avance. Nous aurions su à quoi nous attendre le mois suivant. Mon mari a reçu la lettre ce mois-ci et c’est à partir de ce mois même que la pension est supprimée. Cette annulation subite, c’est très dur pour nous », déplore Ashwini.

La pension a été supprimée après la comparution de Yash devant le tribunal médical. « D’accord, ils trouvent qu’il n’est plus handicapé à hauteur de 60 %. Cependant, je leur lance cet appel : si vous estimez qu’une personne handicapée n’est pas éligible à la pension d’invalidité, offrez-lui du travail. Ainsi, elle pourra au moins gagner sa vie. Ne la laissez pas sans alternative », lance Ashwini. C’est le cri du cœur d’une épouse, dont le mari ne pourra pas travailler parce que l’os de sa jambe s’est affaibli et que la jambe est devenue plus courte que l’autre. C’est le cri du cœur d’une mère de deux enfants en bas âge.

Interrogé sur un autre cas de pension d’invalidité supprimée, le ministre de la Sécurité sociale Etienne Sinatambou a déclaré que « l’allocation ou non de la pension ne dépend pas de lui, mais du tribunal médical ».

Opération chirurgicale

Les malheurs, il faut le dire, n’ont jamais épargné Ashwini. Alors que son mari comparaissait devant le tribunal médical, son fils subissait une délicate intervention chirurgicale à l’hôpital Victoria pour un problème à un de ses testicules. Heureusement, l’opération s’est bien déroulée et le petit garçon va bien. Cependant, les médecins ont déclaré qu’il faudra attendre quelques mois encore avant de pouvoir se prononcer définitivement sur son cas.

Autant de malheurs qui pèsent certainement sur Ashwini, qui n’a que 38 ans. Elle fait preuve d’un courage exemplaire et malgré tous ses malheurs, elle aime son mari plus que jamais. Mais il est si difficile pour elle de le voir dans cet état. Ils sont encore jeunes et leur vie de couple aurait pu se dérouler autrement. 

Si seulement Yash n’avait pas subi cet accident de la route survenu il y a 20 ans ! L’accident s’est déroulé le 31 décembre 1999, quand Yash se préparait à se rendre à l’usine pour effectuer une vérification. Il était entre 7 h 30 et 8 heures quand, à hauteur des locaux du CEB de Vacoas, un camion a heurté de plein fouet le van de maintenance à bord duquel se trouvait Yash. Sérieusement blessé à la jambe, il est resté alité pendant six mois. Ensuite, il a passé une année en convalescence. Aujourd’hui, il paie au prix fort les séquelles de cet accident.

 

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