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Le tournage du film indien « Raabta » au parc naturel de Rivière-Noire fait des mécontents. Des randonneurs avancent que les membres de l’équipe de tournage ont abattu des arbres pour les besoins du film. Mais le directeur du National Parks and Conservation Service, Bachraz Vishnu, rejette cette allégation.
«Raabta » est un film indien qui sortira dans les salles en 2017. Une partie du film, qui est en plein tournage à Maurice, plus précisément dans le parc naturel de Rivière-Noire, soulève un sentiment de mécontentement des membres du public. Ces derniers, qui sont principalement des randonneurs, avancent que des arbres et autres plants ont été abattus afin de créer un décor qui puisse cadrer avec des scènes du film. Des clichés démontrant la présence d’excavateurs, et autres véhicules de construction, dans cette partie du parc naturel font même le tour de la Toile depuis une semaine.
L’accès menant au parc naturel de Rivière-Noire est ouvert au grand public, mais interdit aux aux moyens de locomotions. À cinq minutes du lieu de tournage, on constate des branches sectionnées et disposés en lots à divers points du sentier boueux qui mène vers le lieu de tournage. Sous un chêne à proximité du ruisseau, des cascadeurs thaïlandais et népalais paraissent concentrés dans leurs échauffements. En face des cascadeurs, il y a deux gros camions blancs, utilisés pour le transport des équipements de tournage, stationnés non loin de la scène de tournage. Au même moment des 4x4 font le va-et-vient. La scène, qui s’offre à nous à l’horizon, frôle un vrai plateau de tournage. Acteurs maquillés sont vêtus de leurs costumes, décor, caméras… la bonbonne de gaz ménager de couleur rouge et les sacs poubelles sautent à l’œil.
Des permis en règles
Avi Udeshi, le facilitateur du tournage du film à Maurice, explique que les membres de l’équipe prennent le soin de ne pas toucher ni à la flore et encore moins à la faune durant les 10 jours passés dans le parc naturel. C’est aujourd’hui, soit ce samedi 13 août, qu’ils lèvent le camp pour un autre lieu de tournage dans une autre partie du pays.
« Nous sommes conscients de la chance qui nous a été donnée de tourner des scènes du film dans ce parc naturel. Mais nous n’avons pas abattu des arbres et de plantes endémiques pour les besoins du film. Les huttes que vous pouvez voir ont été conçues à partir de nos propres décors et les morceaux de branches sont celles ramassées par terre », explique Avi Udeshi.
Poonam Shivdasani, l’une des productrices du film, se désole en sachant que le tournage du film fait le mécontentement du public. Elle abonde dans le même sens qu’Avi Udeshi en soulignant que tous nos documents et autres permis relatifs au tournage du film sont en règles que ce soit avec la Board of Investment, la Mauritius Film Development Corporation (MFDC), ou encore, avec le National Parks and Conservation Service.
Une faune endommagée
Bachraz Vishnu, le directeur de la National Parks and Conservation Service (NPCS), explique que les permis octroyés pour le tournage du film sont en règles et que les morceaux de branches répartis en lots témoignent des travaux de la maintenance et de restauration du parc naturel. Notre interlocuteur souligne toutefois que le tournage se déroule sous la supervision des officiers du NPCS, car ces derniers doivent s’assurer que la faune et la flore ne soient pas endommagées lors du tournage. Des visites surprises sont donc effectuées sur le site du tournage.
« Le tournage du film se déroule uniquement dans la zone récréative du parc naturel. La zone scientifique du parc, qui se situe à quelques kilomètres plus loin, est destinée à des recherches. L’accès est fermé au grand public », dit-il. L’inspecteur J. N. Brasse, de la Police de l’Environnement, qui assure une présence sur les lieux du tournage, avance également qu’aucun dégât environnemental n’est causé.
Curieux mais soucieux, des écologistes ont effectué une descente sur les lieux dans la journée de mardi afin de constater la situation. Ils disent craindre pour la faune, car la flore ne semble pas être endommagée. Ils s’interrogent également sur les raisons qui ont pu pousser les autorités à octroyer un permis pour le besoin d’un tournage de film. C’est une décision qui, disent-ils, ne cadrent pas avec la « réflexion verte » du gouvernement.
« Un parc naturel reste un parc naturel. Nul n’a le droit de reconvertir cet espace en un studio de tournage à ciel ouvert. Nous sommes convaincus que l’installation des équipements ainsi que le va-et-vient des véhicules, pendant ces dix jours de tournage, aura un impact négatif sur l’habitat naturel des animaux sauvages du parc. Certains animaux auront même tendance à chercher refuge ailleurs tellement qu’ils seront effrayés », disent-ils.
Un film d’une grande promotion pour Maurice
Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, qui a visité les lieux mercredi, avance que le tournage se déroule dans le respect de l’environnement. « Les images sont claires. Les arbres et autres feuillages qui ont été disposés non-loin de la scène de tournage n’ont pas été abattus hier. D’ailleurs, l’équipe chargée du tournage s’est assurés à ce qu’il y ait des infrastructures telles que des toilettes mobiles, entre autres, sur les lieux », dit-il. Le ministre de l’Environnement par intérim, Alain Wong, est d’avis que le tournage du film « Raabta » propulsera le pays sur la carte du monde. « Certains endroits du monde sont devenus connus à travers un bon nombre de films ayant marqué les esprits. Nous serons certainement heureux de retrouver un autre genre de touriste visitant cet endroit si ce film devient un succès », termine Alain Wong
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