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Veer Luchoomun, le présumé «Big Boss» : «J’étais toxicomane mais pas trafiquant»

Accusé par Paul Bérenger d’être le « Big Boss » du réseau au sein duquel opérait le policier Arvind Hurreechurn, arrêté avec deux kilos d’héroïne, Veer Luchoomun contre-attaque.

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Veer Luchoomun, propriétaire d’une maison de jeu, ciblé par le leader de l’opposition (celui-ci avait remis son nom sur un papier à la commission de la drogue), explique qu’il a eu des démêlés avec la justice car il est un consommateur de cannabis mais qu’il est en phase de réhabilitation. Il réfute les allégations à l’effet qu’il soit un trafiquant de drogue et nie connaître le constable Arvind Hurreechurn, qui avait été arrêté pour avoir transporté Rs 35 M d’héroïne de Madagascar.

Décrit par son entourage comme un homme d’affaires très impliqué dans son business, Veer Luchoomun soutient qu’il est un hommes d’affaires au niveau international. Cet habitant de Rivière-du-Rempart s’est confié au Défi Plus vendredi matin 11 novembre avant de se rendre sur le plateau de Radio Plus dans l’après-midi.

En présence de son homme de loi Me Steeven Sauhoboa, le jeune homme de 35 ans a affirmé qu’il n’est pas mêlé au trafic de drogue entre Maurice et Madagascar, et qu’il ne tire les ficelles d’aucun réseau dans le Nord. « C’est totalement faux. Je n’arrive pas à comprendre comment et pourquoi Paul Bérenger m’accuse », s’exclame-t-il.Le leader de l’opposition, Paul Bérenger, n’a pas commenté cette affaire lors de son meeting à Rose-Hill.

Ce qui est vrai, ajoute-t-il, c’est qu’il est bel et bien le propriétaire d’une maison de jeu à Rivière-du-Rempart, un business qui lui a été légué par son défunt père. « Le nom de cette maison de jeu était celui d’un restaurant. En 1998, mon père l’a repris et nous nous sommes lancés dans le business.

 Nous avons une quinzaine de branches à travers l’île aujourd’hui. » Il raconte qu’au fil des années, le business s’est révélé fructueux et la famille a décidé de s’implanter à l’étranger. Après Maurice, c’est à Madagascar, puis en Afrique – notamment au Rwanda –, que ce père de deux enfants a ouvert d’autres succursales. Ce qui expliquerait, dit-il à Radio Plus, son train de vie.

L’ancien élève du collège Universal, à Rivière-du-Rempart, se justifie : « C’est normal que je voyage souvent. » Il admet qu’il s’est rendu à Madagascar à plusieurs reprises : « Je suis parti en plusieurs occasions pour le business familial que je gère avec ma femme. Cette année, je m’y suis rendu une seule fois, en septembre. »

A-t-il déjà été impliqué dans une affaire de drogue ? « Non, répond-il catégoriquement. Je ne sais pas à quoi ressemble l’héroïne. Je n’en ai jamais vu ni consommé. Je n’ai rien à voir avec une quelconque affaire de drogue. » Mais lorsque nous évoquons ses arrestations par la brigade antidrogue, il « confirme » avoir commis des « erreurs de jeunesse » : « Oui, j’ai déjà eu des démêlés avec la police en 2007 lorsque j’ai consommé du gandia avec des amis. La Cour m’a infligé des amendes. Et pour la deuxième arrestation en 2011, l’affaire est toujours en Cour et j’ai retenu les services de Rama Valayden et Steeven Sauhoboa pour ma défense. »

Depuis sa dernière arrestation, il est « clean », avance-t-il. « Depuis cinq ans, je ne consomme plus de cannabis. Moi-même je suis une victime de la drogue et je suis actuellement un traitement de réhabilitation », fait-il ressortir.

Veer Luchoomun crie à la « vendetta politique ». Il martèle que s’il est bien le frère de Sandhya Boygah, il ne mélange pas les affaires et la politique : « Il n’y a jamais eu d’ingérence politique comme certains le font croire. Paul Bérenger a raté sa cible. » Le trentenaire met le leader de l’opposition au défi de « fournir au moins une preuve, directe ou indirecte, qui (le) relie à Arvind Hurreechurn ».


Il révèle son identité sur Radio Plus

Veer Luchoomun a affirmé qu’il ne connaît pas  le constable Arvind Hurreechurn.

Accompagné de son avocat Me Steeven Sauhoboa, le « Big Boss » a révélé son identité sur Radio Plus. Nous vous proposons un extrait de son entretien sur Radio Plus.  Vous pouvez lire l’intégralité de son interview sur ce lien.

  • Nawaz Noorbux : C’est une situation particulièrement drôle, car je vous dis bonsoir Big Boss. Je vous laisse le soin de vous présenter.

Big Boss : Je m’appelle Veer Luchoomun. J’habite Rivière-du-Rempart et je suis un businessman international dans le domaine du jeu de hasard, des casinos et des machines à sous. C’est le business que nous faisons à Madagascar et en Afrique.

  • Nawaz Noorbux : Paul Bérenger vous qualifie de « Big Boss ». Il allègue que vous êtes à la tête d’un réseau de trafic de drogue entre l’île Maurice et Madagascar, que vous faites le va-et-vient entre ces deux pays et que vous êtes mêlé à « l’affaire du constable Hurreechurn »…

Veer Luchoomun : Premièrement, je ne connais pas le policier Hurreechurn personnellement. Je ne l’ai jamais rencontré de toute ma vie. Ni un bonjour, ni une poignée de main. Je suis étonné que Paul Bérenger dresse un lien entre l’affaire Hurreechurn et moi.

  • Jean-Luc Émile : Est-ce par rapport à vos antécédents ? Car on dit que vous avez été condamné pour « drug dealing » en 2007, et en 2011, il y a eu une autre affaire de drogue devant la cour intermédiaire…

Veer Luchoomun : Ce n’est pas un cas de « drug dealing ». Je ne me suis pas procuré cette drogue avec l’intention de la distribuer, mais pour fumer entre amis. On ne m’a pas traduit en Cour pour trafic de drogue.

  • Jean-Luc Émile : Le leader de l’opposition vous reproche d’avoir effectué plusieurs voyages à Madagascar malgré le fait que vous êtes en liberté conditionnelle. Qu’avez-vous à dire ?

Veer Luchoomun : J’ai fait ces voyages après avoir obtenu l’autorisation de la Cour. Le Directeur des poursuites publiques (DPP) ou le State Law Office ont pris la décision de me laisser voyager. Cela fait plus de 20 fois que j’ai sollicité la cour intermédiaire pour voyager parce que l’affaire remonte à 2011 et que nous sommes en 2016. Cette année, je ne me suis rendu qu’une fois à Madagascar pour l’ouverture de nos boutiques.

  • Nawaz Noorbux : Veer Luchoomun, pourrez-vous expliquer aux autorités la provenance de votre richesse ?

Veer Luchoomun : Bien sûr !

  • Nawaz Noorbux : Il existe désormais une loi régissant les richesses inexpliquées. Êtes-vous inquiet ?

Veer Luchoomun : Non, pas du tout. Vous n’avez vu que la maison de jeu à Rivière-du-Rempart. Nous avons plus d’une vingtaine de branches à travers le pays. Et cela fait 20 ans que nous sommes dans ce business.

  • Nawaz Noorbux : Vos déclarations d’impôts à la Mauritius Revenue Authority sont-elles en règle ?

Veer Lutchoomun : Bien sûr. Il y a différents types de compagnies.

  • Nawaz Noorbux : Êtes-vous disposé à déposer devant la commission d’enquête sur la drogue ou à vous rendre à la police de votre plein gré pour vous défendre ?

Veer Luchoomun : Oui, bien sûr ! Je n’ai rien à cacher. Mettez les preuves en avant. Pas une dizaine de preuves, mais une seule. Dans l’affaire Hurreechurn ou whatever drug dealing ! Peu importe le lieu ou l’année. Bring only one evidence ! Je lui lance un défi : bring it !

 

 

 

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