Quatre ans d’absence dans la vie d’une poétesse, c’est peu de choses, tant l’art de créer est exigeant. Mais Vatsala Radhakeesoon, qui vient de publier en version en-ligne son recueil de poèmes
« Depth of The River », recherchait aussi un éditeur passionné par l’écriture.
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Comme l’est son précédent recueil, When Solitude Speaks (2013), celui-ci est imprégné de la même sensibilité qui caractérise l’auteure et sa quête intérieure. La prégnance des auteurs classiques anglais, de William Blake à Walty Whitman, en passant par Victor Hugo, se complète par les textes fondamentaux de l’hindouisme, dont les Vedas ainsi que ceux du bouddhisme. Mais à elles-seules, ces influences n’expliquent pas tout, aussi faut-il chercher dans la vie même de Vatsala Radhakeesoon ce choix du verbe ciselé et d’une certaine abstraction de style. « Après la mort de mes parents en 2010, j’ai ressentis un grand vide. Donc, je me demandais souvent c’était quoi la vie », explique-t-elle.
Les textes philosophiques et les questions que leur lecture suscite l’ont conduite à une véritable introspection. « Là, j’ai découvert que la vie n’est pas toute cette remue mondaine qu’on vit. L’homme a tendance à aller jusqu'à l’euphorie quand tout va bien dans sa vie. Certaines personnes deviennent même arrogantes face à leur succès fou. Mais quand l’homme a des problèmes dans sa vie, il tombe dans l’obscurité totale. Et là, rien ne va pour lui. Les textes sacrés nous enseignent de rester sereins en toutes circonstances de la vie, que ce soit le bonheur ou les obstacles », fait-elle ressortir. Les enseignements qu’elle retire de ces lectures la conduisent à prendre davantage conscience de l’inéluctabilité des choses : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, les cheveux blancs… Rien mieux qu’une rivière ne parvient à restituer ce cycle, le fond des eaux symbolisant lui-même la vie. La poésie, explique l’auteure, c’est aussi comme une rivière où les écrivains viennent puiser l’inspiration. Que les eaux soient calmes ou bouillonnantes par endroits, elles sont toujours porteuses de messages qui finiront sur la page blanche du poète, à charge pour lui, de les décrypter pour lui donner corps.
Vérité du subconscient
L’ouvrage de Vatsala Radhakeesoon va pourtant au-delà de cette représentation, car, avoue-t-elle, il est « la vérité qui coule de mon subconscient. Je n’ai plus peur d’être jugée par les préjugés. C’est ma vie et c’est comme je suis. » L’affirmation s’inscrit comme une revendication, un hymne à la liberté. Sans doute dans la continuité d’une double culture textuelle puisée dans la musique pop et sacrée. Chez elle, celle-ci trouve son aboutissement dans la poésie qui, dit-elle, « relie l’humain à la sensibilité de toute chose et à la vie. » Mais, quand bien même la musique participe de cette inspiration, c’est toujours Dieu qui demeure la figure centrale dans sa quête créative et l’explication à ses plus petits actes. « C’est à travers Dieu que j’arrive à comprendre le monde extérieur - tous ces gens que je rencontre, tous ces événements qui nous entourent », dit-elle.
Au-delà de ses propres rapports avec la poésie, de l’influence que celle-ci exerce sur elle, elle fait ressortir que la poésie remplit les fonctions morales, littéraires et romantiques. Loin de se désespérer d’une certaine indifférence des jeunes à l’égard de la littérature, elle dit rester « positive », même si la lecture n’intéresse qu’un petit carré composé d’étudiants et d’enseignants de littérature. « Je pense que petit à petit, les émissions littéraires telles que 'Passerelles', 'Portrait d’artistes' et 'Dimanche Culture' parviendront à faire plus de jeunes s’intéresser à la littérature », dit-elle.
Depth of the River, de Vatsala Radhakeesoon
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En version papier à US$ 10
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