Actualités

Tribune des Nations unies - SAJ: «La Grande-Bretagne reconnaît tacitement l’irrégularité de ses actes»

Sir Anerood Jugnauth a mis en exergue l’unité  qui existe entre les Chagossiens et le gouvernement. Sir Anerood Jugnauth a mis en exergue l’unité qui existe entre les Chagossiens et le gouvernement.

Dans un discours de 20 minutes, largement dominé par la question de la souveraineté sur les Chagos, le Premier ministre a accusé la Grande-Bretagne de ne pas avoir respecté ses engagements. Le litige sur Tromelin a également été mentionné, ainsi que le soutien à la création d’un État palestinien.

Publicité

Même les Britanniques sont d’accord pour dire que l’excision des Chagos du territoire mauricien est illicite. C’est ce qu’a affirmé le Premier ministre sir Anerood Jugnauth en prenant la parole, vendredi, à la tribune des Nations unies, à 21 heures, heure de Maurice.

Son discours de 20 minutes a été largement dominé par la question de la souveraineté sur les Chagos, mais comprenait aussi d’autres volets, comme le soutien du gouvernement mauricien à la création d’un État palestinien indépendant et l’accession de l’Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.

« La Grande-Bretagne reconnaît tacitement l’irrégularité de ses actes en démantelant le territoire de Maurice », a argué le Premier ministre. Pour lui, le fait même que le gouvernement britannique ait promis de rendre les Chagos à Maurice dès qu’elles ne seraient plus nécessaires pour des raisons de sécurité en est la preuve. Cette promesse, a-t-il rappelé, est considéré comme « legally binding » par le Tribunal d’arbitrage dans son jugement sur la Marine Protected Area.

Ce qui pousse le Premier ministre à fustiger les Britanniques, qui n’ont jamais respecté cet engagement : « La Grande-Bretagne n’a pas respecté ses engagements jusqu’à présent, car le critère utilisé pour justifier que l’archipel était nécessaire pour des raisons de sécurité n’a cessé de changer. » 

Le Premier ministre s’est également directement adressé à l’Assemblée générale et a souligné l’importance de l’opinion de la Cour internationale de justice (CIJ) dans le litige opposant Maurice à la Grande-Bretagne sur la question des Chagos.

Pour le chef du gouvernement, l’advisory opinion de la CIJ pourrait aider les Nations unies dans le rôle actif qu’elles doivent jouer dans la décolonisation à travers le monde. « An advisory opinion would assist the Assembly in its work of decolonisation in general and the decolonisation of Mauritius in particular », a affirmé sir Anerood Jugnauth, rappelant toutefois que le recours à cette instance n’était pas fait dans un esprit « d’adversité ».

Le vocabulaire choisi par SAJ pour se référer aux Chagossiens a également été éloquent. Le PM s’est évertué à mettre en exergue l’unité qui existe entre la communauté chagossienne et le gouvernement, sous le regard d’Olivier Bancoult, du Groupe réfugiés Chagos. Dans son discours, il a pris soin de préciser que ce sont des « Mauriciens » qui ont été « forcés de quitter » leur île, et que c’était « leur droit légitime comme citoyens de Maurice » d’y retourner, affirmant que le droit de retour était une question indissociable de la souveraineté.

SAJ a également mentionné Tromelin dans son discours, rappelant que la décolonisation de Maurice ne serait pas complète sans que le litige avec la France ne soit résolu. Il a néanmoins usé d’un langage moins virulent envers la France, estimant que les dialogues entre les deux pays avaient été « constructifs ».

Avant d’en venir à la question de la souveraineté, le PM a abordé la question de sécurité internationale. Pour combattre la menace du terrorisme, selon lui, il est important d’élargir le Conseil de sécurité des Nations unies. « Maurice soutient pleinement les aspirations de l’Inde à un siège permanent », a-t-il rappelé.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !