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Tribunal de Curepipe : accusée de non-respect du confinement, une femme disculpée

Le tribunal de Curepipe a rayé l’accusation retenue contre Ashwini Pandoo, 37 ans, pour avoir enfreint les règles du confinement en 2020. Il trouve satisfaisantes les raisons avancées par la jeune femme pour justifier sa sortie. La trentenaire a assuré elle-même sa défense durant le procès.

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Ashwini Pandoo a réussi à prouver que c’était pour venir en aide à ses parents qui étaient dans le besoin et parce qu’il y avait urgence qu’elle était sortie durant le confinement en 2020. Poursuivie, cette femme de 37 ans a finalement été disculpée par le tribunal de Curepipe le lundi 10 janvier 2022. Elle a assuré elle-même sa défense durant le procès. 

La police l’avait interpellée le 1er mai 2020 dans la région de Vacoas. La trentenaire était au volant de sa voiture. Elle a expliqué à la police qu’elle se rendait chez ses parents qui habitent la localité pour déposer de la nourriture. Elle a ensuite raconté les circonstances exceptionnelles l’ayant poussée à sortir alors que le pays était sous le coup d’un confinement. 

Selon ses dires, son père, qui avait fait un malaise cardiaque, était alité et il était tenu de suivre un régime. Elle a ajouté que sa mère, également âgée, avait aussi besoin d’aide. Cette dernière ne pouvait pas s’aventurer à l’extérieur pour se procurer de la nourriture puisqu’elle ne peut ni conduire, ni laisser son mari sans assistance. 

Ashwini Pandoo a même produit plusieurs documents relatifs à l’état de santé de son père, en guise de preuves. Elle était poursuivie pour avoir enfreint la Regulation 8(b) du GN 561/20 couplée à la Regulation 14(1) des Prevention and Mitigation of Infectious Disease (Coronavirus) Regulations 2020. Elle avait plaidé non coupable, choisissant d’assurer sa propre défense au procès. 

« Aucune preuve » 

Dans son verdict, le magistrat Arun Rohamally dit avoir tenu compte des règlements qui avaient été imposés. Le premier a été en vigueur du 23 mars 2020 jusqu’au 2 avril 2020. Le 31 mars 2020, le confinement avait été prolongé jusqu’au 15 avril 2020. Il précise avoir noté que durant ce prolongement, les règlements stipulaient que le public ne devait pas sortir, sauf s’il y avait une urgence : pour des traitements médicaux, pour s’approvisionner en nourriture, en médicaments ou en d’autres articles essentiels à leur survie. 

Le confinement avait été une fois de plus prolongé du 12 avril 2020 jusqu’au 4 mai 2020 à 20 heures. La trentenaire avait été interpellée le 1er mai 2020. Selon le magistrat, même si ce n’est pas clairement indiqué dans les règlements, il apparaît que le public était autorisé, pendant la durée du confinement, à être à l’extérieur. La personne devait toutefois pouvoir justifier sa sortie en vertu des exceptions prévues. 

Le magistrat insiste sur l’importance de l’interprétation de ce règlement. Il a affirmé que ce que le législateur avait en tête, c’est que toute personne puisse, pendant le confinement, s’aventurer à l’extérieur à condition que cela soit fait dans le but de se procurer des soins médicaux urgents, des articles essentiels, des denrées alimentaires et des médicaments, entre autres. 

Le policier qui avait interpellé la jeune femme a confirmé au tribunal que les explications qu’elle a fournies sont les mêmes que celles qu’elle lui avait données. Elle avait aussi remis des documents pour confirmer l’état de santé de son père, lequel avait d’ailleurs dû subir une intervention le 21 mai 2020. 

Le magistrat souligne qu’aucune preuve n’a été présentée par la poursuite indiquant en quoi ce qui était en possession de la trentenaire n’était pas essentiel à la survie de son père. Il n’a pas été prouvé non plus que le père pouvait se déplacer. Le tribunal a ainsi rayé l’accusation retenue contre la trentenaire. 

 

 

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