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Trafic d’héroïne : surveillance redoublée sur les trafiquants emprisonnés

La prison surveille les moindres faits et gestes des trafiquants condamnés. De son côté, l’Adsu a mieux cerné le réseau Chowrimoothoo qui serait derrière l’importation de  Rs 100 millions d’héroïne, en mai dernier, et l’affrètement du « Vent de l’Est » pour des opérations similaires.

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Ils ne peuvent plus opérer en toute impunité. L’hôtel du gouvernement a décidé de serrer la vis aux caïds de la drogue emprisonnés. Surtout depuis que le skipper Jean Didier Jason Peres a avoué à la commission anticorruption, la semaine dernière, qu’il a été mandaté par Curly Chowrimoothoo, 28 ans, pour ramener du brown sugar de Madagascar, en contrepartie de Rs 1 million sur chaque cargaison.

L’administration carcérale étant dirigée par un ancien patron de la brigade antidrogue, Vinod Appadoo, une série de mesures a été prise pour surveiller de près les trafiquants. Notamment ceux venant des pays africains et les poids lourds locaux, à l’instar de Peroomal Veeren, Rajcoomoor Ittoo, Neville Rome et Alain Émilien, dit Very Good, le présumé contact de Dereck Jean-Jacques, alias Gro Derek.

Bien plus jeune que les autres caïds incarcérés, Curly Chowrimoothoo n’est pas le plus futé du lot. Les autorités soupçonnent qu’il a agi avec la complicité de certains d’entre eux dans l’importation de Rs 100 millions d’héroïne saisies sur sa femme, Samantha, en mai dernier, à Cité Kennedy, Quatre-Bornes. De même que dans le recrutement du skipper Peres pour prendre livraison de la drogue, directement dans la Grande île à bord du « Vent de l’Est ».

La brigade antidrogue et la commission anticorruption se penchent depuis ces derniers jours sur le mode opératoire du réseau Chowrimoothoo qui est lui-même lié au réseau Townsend, très actif à Cité Kennedy. Dans l’affaire des Rs 100 millions d’héroïne, Curly Chowrimoothoo, dit Ti Nana, a agi de la prison centrale de Beau-Bassin où il est emprisonné dans l’attente de son appel contre sa condamnation à 25 ans de prison l’an dernier.

Plan minutieux

Avec l’aide de Samantha et de son frère Cédric Giano Petit, il aurait conçu un plan minutieux pour récupérer la drogue à Madagascar. Ils sont accusés d’avoir sollicité l’aide de Darcy Roger Addison et de Jean Fabrice Adolphe pour recruter Jean Vedward Marianne (alias Fredo), Jean Gino Alberthe, Jean Edgée Rabaille (alias Patrick) et Jeff Steward Monty pour cette transaction à bord du « Maggi Mai ».

Un skipper chevronné de Roche-Bois, Jim Norbert Herry, a pris l’avion jusqu’à Madagascar, de même qu’un oncle de Curly Chowrimoothoo, connu pour vendre de la drogue à Cité Kennedy, et un ex-policier pour diriger les opérations. Ils auraient récupéré les six kilos d’héroïne d’un certain Abhu, un Pakistanais maniant le kreol avant de le livrer au « Maggi Mai » en pirogue.

L’équipage du « Maggi Mai » communiquait avec l’ex-policier – censé être en contact direct avec le caïd – par téléphone satellite. Comme dans les autres affaires mises au jour depuis un mois à La Réunion et à Maurice, un hors-bord a servi à récupérer la cargaison balancée en haute mer.

Rs 1,8 M pour une vedette

Samantha Chowrimoothoo a donc acquis une vedette valant Rs 1,8 million chez un concessionnaire de Grande-Rivière-Nord-Ouest par chèque. Cédric Gianno Petit, Jean Fabrice Adolphe et Darcy Roger Addison en ont pris livraison le 18 mai, avec le retour du « Maggi Mai », à Port-Louis.

C’est à partir de là que la brigade antidrogue a mis en branle son opération pour arrêter tout ce beau monde au domicile des Chavrimoothoo, à l’avenue de l’Indépendance, à Cité Kennedy. Seul Cédric Gianno Petit, 26 ans, a pu prendre la fuite, alors que l’oncle de Curly Chowrimoothoo et l’ancien policier sont toujours attendus à Maurice. Le premier nommé s’est rendu dans la Grande île le 9 mars 2014, alors que le second l’y a rejoint le 28 octobre 2014.

Robert Jules Petit, père de Cédric, a également été arrêté par la commission anticorruption vendredi dernier en relation avec l’achat du « Vent de l’Est ». Le skipper Peres l’accuse de lui avoir fourni, avec Karine, la sœur de Curly Chowrimoothoo, 12 600 euros (soit Rs 504 000, pour cette acquisition. Samantha en détention, Karine aurait pris le relais du business familial.

Un poste de police réclamé à Cité Kennedy

Les forces vives de la route Bassin et Cité Kennedy, à Quatre-Bornes, réclament la mise en opération d’un poste de police sur la route séparant ces deux quartier dans l’espoir d’endiguer le trafic de drogue, les vols ainsi que la consommation d’alcool en public. Cinq associations ont transmis une lettre au Premier ministre pour réclamer aussi l’installation de caméras de vidéosurveillance dans cette zone ainsi que des patrouilles régulières.

Une pétition a, elle, été remise au commissaire de police pour réclamer le même traitement dont jouit le morcellement Sodnac. Le maire de Quatre-Bornes a, quant à lui, été invité à faire installer un ralentisseur – dos-d’âne – dans un raccourci reliant Cité Kennedy à la route Bassin, car des dealers l’utiliseraient pour échapper à la police.

Les forces vives souhaitent que cet accès soit un sens interdit à partir de cité Kennedy, car elles disent craindre pour la sécurité des habitants lorsque les véhicules des trafiquants sont lancés à grande vitesse.

 

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