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Trafic de drogue présumé : rixe sanglante à Résidence Barkly

Résidence Barkly Un des protagonistes a foncé sur son rival avant d’endommager la portière d’une tabagie pour prendre la fuite.

Résidence Barkly a été une fois encore le théâtre d’une bagarre sanglante. Dimanche matin, alors que le quartier venait à peine de se réveiller, deux bandes d’individus, armés de sabres, de « samouraï » et de « fwinn » se sont livrés à un règlement de comptes.

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Herold Perrine a eu le pied fracturé après avoir été percuté par une voiture conduite par son agresseur. C’est ce qu’affirme son frère, Sylvio, après la violente altercation qui a éclaté entre la famille Perrine et la famille Caroopen. C’est vers 7 h 30 qu’une dispute a eu lieu entre Herold et Eric Caroopen, âgé de 36 ans.

Herold Perrine a subi une fracture au pied après avoir été renversé par une voiture.

Selon des témoins, les deux hommes se sont déjà affrontés pour une affaire de drogue. Lors de cette énième discussion dimanche matin à rue Cosmos, la situation a fini par dégénérer. Eric Caroopen, qui était en voiture, a percuté Herold Perrine avant d’endommager la portière d’une tabagie pour prendre la fuite.

 

Grièvement blessé, Herold Perrine a été conduit au poste de police de la localité avant d’être transporté à l’hôpital. Entre-temps, des membres de la famille Perrine se sont rendus au poste de police de la localité pour faire une déposition. Ils se sont toutefois heurtés à Eric Caroopen, qui était armé d’un sabre. Ce dernier était en compagnie de ses proches.

Une vive altercation a éclaté entre les deux groupes qui en sont venus aux mains dans l’enceinte du poste de police. Certains des protagonistes étaient, selon les témoins, armés de sabres, de samouraï et d’autres armes tranchantes. Les policiers ont eu fort à faire pour calmer les esprits à tel point qu’ils ont dû appeler du renfort. Dans la mêlée, Eric Caroopen a reçu une profonde blessure infligée avec un sabre.

Les éléments de la police criminelle de Beau-Bassin, de l’Anti-Drug and Smuggling Unit de la Western Division et de la Division Supporting Unit (DSU) se sont rendus sur place. La situation est retournée à la normale peu avant midi.

« Multiples intimidations »

La dispute qui a éclaté dimanche entre deux clans à Barkly a fait plusieurs blessés.

Sylvio Perrine déplore les multiples intimidations de l’autre camp. « Zot finn met loto lor mo frere e zot finn defons enn tabazi. Mon frère a été blessé. Je crois qu’il a subi une fracture au pied. À maintes reprises, ils nous intimident. C’est une histoire de longue date. Nous avons déjà porté plainte à la police. Des disputes avaient également éclaté le 2 janvier 2018 et en octobre dernier », raconte-t-il.

Interrogé quant à l’effet que cette énième bagarre serait liée au trafic de drogue, il a fait la déclaration suivante : « Je n’ai rien à voir avec le trafic de drogue. Je gagne ma vie honnêtement. Mon frère est un toxicomane et lorsqu’il est saoul, la famille Caroopen le provoque. Tou letan zot ki an rezon. Akoz zot ena kas e zot bann baron ladro pa kapav fer zot nanie. »

En octobre 2017, un adolescent de la famille Perrine a été agressé par des membres de la famille Caroopen. Une plainte avait été formulée contre eux.

À dimanche soir, aucune arrestation n’avait eu lieu à la suite de cette sanglante agression lors de laquelle plusieurs personnes ont été blessées, dont Herold Perrine.


Dans la mêlée, Eric Caroopen a reçu une profonde blessure infligée par un sabre.

Eric Caroopen : « Je ne suis pas un trafiquant »

Pour l’heure, la police a enregistré la déposition d’Eric Caroopen. Il a donné aux policiers quatre noms dans le sillage de l’enquête. À l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où Le Défi Quotidien l’a rencontré, il soutient n’avoir rien fait. « Je marchais dans la localité quand j’ai vu un attroupement. Il y avait une voiture. Monn al get kot zardin.

Enn sel kout monn gagn enn kout sab lor mo lerin. Lerla monn trouv kat dimounn fons lor mwa. Monn rod galope me mo enn kote lipie pa bon. Monn tombe ler zot inn donn mwa de trwa kout sab. Ce sont eux qui ont des problèmes avec la drogue. Moi je ne suis pas un trafiquant », soutient-il.

Dans la journée de dimanche, il a été transféré vers une clinique privée afin d’être opérer.


Le quartier de la terreur

Affrontements, jets de pierres, agressions à l’arme blanche, fusillades… Les ruelles de résidence Barkly ont presque tout connu. Face à la prolifération du trafic de drogue dans cette région et la rixe sanglante du dimanche 21 janvier, les habitants crient au ras-le-bol. Ils implorent les autorités pour nettoyer le quartier des barons de la drogue. « Barkly inn vinn tro malang. Fami pa pe kapav marse. Nou demann Premie minis ek GIPM vinn met lord. Lapolis Barkly pa pe kapav kontrol lasitiasion », déplore un habitant de la rue Cosmos.

Sa voisine abonde dans son sens. « Sa bann zanfan-la pe grandi ar sa mem. Mo ti zanfan pe grandi ar sa. Gramatin tanto zot droge. Kot sa cite-la pe ale. » Irisse, qui habite cette rue, qualifie la situation d’« invivable ». Elle lance un appel aux autorités : « Le trafic de drogue se déroule à proximité du poste de policer. Les dealers n’ont aucun respect pour les habitants. Des insultes, des bagarres et la violence font partie de notre quotidien. »


Six arrestations et 14 perquisitions en décembre

La brigade antidrogue avait monté une opération d’envergure le 6 décembre 2017 dans la localité. Les policiers avaient perquisitionné 14 maisons simultanément. Bilan de l’opération : six arrestations, dont celle de Jammy Alvino Zephyr (21 ans), de ses voisins Louis Iroy (34 ans) et Gino Gurbhoo (48 ans). Marie Gina Gombeau (35 ans), Emmanuel Cédric L’Empatre (22 ans) et Pierre Domen (27 ans) avaient également été arrêtés. Du gandia, de la drogue synthétique, de l’héroïne et de l’argent avaient été retrouvés chez eux.


Le présumé agresseur était proche des jumeaux Bhoyroo

Celui qui fait l’objet d’accusations de la part de la famille Perrine était proche du gang « jumeaux » dans le passé. Le 11 septembre 2007, des membres de la famille Caroopen et les frères Bhoyroo avaient semé la terreur à la rue Cosmos. En août 2008, trois membres de la famille Caroopen avaient été arrêtés après une vive altercation avec la famille Jolicœur. Le père et ses deux fils s’en étaient même pris à des policiers. Ils avaient comparu devant le tribunal sous quatre accusations : « illegal gathering with weapon », « damaging by band police vehicle », « assaulting police » et « stealing police rod ».

 

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