Trafic aérien: Air Mauritius craint l’arrivée des compagnies low-cost

Quatre nouvelles compagnies low-cost entrent dans le ciel mauricien. L’arrivée d’AirAsia X inspire les pires inquiétudes, car elle pourrait concurrencer Air Mauritius sur le couloir aérien Singapour-Maurice. De nouvelles turbulences… L’arrivée de compagnies low-cost sur la destination Maurice est source d’inquiétudes pour le Paille-en-queue. Quatre compagnies aériennes, proposant des vols à tarifs réduits pour un service minimum, ont placé Plaisance sur leur écran radar. Edelweiss Air, filiale de Swiss International Airlines et de Lufthansa, démarrera ses opérations sur Maurice à partir du 30 septembre. Avec ses deux vols hebdomadaires, elle a pour objectif d’offrir de meilleurs prix que la concurrence. Puis, ce sera au tour d’AirAsia X avec son vol inaugural prévu le 4 octobre. Elle compte, d’abord, opérer trois vols hebdomadaires vers son hub de Kuala Lumpur, en Malaisie, pour graduellement augmenter sa fréquence d’ici juillet 2017. L’année prochaine justement, ce sera au tour de French Blue, nouvelle filiale low-cost d’Air Caraïbes, d’être accueillie sur le tarmac de l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam. Tout comme Corsairfly, compagnie low-cost du groupe TUI-Nouvelles Frontières, elle assurera la liaison France/Maurice. Air Mauritius ne souhaite pas revivre l’épisode qu’elle avait vécu avec Corsairfly qui dessert Maurice depuis 2006, mais sur une fréquence plus régulière depuis 2012 à partir de Paris. Cette compagnie occupe environ 30 % de la liaison Paris/Plaisance. Depuis le 6 mai, c’est Eurowings, filiale low-cost de la compagnie allemande Lufthansa, qui pose son Airbus A330-200 à Maurice avec un vol par semaine sur Cologne/Bonn. Mais c’est surtout l’arrivée d’AirAsia X qui inspire de vives craintes. Opérant sur environ 100 destinations en Asie, de même qu’en Australie, à travers son hub de Kuala Lumpur, elle risque de plomber tout le projet d’air corridor qu’Air Mauritius a inauguré officiellement le 14 mars dernier. Pour les premiers mois de la mise en opération de sa liaison Kuala Lumpur/Plaisance, AirAsia X propose l’aller-retour à Rs 14 000, alors que sur Air Mauritius, il faut débourser environ Rs 22 000. « L’arrivée d’AirAsia est une très mauvaise nouvelle pour la compagnie nationale d’aviation, car elle a un vaste réseau sur l’Asie où elle opère environ 100 destinations, tout comme en Australie », affirme un observateur. Au niveau même du personnel d’Air Mauritius, on affirme être « très inquiet ». Alors que la compagnie nationale veut développer le couloir aérien, AirAsia X risque de tout simplement tuer le projet en rendant son propre hub de Kuala Lumpur plus attrayant. Et AirAsia X a de l’appétit. Elle prévoit de transporter plus de 50 000 passagers à l’île Maurice dès sa première année d’opération pour ensuite doubler ce chiffre. Si cela est de bon augure pour le secteur touristique, ça l’est beaucoup moins pour la compagnie d’aviation nationale. Comment lutter contre toutes ces compagnies low-cost ? Chez Air Mauritius, on reconnaît qu’on ne pourra continuer à opérer des vols réguliers et ajouter des vols low-cost. D’où l’idée de venir avec une compagnie régionale bâtie autour du concept low-cost. Mais, cette opération est-elle vraiment soutenable pour Air Mauritius ? Le conseil d’administration est appelé à se pencher sur un rapport de faisabilité dans un très proche avenir.