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Tournage dans le Nord : Ajay Ramphul tourne la série ‘Un vre zistwar lamour’

Depuis mars 2017, le cinéaste et producteur Ajay Ramphul ballade sa caméra dans le Nord de l’île et au Caudan pour tourner « Un vre zistwar lamour », une télésérie de 22 épisodes qui parle d’amour sur fond d’humour et d’images ‘carte postale’ de Maurice.

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« C’est une histoire inspirée des faits réels, à la fois dans ma propre vie et que j’observe autour de moi », explique Ajay Ramphul, déjà auteur d’un long métrage et de plusieurs romans dont le trait commun est l’observation de la société mauricienne. Mais, pour cette série, il s’est inscrit dans la comédie ‘bollywoodienne’. « Moi ma référence reste Raj Kapoor, qui est capable de traiter un sujet grave avec humour. Aujourd’hui, c’est Akshay Kumar qui suit cette trace et qui m’a influencé », dit-il.

Pour incarner son principal acteur, il a fait appel à Andrews René, qui a servi sous la direction de Wassim Sookia, mais aussi Yousouf Elahee, qui s’est illustré dans la série Fami Pa Kontant, Urvashi Bhurosha, Dooshiant Ramlagun et Yovana Ramjaya. Tournée en kreol, la série sera sous-titre en anglais, la Mauritius Film Development Film Corporation (MFDC) se chargeant de sa distribution à travers des télévisions africaines, ainsi que Canal Plus.

Pour Ajay Ramphul, qui y tient un bout de rôle, cette série possède tous les ingrédients pour séduire le marché extérieur. Aussi n’a-t-il pas hésite à ajouter  une dizaine de chansons, séga et zouk co-écrites avec Yovana Ramjaya et mise en musique par Jean-Marc Juillet et Felix Wilson.

« Cette touche musicale ajoute à la couleur locale, fait-il ressortir, mais il montre la diversité de notre culture ». C’est, selon lui, la nouvelle impulsion à notre secteur du cinéma qui le motive à écrire des scripts et produire des séries. « Je ne sais pas faire autre chose qu’écrire et faire des films. Mais, cette activité a aussi une fonction sociale, car elle vise à sensibiliser la population sur les dérives de notre société, dont les divorces, l’érosion des valeurs traditionnelles qui permettaient de cimenter notre société. Souvent, on tend à les banaliser, mais il n’y qu’à voir les conséquences de ces dérives pour se rendre compte des malheurs qu’elles entraînent ».

S’il a choisi l’interface télévisuelle pour véhiculer ses messages, c’est parce que le cinéma obéit à une formule qui met souvent l’accent sur la violence et la sexualité pour faire de l’audience, mais Ajay Ramphul n’exclut pas pour autant une dose de sensualité dans sa série. « Les baisers et les scènes en maillots deux-pièces font désormais partie de notre quotidien, je n’ai aucun problème avec ça, d’autant que la Mauricienne, elle-même, ne ressent aucun complexe à porter un maillot de bain. Mais, ce n’est pas ce type de vêtement qui au cœur de mon cinéma. Une scène de tournage sur la plage n’exclut pas le maillot de bain, mais tout est dans l’art de le montrer afin d’éviter le voyeurisme ».

Par ailleurs, s’il reconnaît l’effort de la MDFC de promouvoir le cinéma à Maurice ainsi que la nécessité de véhiculer une certaine image de Maurice, il ne tourne pas le dos au genre conceptuel, dans le registre art et essai. « C’est un autre genre de cinéma qui a ses codes, son écriture et son cadrage propres, aussi convient-il d’y réfléchir avec sérieux, dans la mesure où nous sommes un pays complexe, avec des particularités ethniques et religieuses dont il faut tenir compte ».

 

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