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Station météorologique de Vacoas dans l’œil des prévisions

La journée mondiale de la météorologie est observée ce 23 mars. C’est l’occasion de comprendre le quotidien des prévisionnistes. Incursion à la station météorologique de Vacoas.
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/div> «Plus chaud, plus sec, plus humide : regardons l’avenir en face. » C’est le thème choisi cette année pour marquer la journée mondiale de la météorologie. Le personnel de la station météorologique de Vacoas prévoit une présentation pour aborder ce thème qui reflète les conséquences du réchauffement climatique. « Nous mettons davantage d’accent sur le renforcement de la capacité d’adaptation de Maurice face au changement climatique. Nous ne pouvons qu’analyser le passé et le présent pour prédire le climat à partir d’un ensemble de données qui régissent le système climatique », explique Bhye Muslim Heetun, un des deux directeurs adjoint de la station, après s’être libéré du briefing de 9 heures du matin réunissant les équipes du soir et du jour. Quelques minutes plus tard, il ouvre la porte de son bureau pour prendre la direction du Observation Plot. Il est dix heures. Le temps de collecter les données des instruments de mesure se trouvant dans le parc. Ces appareils sont conservés dans des abris plus connus comme des Stevenson Screens. « Ces abris ont des lames qui laissent passer l’air. L’extérieur est normalement peint en blanc afin de ne pas attirer la lumière du soleil. Le but est de protéger les appareils pour qu’ils apportent des valeurs de mesure exacte », explique Dilshad Hosenbocus, Meteorological Technician. Il pratique ce métier depuis plus de trois ans. Il avance que les mesures doivent être collectées à des horaires précis  notamment à 10 heures, 13 heures et 16 heures. « En ce moment, toutes les stations météorologiques du monde collectent des paramètres à cette heure-ci. Elle correspond à 0600 heures en temps universel », dit-il.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13548","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-22456","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Dilshad Hosenbocus"}}]] Collecter des données à Agaléga et à St-Brandon à travers la radio.

Sans tarder, Dilshad Hosenbocus s’affaire à noter la température de l’eau, de l’atmosphère et du sol avant d’aller consulter le pluviogramme. « Certaines mesures se font manuellement. D’autres comme la direction et la force du vent, l’humidité et la pluviométrie sont enregistrées automatiquement », dit-il, en indiquant l’anémomètre géant placé sur une des structures de la station. La pièce mène d’ailleurs vers la salle des radios. Il se prépare à collecter les mesures d’Agaléga et de St-Brandon. Appuyant sur quelques boutons, il attend d’être connecté à l’autre bout de l’antenne. « Agaléga, St-Brandon, Vacoas calling », répète Dilshad Hosenbocus. Les signaux statiques laissent enfin place à la voix grave de son collègue Antoine, à St-Brandon. Il cite les mesures dans un langage codé. Son interlocuteur note les séries de chiffres. Elles sont ensuite transmises sur des ordinateurs installés dans la salle de prévisions. Une poignée de prévisionnistes ont les yeux rivés sur leur écran. « Nous partageons les mesures récoltées sur un réseau, Global Telecommunications System, auquel sont connectées d’autres stations du monde. Les paramètres sont analysés et comparées. De ce fait, nous ne nous limitons pas à l’intérêt local », indique Sudhir Beegoo, Acting Divisional Meteorologist. Il soutient que les mesures des précédentes 48 heures sont étudiées afin de prédire le temps qu’il fera. « Les données enregistrées à intervalles réguliers nous permettent de faire des prévisions aussi exactes que possible. Souvent certaines ne se réalisent pas. C’est un fait planétaire étant donné que l’atmosphère est un système complexe. Par exemple, si on prévoit de la pluie à Quatre-Bornes, cela ne veut pas dire qu’il pleut sur toutes les régions de la ville », fait-il ressortir d’emblée. Depuis dix ans, il assure le rôle de prévisionniste à la station de Vacoas. « C’est un univers dynamique. On doit relever des défis quotidiennement. Mon amour pour les sciences me permet de faire ce travail comme il se doit », confie-t-il. Les mesures permettent d’abord de prédire et aussi d’analyser l’évolution des systèmes climatiques comme les cyclones. Elles sont toutes tracées sur une carte synoptique. Des photos satellitaires contribuent également aux prévisions. La station météorologique de Vacoas concentre ses observations principalement dans la région sud-ouest de l’océan Indien. Par la suite, un communiqué est préparé avant d’être émis à 4 heures, 11 h 30 et 16 h 30. «En période cyclonique, les données peuvent être collectées chaque heure et des communiqués sont émis régulièrement. Outre le stress, les processus demeurent inchangés », dit notre interlocuteur.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13549","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-22457","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Meteo"}}]] Les prévisionnistes scrutent les images satellitaires.

Sudhir Beegoo ajoute aussi que la station fait des prévisions pour le trafic aérien et maritime. « Un bulletin est émis à chaque vol alors que pour les bateaux, il est rédigé à 5 heures et 17 heures. En période de crise, deux communiqués supplémentaires sont émis pour le trafic maritime », soutient-il. « Nous disposons des mêmes équipements qu’utilisent les stations à La Réunion, à Madagascar, aux Seychelles et aux Comores. Contrairement à ce que beaucoup pensent, nos instruments ne sont pas dépassés. Nous acceptons certes les critiques dans un souci d’améliorer constamment nos services », tient à préciser Bhye Muslim Heetun, directeur adjoint. Il ajoute que le personnel est formé dans des institutions reconnues par la World Meteorological Organisation. À ce jour, onze prévisionnistes exercent à la station de Vacoas. Pour la petite histoire, le Royal Alfred Observatory est le premier observatoire mauricien à voir le jour, à Pamplemousses. En 1874, il est considéré comme un département du gouvernement. Charles Meldrum est le premier directeur. Ce n’est qu’en 1925 que l’observatoire s’installe à Vacoas.
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