« Solutions » pour Port-Louis : les options à l’étude pour limiter les dégâts en cas de pluies torrentielles 

Les autorités réfléchissent à des solutions concrètes après les intempéries de lundi pour éviter de futurs scénarios similaires. À Port-Louis, où les dégâts matériels ont été importants, avec des bureaux, des magasins et d’autres commerces inondés, ainsi que de nombreux véhicules endommagés, plusieurs options sont actuellement étudiées. 

Parmi ces solutions, l’élaboration d’un plan d’évacuation de la capitale est envisagée afin d’éviter que des milliers de personnes ne se retrouvent sur les routes en même temps, engendrant d’énormes embouteillages comme cela a été le cas lundi. La décision de libérer simultanément tous les fonctionnaires à midi, lorsque les pluies étaient à leur apogée, est considérée comme une mauvaise décision. Un plan d’évacuation visant à garantir un processus plus ordonné, discipliné et efficace est actuellement à l’étude. 

Il est également envisagé d’accélérer le projet de la cité administrative à Côte d’Or. Un important retard a été constaté par rapport à la construction de ce projet, qui aurait dû initialement commencer en novembre 2018, avec une livraison prévue pour août 2020. Vingt-cinq arpents de la Côte d’Or Smart City, sous la direction de Landscope (Mauritius) Ltd, sont prévus pour la création de cette cité administrative. Selon les plans initiaux, elle comprendrait deux bâtiments administratifs de 30 000 mètres carrés chacun destinés à accueillir les ministères et organismes parapublics. 

Depuis 2016, un terrain de 23 arpents a été identifié à Côte-d’Or pour la construction de la Police Academy, mais aussi pour y construire le nouveau quartier général de la police et des pompiers. Lors du discours budgétaire de 2023/24, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a indiqué qu’un budget de Rs 375 M a été alloué pour la construction d’une Mauritius Discipline Forces Academy. 

À l’étude également, la fermeture de certains quartiers en cas de pluies torrentielles ou cyclone. Il est question d’interdire le passage et le parking de voitures dans des rues inondables, comme aux rues La Chaussée, John Kennedy et La Poudrière. Pour la Place d’Armes, qui est l’artère principale de Port-Louis, une fermeture totale s’avère bien plus compliquée. 

Il est de nouveau question d’enlever les structures sur le Ruisseau du Pouce, dont celles qui abritent des marchands ambulants, le parking d’Air Mauritius Building et de Rogers, comme recommandé dans le rapport du Fact-Finding Committee du juge Bhushan Domah de 2008,. À noter qu’il avait à l’époque aussi été recommandé de démolir le KFC de La Chaussée, étant construit sur le canal de la rue La Poudrière. 

Il est aussi question de construire une vingtaine de drains à Port-Louis pour un meilleur captage et évacuation d’eau de pluie. 

En 2003, une étude faite par Gibb, en collaboration avec les Water and Power Consultancy Services de l’Inde et Arcus Gibb d’Afrique du Sud, pour le compte du ministère des Services publics, avait déjà mis en exergue un grand nombre de failles sur le plan national et au niveau de la capitale par rapport à l’évacuation des eaux. 

L’étude mettait en lumière le fait que de nombreuses constructions sur les flancs de montagnes et de collines, notamment à Port-Louis, ont été réalisées sans planification, parfois même sans aucune autorisation, entraînant des obstructions dans les systèmes de canalisation. Elle soulignait également le danger posé par les constructions près des marécages, ainsi que par le remblayage de ces zones et des rives des rivières, malgré les risques évidents en cas de fortes averses. Depuis, le remblayage des marécages, les constructions illégales et l’octroi de permis pour des bâtiments en bordure des cours d’eau se sont généralisés.