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Servir autrement : un Belge veut faire don de ses organes

Un Belge de 70 ans veut faire don de ses organes au corps médical de Maurice. Cependant, il est conscient que la législation du pays ne le permet pas.

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Il est marié à une Mauricienne depuis l’an dernier. Norbert Massart a été chagriné par les faits dont il a témoigné quand son épouse est tombée malade. Son désir de faire don de son corps ne serait pas directement lié à ces incidents. « Ce désir date de très longtemps. Quand j’étais jeune, j’aimais déjà faire don de mon sang. J’aime les gens et mon désir est de les aider autant que je peux. Si mes organes peuvent servir à sauver d’autres vies, tant mieux. S’ils peuvent servir à des expériences médicales, tant mieux encore », nous déclare d’emblée Norbert.

« Service de santé médiocre »

Il trouve « ridicule » la législation mauricienne, qui n’autorise pas le don de son corps, alors que cela est permis en Belgique. « Tout le monde est maître de son corps. En ce qui me concerne, j’ai le droit de faire don de mes organes. Hélas, à Maurice, de nombreux obstacles s’y opposent encore… », déplore-t-il.

Norbert dit avoir contacté le ministère de la Santé à cet effet : « J’ai l’impression que les responsables n’ont rien compris », maugrée-t-il.

Si Norbert Massart réside à Maurice depuis seulement deux ans, cela ne l’empêche de juger la qualité de notre service de santé publique, qu’il trouve « médiocre ». « L’expérience vécue par ma femme à l’hôpital m’en a convaincu. Certes, le service de santé est gratuit dans les hôpitaux régionaux, mais il laisse à désirer », insiste-t-il. « Ma femme souffrait beaucoup, quand je l’ai emmenée à l’hôpital du Nord. On n’a rien décelé chez elle et on l’a renvoyée à la maison.

C’est lors d’une consultation auprès d’un médecin privé qu’on a découvert qu’elle souffrait de calculs rénaux. J’ai payé Rs 100 000 pour une opération dans une clinique privée. L’argent n’était pas un souci : c’est la santé de ma femme qui importe. Mais que se passe-t-il pour ceux qui ne peuvent payer ? Il faut revoir ce système en profondeur », suggère-t-il.

Longue carrière de diplomate

Norbert Massart est né en Afrique d’un père Hollandais. Après l’Indépendance du Congo, il a quitté le continent africain, âgé de 14 ans, pour s’installer en Belgique. Plus tard, il fera carrière dans la diplomatie, et ce durant 31 ans. Il sera consul belge en Afrique du Sud et aussi conseiller économique.

En 2015, il décide de revenir en Afrique. Il choisit Maurice, suite à sa rencontre avec une Mauricienne via un site de rencontres. Il en fera sa deuxième femme. Il s’était séparé de sa première épouse depuis longtemps, après avoir eu quatre enfants avec elle. Norbert a deux petits-enfants.

Le couple choisit de s’installer à Grand-Baie. « J’hésitais à m’établir entre La Réunion et Maurice, mais je ne regrette pas d’avoir choisi votre pays. Maurice est une île formidable, avec une vraie identité culturelle. » Sauf, dit-il, que cette culture mauricienne peine parfois à évoluer dans le bon sens. Trop de choses restent taboues…


Les motifs de sa venue à Maurice

Norbert Massart

« Mon installation à Maurice n’est pas seulement motivée par ma rencontre avec une Mauricienne, ni par le désir de retrouver mes racines africaines. Je suis aussi venu pour des raisons personnelles. Par le désir de servir les autres, secourir les plus démunis, accomplir des actes bienveillants… » Pourquoi vouloir faire don de son corps à la science ? Norbert répond : « Sachez que, quand j’ai quitté l’Europe, j’ai obtenu une demande anticipée d’euthanasie. Ma réflexion ne date pas d’hier. C’est que je souhaitais vraiment.

J’en ai parlé avec mon épouse, car en tant que chrétienne, elle refuse ce genre de don. Mais, je reste seul juge de mon corps et de mon avenir. Le corps d’un décédé est inhumé ou incinéré. Pourquoi donc ne pas en faire don à la science pour des besoins de recherches, pour sauver d’autres vies? » Et de conclure : « La mort n’est que physique. L’âme et l’esprit importent plus que son enveloppe corporelle. »

 

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