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Séquelles d’une tentative de meurtre : Gianee vit avec une lame dans le corps

Gianee Ramlogun Gianee et sa fille aînée.
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Une mère solo, trois enfants et un petit-enfant à sa charge… et un morceau de lame dans son corps. Victime d’une tentative de meurtre, elle en porte toujours les séquelles. Gianee Ramlogun, 40 ans, souffre terriblement. Elle espère qu’elle trouvera vite la guérison car ses enfants ont besoin d’elle.

La vie ne lui a pas fait de cadeau. Gianee Ramlogun, 40 ans élève seule ses trois enfants. Elle a également à sa charge un petit-fils âgé de deux ans.

Cette habitante de Rose-Belle est non seulement une femme brisée par les événements qui ont chamboulé sa vie, mais aussi par des douleurs atroces. Victime d’une tentative de meurtre, elle vit avec un morceau de métal dans le corps. En effet, une lame de couteau de 2,4 cm est encore nichée dans sa cage thoracique. Elle vit dans l’espoir d’être bientôt opérée afin qu’on lui enlève cet objet contondant. 

On dirait que le destin continue de s’acharner sur Gianee Ramlogun. Séparée de son époux, elle a trois enfants, dont deux filles de 17 ans et six ans respectivement et un garçonnet de huit ans. Il y a deux ans sa fille aînée a donné naissance à un fils. Tout ce petit monde compte sur elle. La quadragénaire se confie : « Ma fille aînée est tombée enceinte, à 15 ans, d’un jeune homme habitant la région. Elle n’était pas consentante mais, l’affaire n’a pas été portée à la police car la famille du garçon voulait qu’ils se marient. C’est lui qui est responsable de tous mes malheurs… En apparence, vous pouvez me voir forte, mais je suis la seule à savoir ce que j’endure. Je ne peux pas craquer, car j’ai mes enfants et mon petit-fils sont sous ma responsabilité. »

C’est le cri de détresse de Gianee Ramlogun dont le calvaire commence il y a deux ans. « Le père de mon petit-fils venait régulièrement à la maison en mon absence. Il avait donné son nom à l’enfant, mais il frappait souvent ma fille. Je ne pouvait accepter une telle chose », raconte-t-elle.

Mère et femme battue à 17 ans !

Gianee Ramlogun ne reste pas les bras croisés. À plusieurs reprises, elle porte plainte à la police. Les choses s’enveniment. Selon elle, le jeune homme a même mis le feu à sa maison héritée de sa grand-mère. « Heureusement que ce jour-là, les enfants et moi n’étions pas là. Des voisins ont alerté les pompiers, qui ont pu maîtriser le feu, mais la maison n’a pas été épargnée », confie-t-elle.

S’il m’arrive quoi que ce soit, mes enfants seront malmenés»

La quadragénaire travaille alors comme garde-malade et avec un peu d’aide ici et là, Gianee Ramlogun essaie tant bien que mal de restaurer sa maison « qui a subi des dommages de plus de Rs 250 000 », mais en vain. N’ayant nulle part où aller, elle est contrainte d’y habiter avec ses enfants et son petit-fils dans une totale précarité.  Elle est loin de se douter qu’un autre  malheur la guette. Le 7 novembre 2017, elle est agressée par le père de son petit-enfant. En tentant de sauver sa fille qui se fait tabasser, elle reçoit neuf coups de couteau. L’homme est arrêté pour tentative de meurtre. Il bénéficiera par la suite de la liberté conditionnelle.

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Gianee Ramlogun a subi une première opération, mais la lame n’a pu être enlevée.

Gianee Ramlogun est hospitalisée pendant 12 jours. Son état de santé est jugé grave car elle a « un poumon perforé ». Elle subit une intervention chirurgicale. À sa sortie de l’hôpital, ses enfants, traumatisés par les événements, sont suivis par un psychologue. La quadragénaire pense avoir tourné la page et laissé derrière elle des malheurs. C’était sans compter ce nouveau coup du sort. « En juillet 2018, j’ai commencé à ressentir des douleurs atroces au dos. J’avais des nausées et je faisais de la fièvre. Je ne savais plus quoi faire. Les médecins ont découvert que c’était dû à un morceau de lame de couteau, qui était resté dans mon corps, après l’agression », se souvient Gianee Ramlogun. En effet, une radiographie montre la présence d’un foreign body de 2,4 cm dans sa cage thoracique. 

« Vais-je mourir ? »

Son cas est référé à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis. Elle y sera traitée par un thoracic surgeon. Gianee Ramlogun n’hésite pas à faire le trajet de Rose-Belle à Port-Louis pendant des mois. En décembre dernier, elle est opérée. La masse, qui a été enlevée de son corps, est envoyée à des fins d’analyse. Or, le foreign body n’y est pas !

« Je croyais que tout irait pour le mieux, mais j’ai appris que la lame est toujours là. J’ai été à mon rendez-vous cette semaine et on m’a référée à l’hôpital de Rose-Belle où il n’y a pas de thoracic surgeon. Je souffre terriblement. Est-ce que je vais mourir ? Il faut m’enlever cet objet du corps. J’ai besoin de vivre car mes enfants dépendent de moi », soutient-elle.

Actuellement, Gianee Ramlogun ne peut travailler à cause de ses problèmes de santé. Elle a  des palpitations et des troubles respiratoires. Elle perçoit une subsistence allowance de Rs 4 500 et peine à joindre les deux bouts. « Ce n’est pas suffisant. Je n’arrive même pas à régler mes factures. Ma fille aînée essaie tant bien que mal de gagner sa vie en appliquant du henné et son enfant a une allocation. Nous sommes dans la détresse ! » lance-t-elle.
Plus que tout, elle souhaite être opérée au plus vite afin de pouvoir reprendre le cours de sa vie et aider ses enfants.

« S’il m’arrive quoi que ce soit, mes enfants seront malmenés », pleure Gianee Ramtohul. Elle lance ainsi un appel au ministère de la Santé pour que son cas soit traité comme prioritaire.

Dr Ismet Nawoor : «Nous ferons de notre mieux pour l’aider»

Contacté pour une déclaration par rapport au cas de Gianee Ramlogun, le Regional Health Director de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, le Dr Ismet Nawoor, a demandé de plus amples renseignements sur ce dossier. Il donne la garantie qu’il fera le suivi. « On apportera notre aide dans la mesure du possible à la dame. Si elle ne se sent pas bien, elle peut toujours revenir à l’hôpital. Notre porte est toujours ouverte. Nous ferons de notre mieux pour l’aider », indique le Dr Ismet Nawoor.

 

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