Inhumaines. C’est ainsi que Radhakrishna Sadien, le président de la Government Services Employees Association (GSEA), qualifie les conditions dans lesquelles certains sapeurs-pompiers sont appelés à travailler. Il réclame une attention particulière en leur faveur lors du prochain exercice budgétaire.
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Plafonds qui suintent, sol inondé, moisissures au mur, lits délabrés, vitres abîmées... Tel serait l’environnement dans lequel des sapeurs-pompiers sont appelés à composer au quotidien. Un constat fait par leur représentant syndical, Radhakrishna Sadien, lors de ses visites dans certaines casernes de pompiers. « À Quatre-Bornes par exemple, nous avons constaté des portes délabrées, des vitres cassées qui n’ont pas été remplacées et un rideau de fer (NDLR roller shutter) endommagé qui nécessite les bras de cinq hommes pour l’ouvrir chaque matin. Ensuite, il faut le soutenir à l’aide d’un poteau en bois, car le mécanisme d’ouverture est endommagé », dit-il, tout en soulignant qu’il s’agit d’un bâtiment appartenant à la mairie de Quatre-Bornes, loué par le Mauritius Fire & Rescue Service.
À Tamarin, le problème, ce sont les dortoirs. « Rideaux qui pendent, ventilateur endommagé, des rideaux de fer qui ne s’ouvrent pas et, pire encore, il y a un lit dépourvu de pieds et qui est soutenu par deux chaises ! », ajoute-t-il.
Même ceux travaillant au Quartier Général du MFRS, sis à la rue Deschartres à Port-Louis, ne seraient pas mieux lotis. « Lorsqu’il pleut, le couloir dans l’entrée principale est inondé. Quelqu’un peut facilement glisser et se casser la figure. Dans le ‘control room’ situé à l’étage, un seau a été accroché au plafond pour contenir l’eau qui suinte du plafond alors que dans une autre pièce, un poêlon est utilisé pour récupérer l’eau qui coule », déclare notre interlocuteur, tout en soulignant que c’est le MFRS qui délivre le certificat de conformité ('fire certificate') pour les bâtiments.
Le président de la GSEA déplore aussi le manque d’infrastructures adaptées pour les femmes sapeuses-pompières. Il est d’avis que le recrutement de celles-ci s’est fait à la va-vite. « Dans certaines casernes, on ne peut accommoder les sapeuses-pompières, surtout lorsqu’il s’agit de faire le ‘night shift’, car les infrastructures, telles que les toilettes, les salles de bains et les dortoirs ne sont pas adaptés. Du coup, elles font davantage du travail de bureau », dit-il.
Radhakrishna Sadien soutient aussi qu’il y a un manque aigu de sapeurs-pompiers et qu’il faudrait au moins 1 500 pour pouvoir offrir un service adéquat. « Au fil du temps, les responsabilités des sapeurs-pompiers ont été revues à la hausse. Outre de circonscrire les feux, ils sont aussi de plus en plus sollicités lors des accidents, des cyclones et des inondations, entre autres. Il y a actuellement en moyenne 7 à 8 officiers pour un ‘shift’. C’est insuffisant », soutient-il. Pour toutes ces raisons, Radhakrishna Sadien dit s’attendre que le prochain exercice budgétaire fasse davantage de provisions pour le bien-être des sapeurs-pompiers.
Toutes nos tentatives d'avoir la version de la direction du service des pompes à incendie se sont avérées vaines.
Rs 570 millions accordées à la MFRS en 2018
« Depuis que nous sommes au gouvernement, nous nous sommes concentrés sur l’amélioration du service des pompiers ». Propos de la vice-Première ministre et ministre des Collectivités locales, Fazila Jeewa-Daureeawoo, qui assistait le mois dernière au lancement du Duke of Edinburgh Award Scheme. Elle a ainsi fait ressortir que le budget alloué au Mauritius Fire & Rescue Service est en hausse chaque année.
De Rs 348 millions en 2014, le budget alloué est passé à Rs 570 millions lors de l’exercice budgétaire 2018/2019, ce qui représente une hausse de 63%. Elle a aussi souligné le recrutement de 476 nouveaux pompiers de 2015 à ce jour, ce qui porte le nombre total de l’effectif du MFRS à 929, dont 22 femmes. Fazila Jeewa-Daureeawoo a aussi rappelé que de nouvelles unités ont été créées, notamment la Rope and Rescue Unit (2016), la Swift Water Rescue Unit (2017), la Fire Investigation Unit (2017) et une Enforcement Unit (2018).
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