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Réforme de la retraite : une pension graduée envisagée

Après un hiatus de plus d’un mois, le comité technique qui travaille sur la réforme de la pension s’est réuni. Les représentants du gouvernement ont avancé la gradation comme nouvelle option. Un rapport sera soumis au comité principal dans un mois avec une liste de toutes les options étudiées.

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Introduire une pension de retraite graduée pour diminuer les dépenses de l’État. Le comité technique chargé de faire des propositions sur la réforme de la pension de retraite de base s’est rencontré le vendredi 17 mars, après plus d’un mois pour discuter de différents points, dont celui-ci.

Il est question ici de diminuer fortement le montant de la pension pour ceux qui atteignent les 60 ans pour ensuite l’augmenter graduellement jusqu’à ce que le retraité atteigne ses 65 ans. À partir de là, il touchera la pension complète. C’est une proposition formulée par le représentant du ministère de la Fonction publique. Il faut néanmoins souligner qu’à ce stade, le comité technique se contente de recueillir toutes les propositions avant de formuler de recommandations. Il appartiendra au comité principal, présidé par le ministre de la Sécurité sociale Étienne Sinatambou de trancher.

En l’absence d’un  consensus entre les représentants des différents ministères, du patronat et des syndicats, aucune décision n’a été prise durant cette dernière réunion qualifiée de « chaude ». Le contentieux principal est la question de l’alignement de l’âge de la retraite à celle du versement de la pension. Les syndicats, représentés par Reeaz Chuttoo et Rashid Imrith,  insistent pour que l’âge de la pension soit maintenu à 60 ans, voire ramené à 55 ans pour les métiers lourds, alors que les représentants de Business Mauritius insistent pour une pension à 65 ans, à l’âge de la retraite.

Une source gouvernementale proche du dossier indique cependant que l’Alliance Lepep ne souhaite pas en arriver là, surtout parce qu’une telle mesure serait mal accueillie par l’électorat.

Ciblage

Malgré les divergences, il a été convenu durant la réunion que dans un délai d’un mois, un rapport rassemblant toutes les propositions sera soumis au comité principal pour une décision. Outre une révision de l’âge de la pension et l’option de la gradation, le ciblage devrait aussi figurer parmi les options présentées dans ce rapport. Cette dernière formule consiste à réduire le montant de la pension à partir d’un certain seuil de revenus.

La réforme de la pension contributive, soit celle gérée par le Fonds national de pension, n’a pas encore été abordée par le comité, bien que cela fasse partie de son mandat. Elle devrait l’être lors des prochaines réunions.

En attendant une décision du comité, les chiffres concernant la pension continuent à inquiéter. Le dernier bulletin de Statistics Mauritius indique qu’en février dernier, le nombre de pensionnés est passé à 202 234, dont 198 264 pour les 60-89 ans. Avec une pension à Rs 5 450, cette tranche coûte Rs 1,1 milliard mensuellement à l’État. Les 90-99 ans, au nombre de 3 834, coûtent Rs 59,2 millions, avec une pension mensuelle de Rs 15 450. Pour les 136 individus âgés de 100 ans et plus, qui touchent Rs 20 450 chacun par mois, le coût est de Rs 2,8 millions.

L’idée de reporter l’âge de la pension à 65 ans émane de la dernière étude du Fonds monétaire international (FMI), intitulée Pension Reforms in Mauritius : Fair and Fast - Balancing Social Protection and Fiscal Sustainability. Pour le FMI, vu que l’espérance de vie va augmenter, il y aura davantage de retraités. Par contre, la population active, qui finance les retraites, baissera. Cela fait qu’une réforme s’impose si le gouvernement ne veut pas taxer davantage ceux qui travaillent pour financer la pension de vieillesse sur les moyen et long termes.

Le coût des pensions

 

Réforme de la pension

 

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