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Récolte sucrière : le taux d’extraction chute à cause des conditions climatiques

Les premiers chiffres provisoires sur le taux d’extraction pour la récolte sucrière suscitent des craintes : la tendance à la baisse est confirmée. La cause est attribuable au changement climatique. Une réorganisation du calendrier et le développement de nouvelles variétés de canne mieux adaptées aux conditions atmosphériques sont les solutions préconisées.

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Même le climat se charge de compliquer la vie aux planteurs de canne. Alors que la fin des quotas de sucre en Europe a déjà fait chuter considérablement les prix, les premiers chiffres concernant le taux d’extraction, récemment publiés après un long retard, confirment la tendance à la baisse dans la production sucrière. Cette fois-ci, la principale cause est le climat. Le ministère de l’Agro-industrie attend des analyses détaillées de la station météorologique avant d’envisager des mesures à long terme, mais une révision du calendrier de la récolte sucrière n’est pas à écarter.

Peu d’espoir

Une comparaison du taux d’extraction de la récolte de 2014 à la même période illustre bien la situation. À titre d’exemple, dans la zone d’Altéo, les champs de la région de Sébastopol, Quatre-Sœurs/Deux-Frères et Rose-Belle/Clémencia enregistraient un taux d’extraction de 71,7 kilos, 72,5 kilos et 72,2 kilos respectivement par tonne de canne. Cette année, ces chiffres ont chuté à 65,3 kilos, 63 kilos et 65,3 kilos. La situation est la même pour Terra, Omnicane et Médine. Après les chiffres de ce second Provisional Assessment of Sugar and Molasses, il y a peu d’espoir du côté de ceux impliqués dans la production sucrière que le troisième et dernier bulletin, à la fin de la récolte, ne soit plus favorable.

« J’ai demandé au Mauritius Sugarcane Industry Research Institute (MSIRI) de publier un papier », explique Salil Roy, de la Planters’ Reform Association. « Il semblerait que le climat soit la principale raison derrière ce phénomène. » Pour un taux d’extraction idéal, poursuit-il, il faut un hiver sec et ensoleillé durant la phase de maturation entre les mois d’avril et de juin. « Le MSIRI vient de publier le premier et second Provisional Assessment en même temps et certains ont eu jusqu’à 55 kilos. À une époque, dès la publication du second Provisional Assessment, on était certain de pouvoir couvrir nos frais. Maintenant, même au troisième, rien n’est moins sûr. »

Ce qui fait dire à certains qu’il est sans doute temps que le timing de la récolte soit revu en fonction des changements climatiques, d’autant que chez les voisins réunionnais, le taux est plutôt en hausse. Cette suggestion fait partie des possibilités envisagées. Sauf qu’il faut d’abord avoir toutes les données en mains, selon le ministre de l’Agro-industrie : « Le climat a un effet direct sur le taux d’extraction. J’ai moi-même réclamé une étude sur les statistiques de la météo pour voir comment faire le réajustement nécessaire sur le long terme. »

Si une révision du calendrier de la coupe fait partie des mesures préconisées, Mahen Seeruttun dit aussi compter sur le développement de nouvelles variétés de canne plus adaptées aux conditions climatiques. « D’avril à juillet, il y a beaucoup de pluie. D’habitude, c’est une période sèche. Cette situation affecte aussi les légumes. Si cela persiste, il faudra s’adapter aux nouvelles conditions. »

 

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