Rashid Imrith est le premier syndicaliste à recevoir la distinction de Commander of the Star and Key of the Indian Ocean. Pour lui, c’est la reconnaissance d’un long combat syndical. Son prochain combat est que la pension de vieillesse soit alignée sur le salaire minimal.
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> Que représente cette distinction républicaine pour vous ?
Avant tout, je pense que cette décoration républicaine est la reconnaissance suprême de la longue lutte que j’ai menée depuis quatre décennies pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Cela tant au niveau de la fonction publique que du secteur privé. C’est une lutte qui a commencé en 1976 avec la Government General Services Union (GGSU) alors que j’étais un jeune fonctionnaire attaché au ministère de l’Agriculture à Réduit. J’ai toujours été guidé par le principe d’être toujours au service de mon syndicat. Cela dit, j’ai une pensée spéciale pour tous ces militants, militantes qui ont toujours été à mes côtés même dans les moments les plus difficiles.
> Dans quelle mesure cette médaille va-t-elle vous aider dans votre travail de syndicaliste ?
J’ai toujours mené mon combat syndical sans m’attendre à des avantages pécuniaires en retour. Je tire ma plus grande satisfaction à travers ces petits signes de reconnaissance des travailleurs à mon égard. (Il nous montre des cartes de remerciements qu’il ne cesse de recevoir depuis des années). Cela me fait chaud au cœur. Permettez-moi de vous citer une anecdote. En apprenant que j’ai été décoré, plusieurs travailleurs m’ont appelé pour me féliciter. Certains craignaient même que j’avais pris ma retraite et que je ne m’occuperais plus de la chose syndicale. Pour moi, ces petits gestes de reconnaissance comptent énormément. Donc, pour répondre à votre question, je dirais que cette médaille de la République m’a revigoré dans mon combat. Désormais, je vais me battre avec plus d’ardeur pour la cause des travailleurs.
J’ai toujours mené mon combat syndical sans m’attendre à des avantages pécuniaires en retour.»
> Les syndicats et autres organisations ont été invités à soumettre leurs propositions en vue du prochain Budget. Quelles sont vos attentes ?
Quoi qu’on en dise, le Budget est avant tout un exercice politique et la population, toutes classes confondues, a une grande attente surtout si le ministre des Finances occupe aussi le poste de Premier ministre. En tant que syndicaliste, j’ai aussi œuvré pour le bien-être des vieilles personnes qui, dans le passé, ont énormément contribué à l’économie du pays. Ce qui explique que l’une de mes principales propositions est que la pension de vieillesse passe à Rs 8 500 soit le même taux que le salaire minimal. Nous allons proposer des formules pour une éventuelle mise en application.
Nous souhaitons aussi que le salaire minimal de Rs 9 000, si on inclut les allocations gouvernementales, soit revu à la hausse en vue d’une amélioration des conditions de vie de la population. Il faut aussi des mesures en faveur de la classe moyenne.
> Pensez-vous que le gouvernement a les moyens nécessaires pour répondre favorablement à votre demande ?
Je pense qu’on ne doit pas regarder le Budget comme un exercice de comptabilité seulement, mais aussi ce que les mesures prises vont rapporter à l’avenir. C’est bien que le gouvernement ait investi dans les infrastructures depuis 2015. Ce sont des investissements pour l’avenir, mais il aurait intérêt à se tourner davantage vers le social. Je suis d’avis qu’une relance de la consommation sera bénéfique sur le long terme pour notre économie.
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