L’ex-Premier ministre s’était rendu hier à Laventure pour les célébrations dans le cadre de l’anniversaire du Mahatma Gandhi. Il a allégué que le gouvernement aurait fait pression sur le haut-commissaire indien pour que celui-ci ne se rende pas à ces commémorations.
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L’ancien Premier ministre a lancé de graves accusations dimanche 2 octobre à l’encontre du gouvernement. À Laventure, il a allégué que le gouvernement aurait fait pression sur le haut-commissaire indien pour que ce dernier ne se rende pas aux célébrations de l’anniversaire du Mahatma Gandhi organisées par Laventure Task Force. Dans un discours fortement teinté de politique, le leader du Parti travailliste (PTr) a aussi comparé la passation du pouvoir de Premier ministre à l’épopée du Mahabharata.
« Je sais ce qui s’est passé. Ils ont fait pression sur le haut-commissaire indien pour qu’il ne vienne pas », a-t-il allégué dès l’entame de son discours. Mais, a assuré Navin Ramgoolam, cela n’entamera pas ses relations avec l’Inde. « Mo relasion avek l’Inde, li enn relasion ki pa kav kase sa. » Pravind Jugnauth avait lancé une accusation similaire contre Navin Ramgoolam, l’accusant d’avoir donné des instructions pour qu’il ne rencontre pas la ministre indienne des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, lors de sa visite officielle à Maurice en 2014. Pravind Jugnauth était alors le leader de l’opposition.
Interventions
Selon l’ex-Premier ministre, le gouvernement aurait également fait pression sur des élèves du Mahatma Gandhi Institute (MGI) qui devaient présenter un spectacle pour l’occasion. « Ils ont reçu un coup de fil et ont dû faire demi-tour, a affirmé Navin Ramgoolam. Ce genre de personnes ne peut continuer à nous représenter. » Il a affirmé n’avoir jamais interdit à un ambassadeur de participer à une fonction, du temps où il dirigeait le gouvernement.
Le leader du PTr a également dressé un portrait des relations entre les politiciens et les associations socioculturelles et religieuses. Il a admis ouvertement que son parti était directement intervenu lors des élections à la Sanatan Dharma Temples Federation. « Lors des élections, nous avions des rapports de la National Intelligence Unit qui indiquaient que Dulthumun allait perdre face à Ramdhean. Mo pe dir ou fran, nou inn travay kont bhai Ramdhean ! » Somduth Dulthumun en a aussi pris pour son grade, accusé d’avoir « monté les têtes » contre Navin Ramgoolam. Commentant le fait que sir Anerood Jugnauth allait se retirer du poste de Premier ministre pour être remplacé par son fils et leader du Mouvement socialiste militant, Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam a dressé un parallèle avec le Mahabharata : « Aujourd’hui, le Mahabharata se joue devant nous. Que n’a pas fait le roi pour que son fils s’asseye sur le trône ? Il a tout détruit pour cela ! »
Plus tôt dans la matinée, Navin Ramgoolam s’était rendu à St-Aubin pour un dépôt de gerbes sur le mémorial de Lady Sushil Ramgoolam, épouse de sir Seewoosagur Ramgoolam. Entouré de sa sœur Sunita Joypaul et d’anciens ministres comme Shakeel Mohamed, Tassarajen Chedumbrum Pillay, Satish Dayal et Lormus Bundhoo, le leader rouge s’est interrogé sur la responsabilité du commissaire de police dans le retrait des affiches du PTr mentionant la transmission du poste de Premier ministre.
Il a toutefois refusé de répondre aux questions de nature politique, rappelant simplement la lutte menée par les dirigeants historiques du PTr, tels Guy Rozemont, Renganaden Seeneevassen et Emmanuel Anquetil. La cérémonie a été suivie de nombreux conciliabules entre Navin Ramgoolam et des membres de l’assistance. À une autre question de la presse sur la situation politique, Navin Ramgoolam a déclaré : « Il ne m’est pas difficile de connaître mes adversaires. »
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