Interview

Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors’ Union : « Nos activités ont baissé de plus de moitié »

Quelle est la situation des activités des chauffeurs de taxi ?
Nos activités sur les places de taxi ont baissé de plus de 50 %, par rapport à trois ans de cela. Les chauffeurs de taxi préfèrent travailler pour les compagnies privées qui font des heures supplémentaires, à savoir les banques, les firmes comptables et les centres d’appels, entre autres. Ce sont ces compagnies qui nous permettent de survivre. D’ailleurs, 60 % des activités des chauffeurs de taxi se font grâce aux entreprises privées.

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Selon vous, quelle est la raison derrière cette baisse des activités ?
La concurrence déloyale. Il faut compter environ 6 000 chauffeurs qui opèrent dans l’illégalité. Par exemple, à Baie-du-Tombeau, il y a au moins 30 taxis marron. Ils sont aussi nombreux dans d’autres régions. Je cite Cité la-Cure, Grand-Bois, La-Flora, Bois-Chéri, Stanley, Plaisance et Camp-Levieux, entre autres. Il ne faut pas oublier les vans marron. Ils sont environ 3 000 à avoir envahi le marché.

 Certains touristes déplorent les tarifs exorbitants que pratiquent les chauffeurs de taxi. Vos commentaires ?
Je peux confirmer que ce ne sont pas les chauffeurs de taxi qui pratiquent ces prix-là. Ce sont plutôt les hôtels qui ont leurs propres véhicules et qui offrent le service de taxi. de notre côté, nous affichons déjà nos prix à l’extérieur des hôtels.

Par contre, ces établissements imposent des tarifs exorbitants aux touristes. Par exemple, pour un voyage aller-retour de l’aéroport, un hôtel de l’Est pratique Rs 5 400, alors que pour le même trajet, un chauffeur de taxi facture Rs 2 700. Ces hôteliers créent un certain débalancement sur le marché. Ce qui est plus grave c’est qu’on montre du doigt les chauffeurs de taxi.

On entend parler d’un « Taxi Welfare Fund » pour 8 000 chauffeurs…
C’est un projet qui nous tient à cœur. Vous n’êtes pas sans savoir que, dans la plupart des secteurs, il y a une ou plusieurs associations qui travaillent pour le bien-être des membres. Toutefois, tel n’est pas le cas pour nous, les chauffeurs. Ce qui fait qu’à notre retraite, nous ne percevrons rien d’autre que notre pension de vieillesse.

C’est pour cela que nous souhaitons créer le Taxi Welfare Fund qui devrait réunir 6 000 chauffeurs patentés et 2 000 à temps partiel. Les frais d’entrée sont à Rs 1 000 et la mensualité à Rs 100. Ce qui fait qu’avec la somme de Rs 8 M collectée avec les frais d’admission, nous aurons en une année un fonds de Rs 17 600 000 dédié au bien-être des chauffeurs. De plus, ce regroupement nous permettra de mettre de l’ordre dans ce secteur.

Qu’est-ce qu’un tel fonds apportera au chauffeur de taxi ?
Si un membre décède, sa famille pourra recevoir Rs 100 000. Nous comptons incorporer le fonds pour d’autres besoins, par exemple, en termes d’assurances. Au lieu de souscrire des plans d’assurance pour nos voitures auprès des compagnies, les autorités peuvent nous aider à mettre en place notre propre système. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles nous aident. En outre, nous souhaitons donner des formations aux chauffeurs pour qu’ils apprennent des langues étrangères.

 

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