Quel bilan !

Deux ans depuis les dernières élections générales ! Le chemin tracé par l’Alliance Lepep a été parsemé d’obstacles jusqu’ici. Souvent érigés par ceux qui nous gouvernent eux-mêmes. Souhaitons que les trois années à venir permettront enfin la réalisation de ce fameux second miracle économique qui avait été vendu à la population en 2014.

Le moins que l’on puisse dire est que le « out of the box thinking », comme dirait l’Anglais, n’est toujours pas une spécialité des politiciens locaux. Que ce soit au gouvernement ou dans l’opposition, on nous a resservi la même sauce, avec peut-être, et encore, quelques légères retouches. L’exaspération de la population face à ces politiciens n’a fait que grandir.

Dans certains secteurs, les bases ont été jetées. Le projet de Métro Express, qui est le plus ambitieux projet que le pays connaîtra depuis l’Indépendance, sera lancé le 12 mars. Vu l’ampleur et le coût de ce projet, l’on n’a pas droit à l’erreur. Mal conçu, le Métro Express risque d’être un trou financier sans fond.

Au cas contraire, il révolutionnera les habitudes de milliers de personnes en termes de transport et soulagera enfin la vie de beaucoup d’automobilistes. Tout semble indiquer que c’est enfin parti pour les smart cities. Pendant deux ans, il y a eu beaucoup d’hésitations à ce sujet, pour des raisons valables.

L’année prochaine, on devrait voir plusieurs de ces villes d’un nouveau genre sortir de terre. On pense notamment au projet d’Omnicane dans le Sud, de Trimetys à Tamarin, d’ENL à Moka et du promoteur Jin Fei à Riche-Terre. Une poignée d’autres projets, menés par des groupes sérieux, devraient aussi voir le jour. Ceci dit, ériger des bâtiments est une chose, en faire des succès commerciaux en est une autre. Cela prendra encore quelques années avant de savoir si cela en valait la peine. D’autres défis verront également le jour. La cohabitation entre étrangers, qui viendront en masse si ces smart cities se vendent bien, et Mauriciens  en constitue un.

Avec un sir Anerood Jugnauth, qui a déclaré, quelques mois de cela, qu’il ne pourra aller jusqu’à la fin de son  mandat, on s’attend à ce que les choses  s’éclaircissent davantage au niveau du pouvoir en place.

Quel sera le rôle du Premier ministre actuel jusqu’aux prochaines élections ? Et comment faire accepter à la population l’idée de son remplacement par son fils, Pravind Jugnauth ?

Une passation de pouvoir au sommet du gouvernement ne sera très certainement pas chose aisée. Il faudra non seulement la gérer en interne, mais aussi et surtout, en externe.

C’est, en fait, la manne qu’attendait l’opposition avec beaucoup d’impatience pour pouvoir se requinquer et unifier la population derrière elle. Politiquement parlant, les trois années à venir seront intéressantes.