Les cadres du ministère de l’Égalité des Genres et du Développement de l’Enfant mènent une enquête discrète. Une Child Caregiver Officer, postée dans un abri pour enfants, est accusée d’avoir distribué des cigarettes, des boissons alcoolisées et des produits illicites aux pensionnaires.
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A-t-elle vraiment distribué ces produits aux pensionnaires ? C’est ce que tentent de déterminer les cadres du National Children Council (NCC) et ceux du ministère de l’Égalité des Genres, du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille. Ils ont initié une enquête sur une employée d’un abri pour enfants après avoir réceptionné une lettre anonyme. Ce courrier allègue qu’une Child Caregiver Officer, dénommée M. P., âgée d’une quarantaine d’années, aurait distribué des cigarettes, des boissons alcoolisées et autres produits illicites aux pensionnaires. Les faits se seraient produits en novembre.
Cette allégation a choqué plus d’un dans ce Shelter. « Une enquête a été ouverte sur la dame. J’ai été surpris d’apprendre cette nouvelle. Je ne crois pas qu’elle aurait fait cela, mais l’enquête déterminera la vérité », confie un préposé du Shelter. Depuis, les enquêteurs du NCC ont mènent leurs investigations et ont interrogé d’autres employées de l’abri et certains enfants. Il nous revient que la Child Caregiver Officer a été sommée de s’expliquer et qu’elle a été transférée au Head Office du National Children Council le 3 décembre.
Cette affaire a fait l’objet d’une question parlementaire le mardi 5 décembre. Le député du MMM, Reza Uteem avait interrogé la ministre Roubina Jadoo-Jaunbocus sur la situation dans les abris pour enfants. Dans sa réponse, la ministre affirmait : « Complaints from children and an anonymous letter were recently received regarding circulation and consumption of cigarettes and drugs at Shelter. La brigade antidrogue a été appelée à enquêter sur ces allégations, mais aucune substance illicite n’a été trouvée au refuge. Pour assurer la sécurité des enfants et éviter que des témoins éventuels ne soient influencés, la personne en question a été interdite d’accès à tout refuge du genre jusqu’à la conclusion de l’enquête policière.»
Le Défi Plus a sollicité la version de l’employée en question. Elle a refusé de donner sa version des faits. « Je ne ferai aucun commentaire », a-t-elle dit. Au niveau du ministère de tutelle, on confirme qu’une enquête a été enclenchée. « Nous avons reçu une lettre anonyme faisant des allégations contre une employée. Nous avons déclenché les procédures et une enquête interne a été ouverte. La police a été sollicitée dans cette affaire qui est toujours en cours », précise la cellule de communication du ministère de l’Égalité des Genres et du Développement de l’Enfant qui gère cet abri pour enfants. Au niveau du NCC, la direction indique « que le responsable n’est pas autorisé à commenter cette affaire ».
Une fonctionnaire sans histoire
C’est la première fois qu’elle se retrouve au coeur de l’actualité. Cette Child Caregiver Officer avait travaillé dans d’autres shelters avant d’exercer dans cet abri. Âgée d’une quarantaine d’années, M. P. compte plus de trois ans d’expérience dans ce métier. Elle se retrouve aujourd’hui au bureau du NCC jusqu’au bouclage de la présente enquête. Elle sera probablement fixée sur son sort début 2018.
Invitée à une fonction malgré l’enquête
L’employée en question était invitée à une cérémonie de remise de cadeaux aux enfants des divers abris, le mardi 19 décembre, à Phœnix malgré l’enquête interne en cours et l’interdiction qui lui est faite d’approcher les enfants et les abris.
Abris pour enfants au cœur de l’actualité
Le rapport annuel de l’Ombudsperson for Children pour 2016-2017, rendu public en octobre dernier, avait mis l’accent sur l’évaluation des refuges (shelters). Ces dernières années, plusieurs cas ont été rapportés à la police concernant la situation dans certains abris pour enfants. Récemment, des filles auraient fait voler en éclats des panneaux vitrés dans leur centre. Elles étaient furieuses lors des célébrations de la fête de Noël. En octobre dernier, une ado de 17 ans avait fugué d’un abri. L’affaire avait été rapportée au poste de police.
Rita Venkatasawmy, Défenseure des droits de l’enfant : «Il faut revoir le système de recrutement»
Au niveau du bureau de l’Ombudsperson for Children, le personnel a suivi cette enquête. Rita Venkatasawmy, Défenseure des droits de l’enfant, remet en cause le système de recrutement. « Nous avons reçu cette plainte contenant ces allégations faites contre une employée. Elle aurait distribué des cigarettes aux enfants. Le ministère a pris la bonne décision de la transférer, mais je pense qu’il faut revoir le système de recrutement. Il faut assurer une bonne formation et le monitoring du personnel. Déjà, les enfants viennent de familles à risques. Ils ne doivent pas être exposés à de nouveaux fléaux ».
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