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Production d’électricité : le gaz naturel pour pallier à la chute de la bagasse

Production d’électricité La production de la bagasse est directement liée à la production cannière.
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Pas de bagasse, pas de problème. Le Central Electricity Board dit avoir trouvé une solution pour garantir une part stable d’énergie renouvelable sur le réseau, bien que la bagasse soit en chute libre. Comment contrer la baisse ?

«La solution c’est le gaz ». C’est ce que propose Shamshir Mukoon, directeur général du Central Electricity Board (CEB) pour remplacer la bagasse. Celui-ci affirme que la bagasse est la propriété des producteurs indépendants et que c’est à eux de voir comment remplacer la bagasse « à travers la biomasse ou autres sources d’énergie renouvelable. » Il explique que le CEB accueille de plus en plus d’unités photovoltaïques. D’ailleurs, Maurice a bénéficié en janvier d’un prêt de Rs 350 millions du Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (ADFD) portant sur l’installation des unités photovoltaïques sur les toits de 10 000 maisons. Ce qui représentera un apport supplémentaire de 10 Mégawatts dans le réseau. De plus, une deuxième ferme éolienne est en construction à Plaine-Sophie.

Shamshir Mukoon.
Shamshir Mukoon.

Toutefois, Shamshir Mukoon estime que le pays ne pourra pas se fier au soleil et au vent pour soutenir la production énergétique verte. « L’apport de ce type d’énergie passera à 5 % dans le court terme et 10 % maximum, sur le moyen terme. Pas plus. Nous avons trouvé une autre source plus propre que le charbon, plus fiable et non intermittente », explique le directeur général du CEB. Sa solution, c’est le gaz naturel.

Vers 2022, le CEB compte opérer deux turbines tournant au Liquid Natural Gas (LNG) à Fort-George ou à Albion d’une capacité de 2 x 50 mégawatts. « Nous faisons un effort pour bouger vers un énergie plus propre. D’où la démarche de remplacer le diesel et le charbon par le gaz naturel. »

Shamshir Mukoon explique que les critiques au sujet du coût de cette source fusent, celui-ci étant très élevé. Mais il estime que « c’est le coût à payer pour innover ». L’intervenant affirme qu’avec le gaz, la centrale du CEB émettra 50 % de dioxyde de carbone en moins. La question de manque de bagasse ne se posera plus. De plus, la dépendance sur le charbon diminuera tout en augmentant la part des sources propres dans la production énergétique. D’ailleurs, pour contrer l’intermittence des sources renouvelables, le CEB a fait installer deux batteries de 2 mégawatts chacune à Henrietta.

Jacqueline Sauzier, secrétaire-générale de l’organisation fait, pour sa part, ressortir que la production de la bagasse est directement liée à la production cannière. La Chambre a demandé au gouvernement de revoir le prix payé aux planteurs pour la bagasse. « Pour que les planteurs puissent la bagasse, il faut que celle-ci rapporte Rs 3 000 par tonne de sucre produite car Rs 125 à Rs 155 la tonne ne suffira pas. Les planteurs ne reviendront jamais si les autres produits de la canne ne sont pas bien rémunérés. »


Baisse de production d’électricité de 6,8 % avec la bagasse

Comme les planteurs abandonnent les champs, la production de la bagasse devient de plus problématique. La superficie sous culture de la canne a été réduite entre 2016 et 2017 par 2,9 %. Celle-ci est passée de 51 476 hectares à 49 973 hectares. En conséquence, la production d’électricité à travers la bagasse a accusé une baisse de 6,8 %, de 497 Gigawattheure (GWh) à 463 GWh. Il faut souligner qu’en 2017, 14,7 % de la production électrique provenait de la bagasse.

Jacques D’Unienville (OMNICANE)  :« Mieux payés avec le charbon »

Le directeur de la compagnie Omnicane, Jacques D’Unienville, souligne que les producteurs indépendants doivent répondre à la demande du CEB. « En absence de la bagasse, c’est le charbon qui prend le relais », explique Jacques D’Unienville. Celui-ci concède, cependant, que cette situation persiste. « Il faut souligner que nous sommes mieux payés par le CEB lorsque nous produisons avec le charbon qu’avec la bagasse, il faut l’avouer. Mais cela dépend des contrats de chaque producteur. »

 

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