Les consommateurs paient-ils leurs légumes à un prix exagéré ? La question fait débat. D’un côté, l’Association des Consommateurs de l’île Maurice parle de hausses de prix exagérées, de l’autre des planteurs qui disent n’avoir rien à voir avec les prix pratiqués sur le marché. Les marchands, eux, montrent du doigt les prix de vente à l’encan.
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C’est le secrétaire-général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (Acim), Jayen Chellum, qui a lancé les hostilités en accusant les marchands de légumes « de réaliser des profits de plus de 50% sur la vente de légumes ». Il parle de « hausses des prix artificielles ». À cet effet, il s’appuie sur des données fournies par la Food and Agricultural Extension Institute (FAREI). S’il reconnaît que les planteurs sont affectés par le changement climatique, néanmoins il estime que « l’un des facteurs qui expliquent la forte hausse des prix des légume est le fait que les planteurs, les encanteurs et les marchands de légumes font des profits exagérés. Dans certains cas, les profits sont de plus de 50 %. Sur certains légumes, les marchands réalisent des profits de plus de 50 % sur les prix achetés à l’encan », dit-il.
Pour remédier à la situation, le secrétaire de l’Acim propose « des lois plus sévères afin de décourager le mercantilisme » de certains commerçants. Il souhaite aussi que les prix des légumes soient affichés sur des écrans électroniques dans tous les marchés du pays.
Si des marchands de légumes récusent les allégations qu’ils réalisent des profits mirobolants sur la tête des consommateurs, néanmoins des renseignements recueillis auprès de certains planteurs viennent les contredire.
Selon Saïd, « il y a une énorme différence entre les prix d’achat à l’encan et les prix de vente aux marchés ». Il confie que le chouchou qui se vend à Rs 15 est revendu à Rs 40 le demi-kilo au marché. Il en est de même pour la calebasse (Rs 6 à l’encan et Rs 30 le demi-kilo au marché). Le prix de vente du gros piment à l’encan est de Rs 20 et ce même produit est revendu par les marchands à Rs 80 le demi-kilo.
Un autre planteur estime lui qu’il n’y a pas d’abus ni du côté des encanteurs ou des revendeurs. Il explique que tout dépend de l’offre et de la demande.
Force est aussi de constater que des planteurs souffrent des fortes chaleurs dues au changement climatique. Eshan, planteurs de pomme d’amour, se plaint qu’il vient de perdre la moitié de sa production. Il explique que la chaleur favorise l’apparition de parasites qui affectent gravement les plantes.
De son côté, le secrétaire de la Small Planters Association, Kreepalloo Sunghoon, souhaite l’entrée en opération au plus vite de l’encan de Belle-Rive. Il explique que les planteurs auront une plus grande marge de manœuvre sur la vente de leurs produits en gros. Il maintient que « les planteurs n’ont aucune influence sur les prix une fois qu’ils ont livré leurs produits aux encanteurs. » Il estime que c’est au gouvernement de veiller à ce qu’il y ait suffisamment de légumes et à des prix abordables sur le marché.
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