Privatisation partielle d’Air Madagascar : Air Mauritius revoit son plan de vol

Si son intérêt était là au départ, Air Mauritius n’a finalement pas fait d’offre pour le rachat de 49 % des parts d’Air Madagascar. Au Paille-en-Queue Court, on avance que la compagnie nationale d’aviation a d’autres priorités. Une source affirme que cette transaction est hasardeuse, car Air Mauritius n’aurait pas eu de pouvoir décisionnel.

Air Mauritius ne deviendra pas actionnaire à hauteur de 49 % d’Air Madagascar. Pourtant, cette dernière l’avait ‘shortlisted’ pour qu’elle entre dans son capital. Mais la compagnie nationale d’aviation n’a finalement pas soumis d’offre pour le rachat des actions.

Dans les hautes sphères du Paille-en-Queue Court, on avance qu’Air Mauritius a d’autres priorités. « Cela aurait été hasardeux d’investir plusieurs milliards de roupies dans le rachat d’une bonne partie d’Air Madagascar sans pour autant avoir de pouvoir décisionnel, car le gouvernement malgache, qui aurait été détenteur de 51 % d’actions, aurait toujours eu le dernier mot », confie notre source à Air Mauritius.

L’absence de proposition formelle de la compagnie nationale d’aviation vient confirmer l’information publiée par Le Défi Quotidien dans son édition du 9 janvier dernier, indiquant que la situation financière d’Air Madagascar a fait reculer son homologue mauricien. En effet, Air Madagascar est confrontée à bien des turbulences depuis quelques années, essuyant des pertes se chiffrant à plusieurs centaines de millions de roupies chaque année. Sans compter le fait qu’elle doit composer avec une flotte vieillissante et des mouvements réguliers de protestation de la part de son personnel. Le seul moyen pour le gouvernement malgache de faire voler Air Madagascar sous un ciel plus clément serait de lui trouver un partenaire solide. En avril dernier, il a enclenché un processus de privatisation partielle. À l’issue de cet exercice, sept compagnies se sont manifestées, dont Air Mauritius, South African Airlink, Air Austral, Kenya Airways et Ethiopian Airlines. De ces compagnies, Air Mauritius et Ethiopian Airlines sont les plus solides financièrement.

Mais après un exercice de « due diligence », Air Mauritius a finalement renoncé à faire une offre de rachat formelle. Ce serait trop risqué financièrement parlant pour Air Mauritius d’entrer dans l’actionnariat de sa consœur malgache.

Dans un communiqué émis la semaine dernière, Air Madagascar a annoncé qu’Air Austral et Ethiopian Airlines étaient les mieux placées pour participer à sa privatisation partielle. Cela, après que le conseil d’administration a examiné et approuvé le rapport d’évaluation préparé par IOS Partners et TroyAvi. Des négociations seront entamées en parallèle avec les deux compagnies afin de signer un contrat de partenariat avec l’État malgache pour le redressement et le développement d’Air Madagascar d’ici le 31 mars.

Ethiopian Airlines, un des géants africains de l’aviation, souhaite, avec Air Madagascar, étendre son influence sur la région. Elle détient déjà des actions dans deux transporteurs africains : Asky Airlines (Togo) et Malawian Airlines (Malawi).

Quant à Air Austral, elle ambitionne de devenir un leader dans l’océan Indien. Elle souhaite aussi encaissé des profits pour les trois prochaines années financières.

Recrutement de 44 ingénieurs et techniciens

Certains départements ne seront plus en sous-effectif à Air Mauritius. En février, 44 ingénieurs et techniciens seront recrutés et des pilotes seront embauchés.

La compagnie nationale d’aviation a procédé au recrutement de 17 Trainee et Junior Engineers. Quinze d’entre eux ont pris du service le 2 février. Les deux autres rejoindront la compagnie dans moins d’une semaine. Ces jeunes sont des diplômés en ingénierie aéronautique. Ils seront formés pour devenir des ingénieurs et serviront la compagnie, affirme Prem Sewpaul, responsable de la communication à MK. Ils remplacent les ingénieurs partis à la retraite ou qui ont rejoint des compagnies d’aviation à l’étranger.

MK a aussi recruté 17 Aircraft Maintenance Technicians. Ils commenceront à travailler le 13 février. La compagnie a tenu à recruter des Mauriciens uniquement. Ils remplaceront les étrangers. Ces techniciens seront responsables de l’entretien extérieur des avions. « Nous sommes une compagnie mauricienne et c’est normal que nous employons que des Mauriciens dans le service », souligne Prem Sewpaul.

Dix nouveaux Cabin Maintenance Technicians mauriciens seront, eux, responsables de l’entretien intérieur des avions. Les procédures de recrutement ont été complétées et la direction de MK attend avant d’avancer une date pour que ces 10 techniciens commencent à travailler.

Air Mauritius faisait face à un manque cruel de techniciens et d’ingénieurs qualifiés, explique son responsable de communication. Prem Sewpaul souligne que le recrutement de Mauriciens dans d’autres départements auront lieu durant l’année. D’ailleurs, 50 % des pilotes de MK sont Mauriciens.