Economie

Entrée dans l’actionnariat d’Air Madagascar : Air Mauritius inquiète des zones de turbulences

Même si Air Mauritius figure parmi les trois compagnies en lice pour  acquérir 49 % du capital d’Air Madagascar, elle pourrait finalement changer d’avis. Son conseil d’administration et sa direction sont divisés sur la question.

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Air Madagascar est une compagnie en grande difficulté financière et fait face à bien des soucis à différents niveaux. D’une part, il faudra injecter plusieurs milliards de roupies pour acheter  les actions. D’autre part, une option est certes envisageable pour Air Mauritius, mais il faut qu’elle s’entoure d’autres partenaires et agisse au sein d’un consortium.

Si Air Mauritius vient de sortir d’une longue zone de turbulences et vole aujourd’hui sous un ciel plus clément, qui lui permettra probablement de déclarer des profits de plus de Rs 1 milliard pour l’année financière en cours, elle fait face à une concurrence de plus en plus nombreuse sur sa base, l’aéroport de Plaisance, et à une remontée du prix du kérosène sur le marché international. La perspective de se retrouver de nouveau dans les nuages noirs n’enchante guère certains décideurs d’Air Mauritius.

Mais un exercice de « due diligence » est en cours  sur les avantages, risques et faiblesses du projet d’accusation d’Air Madagascar. « Si on trouve que cela vaut vraiment la peine, on ira de l’avant. Mais encore faut-il qu’on soit choisi par le gouvernement malgache », explique un proche du dossier.

Au fil des années, la compagnie malgache a accumulée des dettes de plusieurs milliards de roupies et a enregistré des pertes année après année. L’année financière 2013 s’est soldée avec des pertes d’environ Rs 600 millions et celle de 2012 d’environ Rs 1 milliard. Les rapports financiers pour 2014, 2015 et 2016 ne sont pas disponibles sur le site d’Air Madagascar.

Depuis octobre 2015, le Canadien Gilles Filiatreault, spécialiste de redressement de compagnies aériennes, s’évertue à assainir la situation de la compagnie, afin de la rendre plus séduisante. Des destinations jugées non-rentables sont mises dans la balance et le renouvellement de la flotte est d’actualité tout comme la compression du personnel. En 2016, Air Madagascar a ainsi pu sortir de l’annexe B de la liste noire de l’Union européenne. Cette action a été rendue possible notamment grâce à la prise de deux Airbus A340-300 en location. L’un pour Air France et l’autre pour Air Atlanta Icelandic pour que ce dernier appareil puisse continuer à desservir l’Europe sous immatriculation islandaise. C’est qui lui  permet de maintenir sa liaison avec Paris et Marseille.

Le 3 janvier dernier, le Conseil des ministres malgache a d’ailleurs adopté un décret « habilitant le ministre des Finances et du Budget à émettre une garantie au nom de l’Etat malagasy dans le contrat de location des deux appareils ATR 72-500 et ATR 72-212A par la compagnie Air Madagascar au profit de la société Elix Assets 13 Limited ».

Depuis avril dernier, le gouvernement malgache avait lancé un processus de privatisation partielle. À l’issue de cet exercice, sept compagnies se sont manifestées dont Air Mauritius, South African Airlink, Air Austral, Kenya Airways et Ethiopian Airlines. De ces compagnies, Air Mauritius et Ethiopian Airlines semblent  financièrement les plus solides.

 

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