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Politique - 40 ans du MSM : un parti associé au pouvoir  

En 40 ans d’existence, le MSM a eu deux leaders : sir Anerood Jugnauth et Pravind Jugnauth.

Ce samedi 8 avril 2023, le Mouvement socialiste militant (MSM) fête ses 40 ans. C’est le seul parti politique du pays qui aura passé le plus clair de son existence au pouvoir. Si certains avancent que le MSM d’aujourd’hui est une désillusion, d’autres, en revanche, avancent que c’est le seul parti de l’échiquier politique capable de faire avancer le pays. 

« Sir Anerood Jugnauth (SAJ) a pu se montrer pragmatique. Il est entré dans l’histoire comme un fin tacticien politique », affirme Jugdish Joypaul, journaliste de grande expérience et fin connaisseur de l’histoire postindépendance du pays. D’alliance en alliance, le Mouvement socialiste militant (MSM) compte 27 ans de pouvoir pour 40 années d’existence. Aucun autre parti à Maurice ne peut se vanter d’un tel palmarès. Pour ce qui est du nombre d’années au pouvoir depuis l’indépendance, le MSM est plus ou moins à égalité avec le Parti travailliste (PTr). 

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Mais l’avenir immédiat du parti est-il aussi brillant que son passé ? « Tel qu’il est actuellement, sans le soutien d’un parti de l’opposition, ce sera très difficile pour ce parti de remporter des élections, d’autant plus qu’il compte sur l’électorat rural », affirme Jugdish Joypaul. 

Armoogum Parsuramen, un des membres fondateurs du MSM, avance que le parti a été créé dans un contexte particulier. Il précise qu’il a été fondé lorsque son leader historique, SAJ, était Premier ministre. « Nous avions choisi le soleil comme symbole avec beaucoup de convictions. Nous avions dit soleil pour tous. Quand nous l’avons lancé le 8 avril 1983 à Vacoas, c’était un parti qui voulait donner de l’espoir à la population après la cassure avec le Mouvement militant mauricien (MMM) en 1983 », se souvient-il. 

Mais, poursuit-il, « le MSM va fêter ses 40 ans sans un seul membre fondateur. Le parti est méconnaissable. Ce n’est pas le parti que nous avions créé, SAJ, Harish Boodhoo, d’autres et moi ». 

L’ancien ministre de l’Éducation fait un procès sévère : « Il manque un leadership fort et un sens de direction. Il manque de discipline. Beaucoup de scandales, un pays qui se dirige vers une autocratie. Les jeunes députés qui étaient supposés prendre la relève ne sont pas à la hauteur. Je pense à ce député qui a agressé un infirmier et qui est resté impuni. Quand on regarde ce qu’est devenue l’Assemblée nationale avec la bénédiction du MSM, on se rend compte qu’ils sont déconnectés de la réalité et qu’ils ne voient que leurs intérêts. On voit un MSM qui n’est pas digne de la vision de ses fondateurs. Malheureusement, je ne vois pas comment le parti peut se redresser. » 

Regards de jeunes élus

Mais qu’en pensent les jeunes loups du parti ? « Le MSM est aujourd’hui le seul parti à incarner le futur, la jeunesse et l’avenir. De par son parcours discipliné et sérieux, le MSM a toujours cru dans l’avenir avec tout le monde, main dans la main », dit Naveena Ramyad, Government Chief Whip. 

Pour elle, le leadership du parti y est pour beaucoup. Pravind Jugnauth est, à ses yeux, un leader qui a une vision et une stratégie claire pour amener le pays vers le progrès et le succès. « Le MSM n’incarne pas une dynastie, car les gens compétents de toutes les couches sociales peuvent émerger. C’est le seul parti à donner la chance à tous indistinctement », dit-elle. 

Le député Raj Nuckcheddy abonde dans son sens. « Le parti représente le progrès, le développement et la modernité. Quand on regarde de 1983 à 1995, on voit qu’il a redressé l’économie, qu’il a amené le progrès et qu’il a créé des emplois. » 

Il ajoute qu’en 2000, le parti a créé les nouvelles technologies comme nouveau pilier et il a réformé l’éducation. « Depuis 2014, c’est la seconde phase de modernité avec le métro et le désengorgement de la route, avec un aspect social incluant les pensions, le Government Wage Assistance Scheme, des mesures pour soulager les entreprises en difficulté, sans oublier la Workers’ Rights Act en 2019 pour amener des lois en faveur des travailleurs, entre autres. » 

Sept élections remportées 

Le MSM voit le jour le 8 avril 1983, après que SAJ et le MMM, qui avait fait de lui Premier ministre pour la première fois le 30 juin 1982, divorcent lorsque Paul Bérenger et d’autres mauves quittent le pouvoir. Restent donc au pouvoir SAJ, ceux du MMM qui décident de demeurer en place et le Parti socialiste mauricien (PSM) de Harish Boodhoo, alors Premier ministre adjoint. 
Ce dernier décide, après discussions avec SAJ, de dissoudre son parti pour aider à la création du MSM. Le parti soleil affrontera les élections générales du 23 août 1983 en alliance avec le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) et le PTr. Ce sera une victoire. 

1983 : 46 sièges en alliance avec le PTr et le PMSD 
1987 : 44 sièges en alliance avec le PTr et le PMSD  
1991 : 57 sièges en alliance avec le MMM 
1995 : Défaite de 60-0 contre le MMM/PTr 
2000 : 58 sièges en alliance avec le MMM 
2005 : Défaite en alliance avec le MMM 
2010 : 45 sièges en alliance avec le PTr et le PMSD 
2014 : 51 sièges en alliance avec le PMSD et le Muvman Liberater 
2019 : 42 sièges en alliance avec le Muvman Liberater, le Mouvement Patriotique d’Alan Ganoo et la Plateforme Militante

Pravind Jugnauth : 20 ans en tant que leader du parti soleil 

L’actuel Premier ministre a été le leader du MSM aux élections de 2005, 2010, 2014 et 2019. Il dirige le parti depuis avril 2003, lorsque SAJ s’est installé au château de Réduit en tant que président de la République. Ce mois-ci, cela fait donc 20 ans qu’il est à la tête du parti. 

En tant que leader, il a connu une défaite aux élections générales de 2005. Ce sera la seule en tant que patron du parti. Le MSM, en alliance avec le MMM, perd la joute et Pravind Jugnauth ne parvient pas à se faire élire au n° 11 (Vieux Grand-Port/Rose-Belle). Mais avec le soutien en sous-marin du PTr, il redevient député à l’élection partielle du 2 mars 2009 au n° 8 (Quartier-Militaire/Moka). 

En 2010, grâce à une alliance entre le PTr/MSM/PMSD, il devient Premier ministre adjoint et ministre des Finances. Le MSM démissionne cependant le 26 juillet 2011 dans le sillage de l’affaire MedPoint. En 2014, le MSM, au sein de l’Alliance Lepep, revient au pouvoir grâce au tandem SAJ/Vishnu Lutchmeenaraidoo qui promet un second miracle. Bien que SAJ devienne Premier ministre, le leader du parti reste Pravind Jugnauth. 

Le 23 janvier 2017, il devient Premier ministre après la démission de SAJ qui devient alors ministre mentor. En 2019, il se présente pour la première fois comme candidat au poste de Premier ministre. Le MSM remporte les élections avec une majorité de 37,68 % des votes obtenus, contre 32,76 % pour l’alliance PTr/PMSD et 20,57 % pour le MMM.

L’état-major du parti 

Leader : Pravind Jugnauth
Secrétaire général : Maneesh Gobin 
Président : Joe Lesjongard
Vice-présidente : Leela Devi Dookun-Luchoomun

 

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