Polémique au Mauritius College (Girls) : ultimatum de deux jours des élèves à la direction

Les filles du Mauritius College ne lâchent pas prise. Menaçant de manifester encore vendredi, elles attendent que la direction agisse au plus vite pour améliorer les infrastructures. Et pointent du doigt certains enseignants qui utiliseraient un langage grossier.

«Si d’ici ce vendredi il n’y a aucun changement au collège, nous n’hésiterons pas à manifester à nouveau. Cette fois nous irons à  la section garçons pour rencontrer le manager et lui faire part de vive voix de nos doléances… », nous confie Sweetee, élève en Grade 10 au Mauritius College (Girls). 

En effet, ces élèves ont déjà manifesté à deux reprises, le vendredi 2 et le mardi 6 octobre dans l’enceinte du collège. Elles affirment être à bout parce que leurs doléances ne sont pas prises en compte par l’administration de l’établissement. Et de réclamer la révocation du manager pour mauvaise gestion. Jusqu’ici, les nombreuses sollicitations à la direction  portant sur les allégations des élèves sont restées vaines. 

Justine, une élève en Grade 9, explique : « Nous avons à maintes reprises dit à la direction que nous n’étions pas satisfaits de l’entretien des toilettes, de la cour et de l’état de nos pupitres. » Accompagnée de sa mère, l’adolescente précise également que les élèves rencontrent des difficultés pour rentrer chez elles après les cours, vu qu’il n’a pas de bus scolaire approprié. « Une élève a été prise d’un malaise mardi à la gare de Curepipe. Il y a tellement de bousculade que cela devient un problème pour les collégiennes. »  dit-elle. 

Autre point de discorde entre les élèves et la direction : des propos compromettants et le comportement d’un enseignant. 
Le président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), Bhojeparsad Jhugdamby regrette la façon dont l’enquête de la Private Secondary Education Authority (PSEA) est menée. « La PSEA a dépêché des inspecteurs au Mauritius College dans le cadre de leur enquête, mardi et mercredi. Nous regrettons que le management n’a pas permis aux inspecteurs de parler à tous les enseignants. Pour l’UPSEE l’enquête n’est pas objective. »C’est ainsi que Bhojeparsad Jhugdamby demande à la direction de la PSEA d’initier deux rencontres. La première réunira le personnel du collège, les membres de la PSEA et l’UPSEE. La deuxième verra également la présence les inspecteurs du ministère du Travail. « Au cas où rien n’aboutit malgré toutes nos tentatives, l’UPSEE demandera un Fact-Finding Commitee comme ce fut le cas pour le collège Royal Holloway et la révocation du manager. Nous sommes en présence de plusieurs doléances des enseignants que nous souhaitons déposer devant les instances voulues pour que des actions soient prises. » 

La direction de la PSEA fait un appel pressant auprès des élèves, des parents et des enseignants du Mauritius College qui considèrent que leurs droits sont lésés pour venir de l’avant avec des plaintes précises . Un haut cadre de l’autorité nous a confié que rien ne pourra se faire si les témoignages sont sous le couvert de l’anonymat. « À ce jour, la PSEA n’a reçu aucune plainte officielle, donc nous ne pouvons pas agir. Nous sommes disposés à prendre des actions voulues, d’ailleurs nos inspecteurs sont allés sur place pour constater de visu ce qu’il en retourne. » soutient cette source.  

Des cadenas sur le portail

Le Défi Quotidien a voulu en savoir davantage de la direction du Mauritius College (Girls). Nous avons vainement appelé les rectrices dans l’après-midi de mardi pour une réaction de leur part concernant toutes les allégations formulées par les élèves. Une secrétaire nous a répondu que nous aurions une réponse le lendemain, soit le mercredi 7 octobre, mais en vain. En allant sur place, un préposé se tenant à la porte, nous a dit que nous ne serions pas reçus par la direction. Devant notre insistance, il nous a demandé de quitter les lieux immédiatement. En parlant à certains parents qui se trouvaient devant l’enceinte du collège, nous avons appris que la direction a pris des dispositions en mettant des cadenas sur les portails. Ces parents disent être inquiets pour la sécurité de leurs enfants et de l’atmosphère qui règne au sein du collège depuis quelques jours.