Pharmacies en période de confinement : problème de réapprovisionnement pour ce service essentiel

Après la frénésie d’achat de médicaments et les longues files d’attente devant leurs officines au début du confinement lié à la pandémie du Covid-19, les pharmaciens font maintenant face à des problèmes de réapprovisionnement. Le Défi Media Group est allé à la rencontre de pharmaciens et clients.
Les pharmacies ont vite été dans le Top des commerces essentiels en cette période de pandémie du Covid-19. Malheureusement, certains pharmaciens font face à des difficultés de réapprovisionnement pour quelques médicaments. 

C’est le cas à la pharmacie Les Orchidées à Quatre-Bornes. Selon son propriétaire, Nizam Jowaheer, « nous travaillons avec beaucoup de difficultés car les fournisseurs ne distribuent pas certains produits. Ils effectuent les livraisons une fois par semaine mais beaucoup de produits sont en rupture de stock, dont des médicaments essentiels, comme le diabétron pour les diabétiques, qui sont indisponibles depuis au moins trois semaines. Nous devons travailler avec les produits que nous avons déjà, et trouver des substituts mais nous n’avons pas de médicaments similaires. Les patients cherchent des alternatives avec leurs médecins mais parfois eux-mêmes ne travaillent pas ».

Un peu plus loin, à la pharmacie Idéale, Kalim Chedee, le gérant, affirme avoir moins de problèmes de rupture de stock. « Nous n’avons pas vraiment de rupture de stock, mais des petits problèmes de réapprovisionnement avec les fournisseurs. C’est le cas, par exemple, pour le diabétron, mais, apparemment, le fournisseur fait le nécessaire. Il y a des substituts. Contrairement à ce que peuvent dire certaines personnes, il y a des médicaments mais il faut que les gens acceptent de prendre des alternatives », dit-il.

Yousouf Nazeer est venu acheter des médicaments à la pharmacie Les Orchidées. Il déclare qu’il a subi le problème de réapprovisionnement au début du confinement. « J’ai dû aller chercher des médicaments dans deux ou trois pharmacies. Mais j’ai réussi à obtenir tous les médicaments dont j’avais besoin », précise-t-il.

Stock de médicaments

Les Mauriciens ont été nombreux à acheter des médicaments lorsque le coronavirus est arrivé sur l’île et les files d’attente étaient longues devant les officines. Désormais, il n’est plus nécessaire d’attendre aussi longtemps avant d’être servi. Mais il y a toujours des files d’attente plus ou moins longues devant les principales pharmacies du pays. Cela est dû au nombre limité de clients qui peuvent entrer au même moment afin de respecter la distanciation sociale. Nizam Jowaheer explique pourquoi les files d’attente ont nettement diminué : « Au début du confinement, il y avait vraiment une longue queue devant les pharmacies. Mais maintenant ça va mieux. Les gens ont fait leurs stocks. Ils viennent pour quelques médicaments dont ils ont besoin et ils ne viennent plus en grand nombre », souligne le propriétaire de la pharmacie Les Orchidées.

C’est ce que confirme Kalim Chedee. « Pendant deux semaines, il y a eu un épisode de ‘panic buying’. Les gens achetaient beaucoup. Mais maintenant ça va, ça s’est stabilisé. Les gens continuent d’acheter des médicaments mais moins. Les médicaments qui se vendent le mieux pendant le confinement sont ceux pour les diabétiques. Les gens en ont achetés en grande quantité. Puis, les antidouleurs, les médicaments contre la fièvre et la grippe se vendent bien aussi. Évidemment, les masques chirurgicaux et les gels hydro-alcooliques se vendent très bien », indique le gérant de la pharmacie Idéale.
Les autorités ont instauré des mesures strictes concernant l’ouverture des pharmacies. Toutes ne sont pas ouvertes chaque jour. De plus, les horaires d’ouverture ont été limités. Les officines ouvrent à 9 heures et ferment à 15 heures du lundi au samedi. Kalim Chedee estime que ce système fonctionne bien. « Si vous ouvrez jusqu’à 17 heures, vous avez des clients jusqu’à 17 heures. C’est aux gens de s’adapter aux horaires des pharmacies. Les dimanches, nous sommes fermés mais les gens s’y adaptent. Pour les urgences, cela peut poser problème mais les pharmacies des cliniques privées sont ouvertes le soir et les gens peuvent y aller. Il y a une alternative », déclare le gérant de la pharmacie Idéale. 

En tant que client, le point de vue de Yousouf Nazeer est mitigé. « Pour nous, pour n’importe quel problème de santé, nous avons besoin de médicaments. Mais comme toutes les pharmacies sont fermées les dimanches, nous prenons nos précautions en achetant nos médicaments durant la semaine », lance-t-il.
Selon Nizam Jowaheer, ces mesures sont une bonne chose car les pharmaciens, exténués par le confinement, peuvent se reposer.